Fondé à Paris en 1998, le groupe FOREST IN BLOOD combine thrash et hardcore qui régalent les fans friands de musique crossover qui ne donne pas seulement envie de taper du pied... 2018 avait marqué le retour du groupe pour son 20e anniversaire avec la sortie de l'album « Pirates » suivi de nombreuses dates en Europe. 2020 FOREST IN BLOOD signe avec le label australien 10-54 Records pour la parution d'un nouvel album, le puissant « Haut et Court ». Après avoir écouté les 10 pistes du disque, nous nous sommes entretenus avec Elie et Barth, respectivement chanteur et guitariste d'un groupe actuellement sur les starting-block, bouillant et prêt à présenter « Haut et Court » sur toutes les scènes qui voudront bien les accueillir et qui n'oublieront pas... Le rhum ! Pire, hâte ils ont.
Après « Pirates » qui marquait votre retour et célébrait les 20 ans du groupe, vous venez de sortir « Haut et Court », votre 3e album si je ne me trompe, le line-up a-t-il changé depuis 2018 ?
Elie : Oui environ 3 albums, 4 si tu comptes les 2 EP. En 22 ans de scène, la base est restée la même, Barth et Hervé aux guitares et moi-même au chant.
Barth : Par contre au niveau rythmique, y’a eu du turnover, surtout au niveau des batteurs, chez nous, on appelle ça le syndrome de spinal tape ! Nous avons désormais Nech derrière les fûts et Pierre Acedo (ex-THE ARRS) à la basse, et ça ronronne sévère.
Le hardcore que vous proposez est toujours aussi puissant et metal, le message est également important, les sujets ne manquaient pas quand vous avez commencé à écrire ce disque ?
Elie : C’est un peu du pain bénit pour notre groupe, avec tout ce qui se passe, nos textes tombent à pic et ça renforce encore plus nos convictions et notre envie de partager notre colère ! Nous souhaitons que tous les Pirates de France, de Navarre se soulèvent avec nous et défendent leurs valeurs.
Un gros son pour ce nouvel album, apparemment vous avez changé de studio, comment s'est passé l'enregistrement ? Vous aviez suffisamment de temps pour peaufiner les arrangements que vous souhaitiez ?
Elie : Pour être honnête, après la sortie de « Pirates », on a rien branlé à part faire du live et des apéros ! Et 3 semaines avant le studio, on était sec comme des slips au soleil. Du coup on s’est bougé le train pour ne pas arriver les mains vides.
Barth : Nous nous sommes reparti l’écriture, on s’est juste donné une direction, du bon thrash et du bon hardcore, et on connaissait le nom de l’album. Perso, j’ai découvert certaines parties en studio. Par contre en allant chez Andrew à l'Hybreed Studio, comme c’est un ami, on a pu se permettre de se faire 2 mois d'enregistrement ! Comme disait Hervé, on se fait un studio à la METALLICA, et franchement c’était juste puissant !
Elie : et étrangement, on a tout simplifié pour aller à l’essentiel et retrouver le son de nos amours d’enfance ! Une guitare à droite, une à gauche et une section rythmique bien présente. L’enjeu pour Andrew a été de ressortir 2 sons de gratte bien puissants, sans fioriture et sans tricherie.
Comment décidez-vous qu'une chanson sera interprétée en français ou en anglais, cela dépend du texte et surtout des mots choisis ?
Elie : Nous aimons les défis, et écrire en français, c’est quand même bien galère pour ne pas trop tomber dans le cliché ou dans des paroles fades. J’y ai pris mon pied, les autres m'ont soutenue dans la démarche. Le choix de faire le titre phare en français a été un choix fort en symbole, les pirates les plus voyous étant français, on leur devait bien ça !
C'est un bien fou d'écouter votre son, l'inconvénient c'est que ça donne envie de vous voir en concert, rejoindre la ''War Zone'' pour mosher un peu... Comment vivez-vous la situation actuelle en pleine promotion d'un album que vous ne pouvez défendre pour l'instant ?
Barth : Je ne te cache pas que c’est extrêmement pénible ! Notre musique est faite pour la scène, faut que ça mosh ! On passe pas mal de temps en apéro skype et à lustrer nos instruments ! On a qu’une hâte, c’est reprendre les abordages et partager un bon rhum Saint James avec le public !
« Haut et Court » est un titre révolutionnaire, à qui s'adresse-t-il ?
Elie : Il s’adresse à tous ceux qui baissent et ferment les yeux ! A tous ces fils de chiens et ces lâches ! Comme le dit si bien Nico de THE ARRS sur le refrain.
Pour ceux qui font l'erreur de ne pas avoir encore écouté cet album, avez-vous d'autres invités que Nico de THE ARRS notamment ?
Barth : Nous avons le 6e homme de l’équipe qui vient faire son 1er guest, Alek notre directeur artistique qui retranscrit en image notre musique et nos textes, nous lui en serons jamais assez reconnaissant. Par contre, maintenant qu’il a posé sa voix sur ''Liquor Of Tears'', il sera obligé de venir sur scène défendre l’album plutôt que de picoler au bar et draguer des meufs.
Elie : Il y a aussi Nech notre batteur avec sa voix H8000 sur ''Never Surrender'', ou encore Nicorum, l’ex-guitariste de NO RETURN qui participe aux chœurs, une équipe raffinée.
Pour revenir à 2018, quel a été le déclencheur de votre retour ? Le groove hardcore-metal vous manquait et vous aviez besoin d'écrire ?
Elie : En 2018, nos vieux amis de Rennes nous ont proposés de participer au ''Superbowl Of Hardcore'', pour nos 20 ans ! Il était hors de question de laisser passer une telle beuverie ! J’ai remonté l’équipage et on a passé un week-end zapoï ! Puis tout s’est enchaîné très vite, un album, des lives, et aujourd’hui l’épisode 2.
Barth : Je pense qu’on mourrait tous à petit feu, noyé dans le quotidien, l’enthousiasme d’Elie et l'arrivée de Pierre nous a donné un second souffle !
Quels sont les artistes et groupes qui ont éclairé votre envie de commencer à devenir des artistes vous-mêmes ?
Elie : MANOWAR, Chuck Schuldiner, Tom Araya et LOUDBLAST coté frenchy
Barth : Slash, Angus et Jeff Hanneman
Il vous arrive d'échanger et d'être en relation avec d'autres groupes de la scène hardcore internationale, faire écouter vos morceaux et écouter les leurs ?
Elie : Nous sommes très proches des Anglais KNUCKLEDUST et de leur team, nous échangeons souvent, mais surtout sur des conneries.
Barth : Moi, j’échange beaucoup avec Shawn James, de Chicago depuis que nous avons joué avec son groupe en 2018 à Paris, un mec avec une voix de dingue et des morceaux puissants. On a aussi des potes musiciens qui se sont expatriés comme Pierpolak (ex 6DTC) qui sort un nouvel album avec son groupe canadien SEUM.
Elie : Maintenant que nous avons signé sur le label australien 10-54 Records qui est très proactif et volontaire, je ne doute pas que nous aurons de nouveaux compatriotes Pirates de l’Océan Indien avec qui partager nos aventures !
Peut-on dire que depuis quelques mois l'actualité internationale donne matière à écrire et composer déjà un prochain album ?
Barth : Perso, une fois l’album enregistré, je pense déjà au suivant. Vient aussi le temps de la préparation des concerts (l’espoir fait vivre). On passe beaucoup de temps à débattre sur quels morceaux jouer. Puis au milieu d’un échange sort un riff et on bœuf 30 minutes dessus.
Elie : Avec toute cette merde, mon carnet à parole se rempli comme une choppe de bière ! Il va falloir que l’équipage compose plus vite, sinon on aura des chansons avec plus de mots que de notes.
On ne peut que vous souhaiter le meilleur pour la suite avec l'espoir que tout revienne à la normale, vous avez déjà réfléchi à tout ce que vous avez à faire ou prévu de faire ?
Elie : On veut du live, du sang, de la sueur et du rhum !
Barth : La même chose mais avec plus de rhum...
Vous pouvez vous procurer l'album « Haut et Court » à cet endroit : ForestInBlood-Haut-et-Court
