6 novembre 2020, 19:00

SCORPIONS

• "Crazy World" (1990 Retro-Chronique)

Album : Crazy World

Nous sommes (déjà !) en 2020 et cet album fête ses... 30 ans !

En 30 ans, tout le monde aura au moins une fois siffloté – plus ou moins bien – l’intro de l’un des plus célèbres morceaux du groupe allemand SCORPIONS, "Wind Of Change". En effet, c’est sur l’album « Crazy World » que se trouve un titre qui s’est classé dans tous les charts du monde entier aux plus hautes places, la France y compris (numéro 1 dans sept pays !) et l’on a vu à l’époque passer le clip de cette chanson dans l’émission Top50. Continuant son travail de sape afin de percer aux Etats-Unis (après un « Savage Amusement » en 1988 s’essayant à un rendu sonore plus policé), le groupe mené de voix de maître par le klein Klaus Meine jouit avec ce disque d’avoir commis, n’en déplaise aux fans puristes (puritains ?), l’un de ses plus grands succès commerciaux. Le gros mot est lâché.

Certes, on est loin des classiques renfermés au gré des « Lovedrive », « Animal Magnetism », « Love At First Sting » (quoique pour ce dernier, on n’en est pas si loin) ou les plus anciens « Virgin Killer » et « Fly To The Rainbow ». N’empêche qu’il serait dommage de bouder son plaisir à l’écoute du premier extrait, "Tease Me, Please Me", même si le clip pour la promotion du morceau voit le guitariste Mathias Jabs arborer une coupe mulet du plus bel effet (vraiment ?), que les corps sculptés sont huilés et qu’autour du gang se trémoussent quelques pépettes so US 90’s. Ça claque sévère ! Produit principalement par le groupe et Keith Olsen, responsable de quelques grands disques de FLEETWOOD MAC, Sammy Hagar, SANTANA, FOREIGNER ou encore Ozzy Osbourne, on a affaire ici à du gros son passé au polish et loin de celui concocté par Dieter Dierks dans les années 70. Et le plus drôle, c’est que ça marche ! SCORPIONS met le cap sur la station hard FM et va enregistrer l’album en partie dans les studios Goodnight L.A. de Los Angeles, écrivant de gentilles chansons destinées à faire taper du pied comme "To Be With You In Heaven" sans en oublier pour autant d’insérer des riffs bien tranchants comme celui de "Restless Nights". On a déjà parlé en préambule de "Wind Of Change" mais une autre ballade dont eux-seuls ont le secret se niche en fin d’album, "Send Me An Angel" et là encore, ça aura tiré la larmichette au plus endurci des headbangers. A noter que « Crazy World » est le dernier album où apparaît le bassiste Francis Buchholz, quittant le groupe en 1992 et que les soli de "To Be With You In Heaven", "Wind Of Change", "Kicks After Six" et "Send Me An Angel" ont été joués par Rudolf Schenker. On retrouvera une des pistes du disque lors du générique de fin du film Freejack, long-métrage de science-fiction au casting conséquent à en juger les noms suivants : Emilio Estevez, Mick Jagger, Rene Russo et Anthony Hopkins.



On parle de 7 millions d’exemplaires vendus, un chiffre que plus aucun groupe aujourd’hui n’atteindra jamais dans le genre (ou si peu) et d’un disque qui aura marqué son époque, la chute du mur de Berlin s’en souviendra, et d’une percée unique jusque dans les foyers les plus réfractaires au hard rock, même si ce n’est que partiellement et grâce à ce "Wind Of Change" diabolique ! En 2013, l'album ressortira en version Deluxe Edition qui comprend cinq titres bonus, un DVD de la tournée "Crazy World tour 1991" ainsi que 12 autres titres live et les clips vidéo des quatre singles. SCORPIONS a sorti ces trente dernières années des albums ayant forcément moins marqué le paysage de la sphère metal, même si proposant pas mal de choses intéressantes ou concepts atypiques (acoustique, symphonique). Pour un groupe fondé il y a 56 ans (oui Madame, en 1964, ça pique…), il y a de quoi s’en enorgueillir à juste titre d’avoir eu une carrière plus que magistrale et aussi longue.

Pour aller plus loin :

Les années 70 et 80 :
« Lonesome Crow » (1972)
« Fly To The Rainbow » (1974)
« In Trance » (1975)
« Virgin Killer (1976)
« Taken By Force » (1977)
« TOkyo Tapes » (1978) - Double-live incontournable.
« Lovedrive » (1979)
« Animal Magnetism » (1980)
« Blackout » (1982)
« Love At First Sting » (1984)
« Savage Amusement » (1988)
Les années 2000 :
« Humanity: Hour I » (2007)

Vous trouverez également quelques lives déclinés aux formats électrique, acoustique et symphonique comme dit plus haut et qui méritent qu’on y jette les deux oreilles.

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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