13 juillet 2021, 17:24

IRON MAIDEN

La session d’écoute de l’album "Seventh Son Of A Seventh Son"


Le 09 juillet s’est tenue sur Twitter une session d’écoute de « Seventh Son Of A Seventh Son », album d’IRON MAIDEN sorti en avril 1988, organisée dans le cadre de l’émission Tim Twitter’s Listening Party du musicien Tim Burgess. Le principe en est le suivant : chaque personne devait, au top départ de l’animateur, lancer l’album chez lui, en vinyle, K7, CD ou en streaming, en même temps que tout le monde. Le groupe au complet (ainsi que le manager Rod Smallwood) a livré au fil de l’écoute des chansons de l’album, ses sentiments, souvenirs et anecdotes à son sujet. Alors, suivez-nous pour une immersion en compagnie d’IRON MAIDEN dans les coulisses d'un album majeur de sa discographie.


''Moonchild''

Steve Harris : Il y a 5 ou 6 morceaux qui auraient convenus comme titre d’ouverture. Mais celui-ci s’est avéré être le meilleur choix possible. J’ai vraiment trouvé qu’il était parfait pour cela. Adrian a amené le riff et ce petit truc a enclenché tout le reste.

Adrian Smith : Je me souviens que nous avons eu du mal avec l’intro ! J’avais fait une démo de la chanson mais on n’arrivait pas vraiment à retranscrire l’ambiance qu’on y entendait. On a fini par trouver une sorte de compromis.

Bruce Dickinson : Steve nous a dit qu’il voulait faire un album autour du concept du Septième fils et des pouvoirs qu’il pouvait avoir. A partir de là, il avait toute mon attention ! Sa création et les tentations auxquelles il serait soumis tout au long de sa vie... C’est la bataille d’une âme tiraillée entre le bien et le mal. Aleister Crowley a écrit un roman du nom de Moonchild. Le processus d’incarner un démon ou son âme dans un corps qui crée un nouvel homme. L’idée est que c’est Lucifer qui est à l’origine de cela, ayant enfanté le ventre d’une mère et qui donna naissance à ce Septième Fils.


''Infinite Dreams''

Steve Harris : Le truc au départ n’était pas que chaque chanson devait parler de ce Septième Fils et ''Infinite Dreams'' en l’occurrence n’est pas totalement en phase. Elle aurait pu l’être mais elle ne l’est pas. On ne voulait pas en arriver au point d’écrire uniquement là-dessus mais nous avons cependant fait en sorte de garder une sorte de fil conducteur.

Tim Burgess : En février 1988, le groupe se rend aux Musicland Studios de Munich en Allemagne, construit par un pionnier des synthétiseurs, Giorgio Moroder. C’est le fidèle producteur Martin Birch qui s’est à nouveau chargé d’officier derrière la console. Il y a notamment produit l’album « Rising » de RAINBOW.

Bruce Dickinson : On était soufflés que l’album de RAINBOW y ait été enregistré. Il y a eu aussi certains albums de QUEEN faits dans ces studios. J’ai été choqué de voir à quel point ils étaient minuscules ! Bas de plafond, une toute petite salle de contrôle. Je me suis dit « Ils ont fait ces albums ici ?! Vraiment ?! » Mais c’était ça aussi le génie de Martin.

Adrian Smith : Le studio se trouvait dans les caves sous un hôtel. Il y a eu des journées où la routine était d’y descendre, remonter dans sa chambre et ainsi de suite sans même prendre le temps de s’aérer. QUEEN a enregistré là-bas et je me souviens avoir essayé quelques amplis de Brian May.

Nicko McBrain : Tout ce que l’on avait à faire était de sauter du lit et on se retrouvait pile en face de la porte du studio. Parfait pour des réveils embrumés après une grosse soirée de débauche la veille !


''Can I Play With Madness''

Adrian Smith :  Au départ, ce titre était une ballade qui s’appelait ''On The Wings Of Eagles''. J’avais le refrain, les accords et la mélodie, puis Bruce a ajouté un couplet et a suggéré d’accélérer le tempo. Ce n’est que plus tard, en répétition, que Steve a ramené la partie instrumentale. 

Tim Burgess : La vidéo permet d’y retrouver l’acteur de la troupe des Monty Python, Graham Chapman, dans l’une de ces dernières apparitions avant sa disparition. (NDR : une troupe chère au cœur du groupe, le morceau ''Always Look On A Bright Side Of Life'', que l’on peut entendre à chaque fin des concerts du groupe, est tirée du film The Life Of Brian, un des films des Monty Python).

Dave Murray : Il est venu nous voir en concert et on a passé un agréable moment à discuter avec lui. Il nous avait d’ailleurs avoir raconté qu’il avait travaillé ce jour-là sur une vidéo avec des daims en plastique qui n’arrêtaient pas de tomber. Spécial !

Bruce Dickinson : On a eu du fil à retordre car Adrian n’était pas du tout confiant pour ce titre. On l’a répété et s’est posé la question de savoir comment s'en dépatouiller. On a tenté de changer la tonalité, tout plein de trucs. Et j’ai suggéré d’arrêter tout simplement. A ce moment, l'idée de l’a capella est sorti de nulle part et ça a marché !

Steve Harris : Sur une tournée, on a chanté tous les soirs ''Can I Play With Agnes'' et personne ne s’en est rendu compte, ha ha ! C’était un délire et personne n’a rien capté. Trop drôle.
 

''The Evil That Men Do''

Bruce Dickinson : Cette chanson parle de notre protagoniste perdant sa virginité. Malheureusement, il la perd pour Lucifer qui vient à lui sous les traits d’une tentatrice. En fait, il a un rendez-vous où il se fait violer par Lucifer. Mais quel effet cette histoire va-t-elle bien pouvoir avoir sur un cerveau d’adolescent moyen ?

Janick Gers : Une des préférées des fans et un gros truc en live. C’est difficile de se contenir alors que l’on aurait tendance à accélérer. C’est le galop MAIDEN, c’est vraiment dur de se réfréner. Sortez des tranchées et malheur à celui qui voudra me retenir !

Tim Burgess : Les crédits mentionnent Martin "Disappearing Armchair" Birch (NDR : le fauteuil qui disparaît).

Dave Murray : J’étais en train de montrer des tours de magie à Martin dans ma chambre d’hôtel. Après avoir fait disparaître un certain nombre de verres, Martin a eu l’idée du tour ultime et a fait disparaître un fauteuil. En le balançant par la fenêtre ! Quand la police s’est ramenée, il s'est avéré que c’était des fans du groupe. Du coup, je leur ai fait quelques trucs à la guitare, on a jammé un peu et chacun est ensuite rentré chez lui !


''Seventh Son Of A Seventh Son''

Bruce Dickinson : Lorsque Steve m’a joué le titre, j’étais au… septième ciel ! Wow ! Voilà un bel os à ronger je me suis dit.

Steve Harris : On aurait pu faire 4 ou 5 chansons, il y a tellement de parties différentes. Je ne m’en suis rendu compte qu’après coup. J’avais le sentiment qu’elle durait 6 ou 7 minutes grand max. Elle a fini par en faire 10 au final !

Tim Burgess : C’est à nouveau Derek Riggs qui s’est chargé de l’illustration.

Rod Smallwood : Nous avons demandé à Derek de nous proposer quelque chose d’étrange et conceptuel pour la pochette et nous avons ensuite tenté de retranscrire cela lorsque nous avons développé la scénographie de la tournée. Je pense que cela a très bien fonctionné.

Tim Burgess : Pour la sortie de l'album, une fête de lancement s’est déroulée dans un château en Allemagne, Schloss Schnellenberg.

Bruce Dickinson : C’est trop cool de se lever et de regarder par la fenêtre de ta tourelle ! Ils ont quand même réussi à faire ce truc-là, amener les gens dans un château perdu dans les bois au milieu de nulle part. Steve était à fond dans le délire châteaux à cette époque !

Tim Burgess : Le groupe s’est ensuite embarqué dans une gigantesque tournée mondiale.

Janick Gers : Je me souviens avoir été invité à quelques shows de la tournée et j’ai été impressionné par le fait que le groupe sonne aussi carré. La vibration parmi le public était incroyable et la production scénique également. Le public était énorme, chantait tous les morceaux avec le groupe et il arrivait parfois qu’il couvre la voix de Bruce. C’était de fantastiques concerts.

Tim Burgess : C’est le technicien de Steve depuis quarante ans aujourd’hui, Michael Kenney, qui a pris en charge les parties de claviers.

Steve Harris : On l’a alors surnommé Le Comte (NDR : pour Comte Dracula) parce qu’il donnait l’impression d’être éveillé toute la nuit et de dormir toute la journée. On s’est dit qu’on allait le costumer et le faire apparaître par-dessus un orgue et s’amuser un peu. On avait mis quelques chauve-souris en plastique accrochées à des fils et on s’amusait avec. On lui a donné sa propre loge avec une étoile sur la porte, ce genre de trucs. C’était vraiment marrant.
 

''The Prophecy''

Steve Harris : C’est la blague récurrente au sein du groupe. Davey soumet un titre tous les trois ans ! Ça sonnait un peu médiéval avec un esprit à la Wishbone Ash, tout à fait ma came. Quand il a proposé ça, il m’a dit de faire au mieux avec. Il avait les riffs, les mélodies, les harmonies de guitares et tout. Mais il arrive qu’il ne sache pas quoi faire avec tout cela donc il me dit, « Vas-y fais-le toi. » Alors je bosse et lui soumets mon truc, il a un petit rictus et dit « Ouais, c’est cool ! ».

Tim Burgess : Les premières parties ont été assurées par MEGADETH et GUNS N’ ROSES, entre autres.

Bruce Dickinson : J’avais vu les GUNS à la Guildhall de Portsmouth et je les avais trouvés sensationnels. Ça m’a fait un peu penser au fait de voir AC/DC avec Bon Scott lorsqu’ils ont joué pour la première fois en Angleterre. C’était énorme.

Tim Burgess : Au milieu de années 80, IRON MAIDEN a signé un contrat avec la marque Puma.

Adrian Smith : Ils nous ont donné des catalogues et nous ont dit que l’on pouvait choisir tout ce que l’on voulait. J’ai été modéré : une paire de survêtements, un ou deux autres trucs et une raquette signature Boris Becker. Certains des gars ont commandé le catalogue en entier !

Steve Harris : Rod détestait ça ! « Vous avez l’air de satanés présentoirs Puma ! » Ha ha ha !

Bruce Dickinson : J’ai trouvé ça pas mal moi, vraiment. Ce qui prouve à quel point on se foutait de la mode !
 

''The Clairvoyant''

Tim Burgess : Une chanson inspirée par la mort de la médium britannique Doris Stokes.

Steve Harris : J’ai lu qu’elle était décédée et je me suis posé la question de savoir si elle avait prédit sa propre mort. Je ne suis pas du tout attiré par le fait d’aller voir un médium. Je préfère ne pas savoir !

Tim Burgess : La tournée a vu le groupe tenir la tête d’affiche du festival Monsters Of Rock à Castle Donington pour la première fois de sa carrière.

Bruce Dickinson : Immense. Le plus gros. Jamais réédité. Ce n’était pas une équipe de foot qui jouait à domicile, c’était MAIDEN à domicile.

Steve Harris : Quelle consécration pour nous. Rod m’avait dit que s’étaient écoulés 67 000 billets en prévente et que 40 000 autres s’étaient vendus le jour-même. Et on a fini à 107 000 personnes.

Rod Smallwood : On a été soufflé d’apprendre que KISS avait accepter d’être nos invités spéciaux. Nous avons tourné avec eux en 1980 et ils étaient énormes. KISS acceptait rarement de jouer avant qui que ce soit à cette époque et en plus, ils ne portaient pas leur maquillage, ce qui nous a permis d’apprécier Gene Simmons et ces super looks !
 

''Only The Good Die Young''

Steve Harris : Ça ne me dérangerait pas de la rejouer en concert celle-là tiens... Je crois que c’est une vraie annonce ça, non ?

Tim Burgess : La tournée a été filmée pour ce qui est devenu la vidéo Maiden England.

Steve Harris : Je voulais un rendu plus vivant, comme si tu confiais un caméscope à dix fans et qu’ils capturaient la magie et les moments du concert. C’était le feeling que je voulais faire passer.

Tim Burgess : Entre 2012 et 2014, le groupe a revisité le show et sa scénographie, avec les icebergs et le reste. Sur cette tournée, durant le concert donné à Castle Donington en 2013, une exhibition d’un Spitfire survolant le public, a été arrangée.

Steve Harris : C’était incroyable. Tout le monde était ébahi de voir ça. On était bien sûr au courant et on attendait cela avec impatience. C’était fantastique, vraiment. Mais je ne m’attendais pas à ce qu’il vole si bas par contre !

Bruce Dickinson : J’ai dû m’entretenir avec le pilote du Spitfire parce qu’il y avait une sorte de confusion autour de ce qu’il était censé faire. Nous avions un hélicoptère pour filmer tout cela. C’était un de ces moments où tout s’arrête. Ce ne sera pas facile de battre une telle chose mais on a quelques trucs en tête...


Pour prolonger la redécouverte du disque, retrouvez l'article Please Professor Maiden, teach me!, détaillant toutes les références culturelles de l'album « Seventh Son Of A Seventh Son » en cliquant sur ce lien.
 

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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