9 octobre 2020, 20:30

TESTAMENT

• "Souls Of Black" (1990 - Retro-Chronique)

Album : Souls Of Black

Nous sommes (déjà !) en 2020 et cet album fête ses... 30 ans !

« Tout a commencé en 1983 par une froide nuit d’hiver où le brouillard enveloppait tout ce que l’œil pouvait distinguer... » Non, je déconne. Si ça se trouve, il faisait beau et chaud et ça s’est passé sur la plage autour d’un barbecue et de quelques breuvages houblonnés. TESTAMENT, puisque c’est là où je veux en venir, est né cette année-là à San Francisco de l’union entre le guitariste Greg Peterson et son cousin Derrick Ramirez, et prend pour nom de baptême LEGACY. Signés en 1986 par Atlantic Records, la légende veut que ce soit Billy Milano (M.O.D, S.O.D.) qui leur ait trouvé ce nouveau nom, le précédent étant apparemment celui d’un autre groupe du coin faisant des reprises de rythm n' blues. Après trois albums forts bien accueillis par la critique, débarque donc le 9 octobre 1990 « Souls Of Black ».

Le groupe sort ce disque de façon précipitée et restera sujet à caution dans leur discographie, pressé qu’il est par sa maison de disques pour avoir un nouvel album dans les bacs et comme support lorsque va débuter la tournée « Clash Of The Titans » en compagnie de SLAYER, MEGADETH et SUICIDAL TENDENCIES. Alors oui, ce n’est pas l’album culte ou définitif de la formation thrash californienne ni un must du genre dans son ensemble. Mais il a déjà pour lui son morceau-titre, dont le clip squattera la rotation MTV d’alors, ce qui est déjà un bon début. On pourra légitimement reprocher au groupe de ne pas le mettre plus en avant de nos jours dans les setlists – excepté le titre éponyme "Souls Of Black", préférant faire la part belle à d’autres albums de leur discographie (de bien meilleurs, certes). Pourtant, que peut-on reprocher à "Love To Hate" par exemple ? Et "Malpractice" alors ? Que tchi. Rythmiques « à la TESTAMENT » car le groupe a sa marque de fabrique, elles sont parées d’excellents soli d’Alex Skolnick (une constante, un maître en la matière), non vraiment je ne vois pas ce qu’on pourrait leur reprocher. En cherchant un peu, on minorera la note à cause de la production pas très heureuse du disque qui passe mal l’épreuve du temps, cosignée qu’elle est par Michael Rosen et TESTAMENT et emballée qu’elle fut dans les Fantasy Studios de Berkeley en Californie. Pour être un peu langue de péripatéticienne, on ajoutera que les thrashers nous resservent ici un plat légèrement réchauffé bien que goûtu mais pour les raisons susnommées, « Souls Of Black » n’a pas eu une gestation assez longue afin de devenir un incontournable. Ce n’est tout même pas pour ça que l’on va lui jeter la pierre Pierre !



Côté chiffres en revanche, il tire son riff du jeu en se positionnant à une très honorable 73è place du Billboard 200 US ou à la 35è du classement UK. Ce sera le dernier album du line-up d’origine incluant le batteur Louie Clemente, remplacé après « The Ritual » (1992) par John Tempesta, Jon Dette, Gene Hoglan (titulaire depuis 2012), Dave Lombardo sur le surpuissant « The Gathering » paru en 1999 ou encore Paul Bostaph – tous deux batteurs de SLAYER à des époques différentes. Armés du récent « Titans Of Creation » qui a ébranlé les fondations du genre tant il est excellent, TESTAMENT pour conclure n’est pas prêt de faire le sien (oui, j’assume cette plaisanterie limite qu’un lectorat compréhensif me pardonnera).

Pour aller plus loin :
« The Gathering » (1999) : avec la frappe de Lombardo faisant notamment de "D.N.R. (Do Not Resuscitate)" l’un des incontournables du groupe.
« The Formation Of Damnation » (2008) : le véritable tour de force de TESTAMENT après 25 ans de carrière tout de même.
« Titans Of Creation » (2020) : 1/ du très grand thrash 2/ des cavalcades heavy 3/ des saillies death 4/ une pointe de black. TESTAMENT est un Big 4 à lui tout seul, CQFD.


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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