Nous vous avions déjà parlé d'END OF MANKIND dans l'épisode 28 de la désormais très célèbre et universellement acclamée rubrique "Labels et les Bêtes". Leur premier album « Faciem Diaboli » avait fait l'objet d'une attention particulière car leur black metal de qualité avait titillé nos oreilles averties.
Revoilà donc le groupe parisien avec un tout nouvel album « Antérieur à la Lumière ». Grâce à un line-up fraîchement remanié avec l'arrivée de Volodia à la batterie et Gasha à la basse, ils nous proposent 9 titres aussi noirs que les œuvres de Pierre Soulages dont ils se font l'écho.
L'album commence par "1957", un extrait du discours d'Albert Camus lorsqu'il a reçu son Prix Nobel de Littérature cette année-là. Paroles d'actualité ou prophétiques, sombres mais tellement au goût du jour. L'ambiance est campée. Puis "Temporary Flesh Suite" ouvre grand la porte sur un vide abyssal d'une obscurité infinie. Black metal agressif et guitares aiguisées de près, combo gagnant pour un début d'album prometteur. Cette tendance blastée est confirmée par "La Peste Dansante", brute mais rock avec des breaks savamment agencés. "Outrenoir" est quand à lui un titre bien plus lourd mais toujours teinté de ce rock finalement très 90's qui offre un rendu authentique et puriste. "Géhenne" est un instrumental acoustique, comme une respiration salvatrice avant de se sentir envahir par le tourbillon hyper-blasté de "Golgotha", efficace et tout en nuances avec ses mélodies très à propos. "Opponent Deity" offre une atmosphère presque post black metal avec ses guitares dissonantes et son rythme saccadé, prolongé par un "Step Towards Oblivion" aux relents de SATYRICON assumés. Enfin, "Le Boël" clôt « Antérieur à la Lumière » comme il avait commencé : sur une note mélancolique et pleine de désillusion sur l'Humain et son avenir incertain.
END OF MANKIND fait résolument partie de ces groupes de black metal français à suivre car son inspiration n'a d'égale que l'infinie noirceur du monde qu'il dépeint.