13 janvier 2021, 19:15

DRAGONY

• Interview Siegfried "The Dragonslayer" Samer


Vous aimez le power metal épique et l’histoire ? Vous aimez le fantastique et l’humour ? Alors vous aimerez DRAGONY. Et ça tombe bien car le groupe revient à l'époque où l'Autriche était gouvernée par l'empereur Franz-Joseph et son épouse, l'impératrice Sissi. Mais oubliez tout ce que vous avez entendu et lu jusqu’à présent ! Selon DRAGONY l'histoire de leur pays d'origine a pris un tour complètement différent. Ce qui s'est réellement passé à l'époque du dernier souverain autrichien des Habsbourg, sa femme et leur fils, le troublé archiduc Rudolf, est révélé sur un quatrième album des plus théâtraux intitulé « Viribus Unitis ». C’est le chanteur Siegfried Samer qui s’est prêté au jeu de nos questions afin de lever le voile sur le monde fantastico-épique de son groupe.
 

Tout d'abord, comment vas-tu Siegfried​ ?
Je vais très bien, merci ! Je suis très occupé en ce début d'année, mais c'est un bon stress car il est en lien avec beaucoup de travail promotionnel pour le nouvel album !  

Vous devez être très fiers et heureux de sortir ce nouvel album !
Bien sûr ! C'est toujours une belle expérience de sortir enfin un nouvel album après avoir travaillé dessus pendant environ 1 à 2 ans. 

Ce 4e disque s'appelle « Viribus Unitis ». Peux-tu nous expliquer la signification de ce titre ?
Le titre est la devise officielle de l'ancien empereur autrichien Franz Joseph I., qui est également l'un des personnages centraux de l'histoire conceptuelle derrière l'album. Il vient du Latin et signifie "grâce à l’union des forces", ce que nous pensons être un titre assez génial pour un album de power metal. Et il correspond parfaitement à notre concept d'album.  

Concernant le contenu de cet album épique, il semble que vous vouliez mélanger l'Histoire et des éléments surnaturels. Comment est venue l'idée de ne pas prendre trop au sérieux l'histoire de votre patrie ?
L'idée est venue parce que cette ère de la double monarchie austro-hongroise de la seconde moitié du XIXe siècle est encore une époque très populaire et souvent romancée dans la conscience collective autrichienne. Il existe des films ainsi que des productions musicales sur l'impératrice Elisabeth et aussi sur Rudolf, et les personnages sont toujours très présents notamment dans le cadre des attractions touristiques à Vienne. Nous avons donc voulu prendre cette époque qui est très étroitement liée à l'image de l'Autriche dans le monde, et y apporter notre propre point de vue. Et comme nous en avons l’habitude avec DRAGONY, nous y avons aussi ajouté un peu d'humour.

Passer de l'histoire au fantastique permet-il d'échapper à la réalité ? Spécialement pendant cette période de crise ?
Absolument ! Pour moi personnellement, je préfère toujours la musique qui m'emmène dans des contrées lointaines ou fantastiques, et qui m'évite un peu la dure réalité du monde. Je veux dire, c'est bien qu'il y ait des groupes qui traitent aussi des problèmes plus sérieux et de la vie réelle, mais j'ai toujours préféré l'approche la plus fantastique, à la fois dans la musique que j'écoute et celle que je veux faire. C'est aussi pourquoi j'ai fini par faire du power metal, haha !

Comment s'est déroulé le processus d'écriture ? L'album a-t-il été écrit avant la pandémie ?
Le processus d'écriture de l'album a commencé avant la pandémie, dans la seconde moitié de 2019. Mais l'enregistrement a eu lieu essentiellement pendant la pandémie. Cela a été un processus très différent de d'habitude, car en raison des restrictions, nous ne pouvions pas enregistrer comme nous le faisions auparavant. Par exemple, après la pré-production de l'album, nous commençons généralement par les enregistrements de batterie. Cette fois, nous avons dû commencer par le chant principal - qui est généralement la dernière chose qu’on enregistre ! Cela a donc été une expérience intéressante... mais à vrai dire, nous en avons un peu marre de ce COVID maintenant et espérons que les choses reviendront à la normale en 2021 !


DRAGONY parvient merveilleusement à mélanger des mélodies power metal et une atmosphère théâtrale. Est-ce important pour vous de pouvoir emmener vos auditeurs dans un voyage épique ?
C'est essentiellement notre objectif principal, haha ! Nous aimons aussi appeler notre style "glory metal", donc naturellement, il doit toujours être très épique. C'est pourquoi dans beaucoup de nos chansons, nous avons ces chœurs, et aussi une utilisation intensive de l'orchestration. C'est exactement ce que nous aimons dans le symphonic power metal !

Vous avez des invités très talentueux sur « Viribus Unitis » comme Tommy Johansson (SABATON), Tomas Svedin (SYMPHONY OF TRAGEDY), Michele Guaitoli (VISIONS OF ATLANTIS) et Georg Neuhauser (SERENITY). Quelles sont vos relations avec eux ? Comment as-tu eu l'idée de les faire participer à l'album et qu’apportent-ils à votre musique ?
Il y a beaucoup à dire sur ça, haha ! Donc je connais Tommy Johansson depuis quelques années maintenant, depuis que nous avons été présentés par un ami commun à un festival où j'ai joué avec VISIONS OF ATLANTIS et où il a joué avec SABATON. C'est un mec super cool et talentueux, donc c'était un choix naturel de lui demander de collaboration... et il a en fait déjà contribué à notre précédent album « Masters Of The Multiverse », où il a joué un solo en tant qu’invité. Cette fois, cependant, il a contribué à une chanson entière qu'il a écrite avec son partenaire Tomas Svedin dans SYMPHONY OF TRAGEDY, et cette chanson s'est avérée être "Gods Of War", qui était aussi le premier single que nous avons sorti pour l'album ! Donc, comme tu peux le constater, nous avons vraiment aimé la chanson et nous sommes très reconnaissants envers ces gars de l'avoir partagée avec nous et de nous avoir permis de l'utiliser sur notre album.
Michele Guaitoli est bien sûr mon successeur en tant que chanteur masculin dans VISIONS OF ATLANTIS, donc nous nous connaissons très bien à partir de là, et cette collaboration est également venue tout naturellement. Michele a contribué à une chanson ("Love You To Death") ainsi que pour des chœurs sur l'intégralité de l'album avec Alessia Scoletti (également dans TEMPERANCE). Et enfin, la performance en tant qu’invité de Georg Neuhauser était attendue depuis longtemps... nous sommes amis avec SERENITY depuis plus de 10 ans (nous avons joué le premier concert ensemble en 2009). Il était donc vraiment temps pour lui de jouer sur l'une de nos chansons ! Et cette fois, cela correspond parfaitement au concept de notre album, puisque Georg enseigne en fait l'histoire dans une université autrichienne, il est donc assez expert en matière de thèmes historiques. C'était très cool de l'avoir comme invité sur la chanson "A.E.I.O.U." où il prend le rôle de l'empereur Franz-Joseph pour cette chanson. Et bien sûr, il a fait un travail incroyable comme d'habitude !

Il n'y a qu'une seule chanson en allemand, la dernière de l'album. Pourquoi ce choix ?
La chanson en allemand n'est en fait "que" la piste bonus, donc elle n'est pas directement liée au concept de l'album. Cependant, c'est une chanson de l'un des auteurs-compositeurs-interprètes les plus célèbres d’Autriche, Rainhard Fendrich, et naturellement une chanson très populaire ici. Comme ses paroles traitent de divers sites touristiques de la ville de Vienne et suggèrent que les gens devraient la voir de nuit, elles correspondent très bien à notre histoire conceptuelle qui se déroule bien sût aussi principalement à Vienne. Et c'est aussi la première chanson que nous n’ayons jamais faite en allemand, donc c'était aussi une nouvelle expérience !

Pouvez-vous nous en dire plus sur la pochette de l’album qui est très belle et impressionnante. Elle dépeint très bien votre monde fait d' histoire et de fantaisie !
Elle a été réalisée une fois de plus par l'incroyable Dusan Markovic de Serbie ! Il a déjà réalisé nos graphismes pour les albums précédents « Masters Of The Multiverse » et « Lords Of the Hunt », et son style convient parfaitement à nos thèmes fantastiques. J'aime beaucoup le fait qu'il ait une énorme quantité de détails dans ses œuvres et qu'il puisse également réaliser nos suggestions comme nous les imaginons. Nous ne pouvons que le recommander !

Les visuels semblent être très importants pour DRAGONY. Qui s'occupe du côté esthétique de vos tenues et vos décors ?
En termes de tenue et décor de scène, je propose principalement le concept et des idées, mais tout le monde a toujours le choix final dans ce que l'on veut exactement porter pour les séances photo et vidéo, et pour les concerts. Cependant, nous essayons d'avoir des décors de scène qui s'adaptent les uns aux autres, et qui, bien sûr, doivent également correspondre au concept de l'album.

Si c’est possible bientôt, à quoi ressemblera le prochain concert de DRAGONY ? Est-ce qu’on peut imaginer une espèce d'opéra-rock ?
Ce serait génial ! Mais je pense que cela va prendre encore un peu de temps avant que nous puissions réaliser un tel projet, donc pour l'instant nous allons nous en tenir à des concerts normaux en tant que groupe, et nous espérons qu’ils seront à nouveau possibles très bientôt !

Y aura-t-il des invités comme sur l'album ?
Comme nous ne pouvons pas vraiment planifier de tournées / concerts pour le moment, il est un peu trop tôt pour le dire. Mais ce serait cool d'interpréter des chansons avec des invités à l'avenir, c'est sûr !

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour 2021 ?
Nous espérons que le monde vaincra enfin le COVID-19 avec les vaccinations à venir, et que nous pourrons tous revenir à la vie normale que nous avons connue jusqu'à présent. On a hâte de revenir sur scène et on espère aussi être bientôt de retour en France !


Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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