8 avril 2021, 18:30

EVANESCENCE

Interview Tim McCord


EVANESCENCE vient de sortir son cinquième album intitulé « The Bitter Truth ». Il contient 12 titres remplis d'émotion, de mélodies mais aussi d'engagement. Le groupe américain reçoit de toute part un accueil chaleureux et, pour en témoigner, le bassiste Tim McCord nous parle de la conception de ces nouvelles chansons ainsi que des projets du groupe.
 

Bonjour Tim et merci de nous accorder de ton temps. « The Bitter Truth», sorti le 26 mars, semble avoir été particulièrement bien accueilli !
Toutes les chroniques sont unanimes et nos fans semblent ravis. On ne peut pas être plus heureux.

Vous deviez avoir hâte de sortir cet album, car je crois qu'il était prêt depuis plus d'un an, c'est exact ?
Oui, on a commencé à écrire les chansons en 2019 et on a terminé de l'enregistrer en juillet dernier. Depuis, on n'a cessé de réfléchir au bon moment pour le sortir à cause de la situation mondiale actuelle. Il est enfin là et les gens peuvent en profiter. C'est cool !

Il contient 12 chansons, mais près de la moitié d'entre elles sont déjà sorties en singles. Est-ce une façon de fédérer vos fans ?
Oui, je pense que sortir tant de singles avant l'album complet permet de tenir notre public en haleine. Un titre comme "Wasted On You" était parfait pour le confinement lié au coronavirus et "Use My Voice", avec son angle politique, faisait vraiment le lien avec les élections américaines. Ce sont des titres qui sont sortis au bon moment. En tous cas, cela a permis de conserver l'intérêt des fans et d'être diffusé dans le monde avant le sortie de l'album dans son intégralité.
 

"On peut dire que j'ai mis toutes mes tripes dans les chansons que j'ai écrites pour cet album"


​Tu parles de "Use My Voice" qui vise à inciter les Américains à aller voter. C'est important pour vous de véhiculer des messages engagés ?
Oui, je pense que ce message en particulier était très important, car le climat autour des élections était encore plus tendu que par le passé à cause des divisions très nettes dans la société. Amy Lee (la chanteuse et pianiste) voulait vraiment utiliser sa voix pour encourager les gens à aller voter, que ce soit d'un côté ou de l'autre, mais en tout cas, pour qu'ils se rendent aux urnes.

Et quelle est cette "vérité amère" que tu veux faire passer aux fans ?
Ce serait plus une question pour Amy mais pour moi, c'est comme se confronter à ses propres démons, à son propre côté sombre. Considérer ses forces et ses faiblesses et trouver la part de vérité en chacun de nous. Faire ce que l'on peut pour vivre l'existence la plus sereine possible.

Du coup, c'est un album plutôt optimiste ou pessimiste ?
Pour moi, c'est un album optimiste. Les gens doivent surmonter leurs peurs et pour cela, ils doivent faire face aux vérités qui se présentent à eux. Pour moi, c'est quelque chose de salvateur. Le message est plutôt de se ressaisir plutôt que de se laisser aller.

C'est un album plein d'émotions, assez sombre et lourd. Dans quel état d'esprit étiez-vous quand vous l'avez écrit ?
L'état d'esprit était différent pour chacun de nous, mais en ce qui me concerne, j'ai vécu une tragique expérience avec le décès de notre fille aînée (la fille de son épouse, Alyssa - Ndlr) l'année dernière. Donc la musique que j'ai écrite était forcément basée sur ce que j'ai ressenti à ce moment-là. J'y ai mis toutes mes émotions, toutes mes pensées, que ce soit l'abattement, la dépression ou même les bonnes choses comme les souvenirs drôles, les moments complices que l'on a pu vivre. On peut dire que j'ai mis toutes mes tripes dans les chansons que j'ai écrites pour cet album. Ecrire de la musique est toujours l'expression d'émotions, mais quand quelque chose comme cela t'arrive, cela décuple ton envie d'exprimer tout ce que tu ressens.

Tu as été très courageux de continuer à écrire après ce drame...
Je ne sais pas. Cela n'a pas été facile. Il y a eu un long moment où la dernière chose que j'avais envie de faire, c'était produire de la musique. Je n'avais même plus envie de tenir une guitare entre les mains. Je n'avais plus la tête à ça. Mais un jour, j'étais tellement submergé par l'émotion que j'ai ressenti le besoin de respirer et décidé de transformer mes sentiments en musique. Au bout du compte, je suis très fier d'avoir pu retranscrire tous mes sentiments de l'époque.
 

"Normalement, nous devrions nous retrouver pour tourner un concert en vidéo ensemble. On devrait jouer beaucoup de nouveaux titres..."


Amy considère « The Bitter Truth » comme le quatrième album du groupe alors qu'il s'agit en fait du cinquième. Pourquoi ?
Je pense que cela vient du fait que le quatrième, « Synthesis », n'était pas composé de chansons originales. C'était des titres pris sur les trois premiers albums, remaniés, sans l'aspect heavy metal. Il y a eu deux nouvelles chansons écrites pour cet album, mais je crois qu'elle ne le considère pas comme un vrai album d'EVANESCENCE. C'était plus un projet.

Est-ce que tu peux nous parler des invitées sur justement le titre "Use My Voice", Lzzy Hale de HALESTORM, Taylor Momsen de THE PRETTY RECKLESS et Sharon Den Adel de WITHIN TEMPTATION ?
Je pense qu'Amy voulait des femmes exprimant leur opinion de leur pleine voix pour s'élever contre les injustices flagrantes qu'elles constataient dans notre pays. EVANESCENCE a tourné dans le passé avec HALESTORM et WITHIN TEMPTATION et on est tous devenus amis, donc je pense qu'il était évident pour Amy d'avoir ces chanteuses présentes sur l'album.

Comment s'est passé le processus d'écriture de cet album ? Vous avez pu vous retrouver physiquement ?
Oui, pour la plupart des titres, nous avons pu nous voir et travailler ensemble avant la pandémie en 2019. On a composé à Nashville, au Canada, mais aussi chez Amy. On avait pratiquement toutes les chansons à l'issue de ces trois sessions et quand on s'est retrouvés à Nashville pour l'enregistrement de l'album, on a écrit quelques titres en plus pendant la préproduction.

Vous deviez faire appel à sept producteurs différents, mais finalement un seul a suffi...
Oui, quand on s'est retrouvés en studio en janvier 2020 avec notre producteur Nick Raskulinecz, tout s'est tellement bien déroulé qu'on n'a pas eu besoin de faire appel à qui que ce soit d'autre. D'ailleurs, on a toujours pu lui faire confiance, il a déjà produit notre troisième album. C'est un de nos meilleurs amis. C'est quelqu'un de très facile à vivre et on le considère vraiment comme le sixième membre du groupe. Un membre de la famille, un mec génial ! Après l'enregistrement de quelques titres dans son studio, on a simplement décidé de rester là-bas et d'enregistrer le reste de l'album à Nashville. C'est la meilleure décision qu'on ait prise. L'album n'aurait pas 100 % de sa magie si nous avions été voir ailleurs. Il possède la touche Nick Raskulinecz.

Et qu'en est-il de la pochette de l'album, très symbolique ?
C'est Amy qui en est l'auteure. Je ne sais pas ce qui l'a inspirée, mais en tout cas, elle correspond exactement au titre de l'album « The Bitter Truth » avec cette pilule amère qu'elle tient sur sa langue. Le message est peut-être de goûter à sa propre vérité et en sortir grandi. C'est mon interprétation, mais j'aime bien que chacun se fasse sa propre opinion, donc nos fans pourront se l'approprier de la manière qu'ils le veulent.

As-tu quelques espoirs pour une tournée à venir dans les mois qui viennent ?
Oui, nous partirons en tournée dès que possible. Il semble que la vaccination se développe de plus en plus vite, donc nous espérons que cela sera possible bientôt. Nous avons une tournée prévue en automne avec WITHIN TEMPTATION, alors j'espère que nous pourrons venir vous voir. Je ne sais pas encore ce qu'il en est, mais espérons que cela sera possible.

On veut vous voir en France ! Vous êtes venus il y a deux ans, c'est ça ?
Oui, nous sommes venus à Paris pour la tournée “Synthesis” et on a fait quelques dates ensuite en 2018, je crois.

Que penses-tu de la France ?
J'adore la France ! La première fois que je suis venu chez vous, j'avais 19 ans et je faisais mon tour d'Europe en séjournant dans les auberges de jeunesse. J'ai passé une semaine en France et quelques jours à Paris et j'ai été tellement subjugué par la ville que je ne voulais plus partir ! Je m'étais dit que je reviendrais y habiter. Je suis ensuite revenu plusieurs fois à Paris pendant les tournées. Je suis amoureux de cette ville. A chaque fois, je ressens toute la magie que j'avais éprouvée quand j'étais adolescent. Je m'y sens comme chez moi. J'aime la façon de vivre européenne. Et les fans à Paris sont vraiment très cool avec nous. J'adore ce public, avec ses yeux ébahis qui ont tellement l'air de nous apprécier. C'est tellement gratifiant quand tu es sur scène. C'est vraiment pour ces moments-là qu'on est musiciens.

Je sais que vous avez déjà fait quelques livestreams, mais y en aura-t-il d'autres avant la véritable tournée ?
Oui, normalement, nous devrions nous retrouver à la fin du mois pour tourner un concert en vidéo ensemble. On devrait jouer beaucoup de nouveaux titres. Cela ne remplacera pas un vrai concert, mais en attendant, c'est une bonne expérience. En temps normal, on commence la tournée un mois ou deux avant la sortie de l'album pour le promouvoir et voir les réactions du public. Mais cela n'a pas été possible pour « The Bitter Truth », alors on essaye au maximum de satisfaire nos fans par d'autres moyens. Les livestreams en font partie, comme les singles, dont nous avons parlé précédemment. En espérant pouvoir très vite rejouer live. Nous avons trop hâte ! •
 

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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