2 novembre 2021, 18:27

BULLET FOR MY VALENTINE

"Bullet For My Valentine"

Album : Bullet For My Valentine

A la première écoute de l'éponyme et septième album des Gallois BULLET FOR MY VALENTINE, ma première réaction fut : « Oh mon dieu ! Ça remue son riff !!». Etait-il possible que BULLET FOR MY VALENTINE revienne aussi enragé qu’à ses débuts ? La réponse est oui !

"Parasite". Entendre monter cette rage vocale, cette rythmique épileptique, oui, ça cogne façon nu-metal démasqué et ces riffs déchirants, ça pousse à de demander à Matt Tuck s'il s'est embrouillé avec sa Valentine et s'il part en guerre ! Ça en a tellement l’air... Matt certifie dans un entretien à venir que tout va pour le mieux avec son amoureuse, il voulait simplement faire un album de metal. Avec Michael Paget offrant des soli heavy à souhait, oui, nous avons là un album qui décoiffe.

Méfiant, on se dit que l'on va redescendre ensuite avec quelque chose d'un peu plus post-hardcore et mélodique comme sur l’album précédent... "Knives" rassure avec un metalcore pur jus, cris et riffs en plein dans la figure. L’air est électrique et saturé par les guitares, les breaks profonds comme le souffle chaud d’un démon abyssal, extériorisation de toutes les rages du monde. Arrive ensuite le single "My Reverie". 50 nuances de colère, Véritable maelstrom thrashy, travail en crescendo d’un son résolument metal, avec des soli d’une grande pureté, liant passé et présent. Ce morceau respire, transpire. La voix de Matt fait frissonner, bien joué les garçons !

Toujours plus dans le heavy thrash avec "No Happy Ever After"... BULLET FOR MY VALENTINE fracasse, sculpte et redessine un matériau brut. Réel fondu au noir de quatre cavaliers du genre. Ça pourrait même plaire aux détracteurs du groupe du Pays de Galles, sad... but true. On change de direction, "Can't Escape The Waves", metalcore mélodique du plus bel effet. Il y a de la poésie dans ce nihilisme. BULLET FOR MY VALENTINE joue et peint le paradis perdu en simultané, comme possédé par John Milton en personne. Des "Bastards" magnifiques qui explorent et s’approprient tant de sons. Heavy et metalcore. Un savant et beau mariage pour une belle charge sonore.

Plus lancinant et déchirant, "Rainbow Veins". Toujours noir est lourd. Moderne, mid-tempo, loin d’être dégueulasse. On parlait d’explorer de multiples horizons ? "Shatter" crache sa rage indus, martial et gras entre deux breaks aériens. Curieux mélange, mais très réussi et poignant. Deux titres antagonistes pour une même atmosphère presque gothique.

L’album « Bullet For My Valentine » baisse rarement la garde et le rythme. "Paralysed" lâche une nouvelle déferlante de speed metalcore. Matt tient la grande forme et efface les déceptions de compositions passées un peu tièdes. Pour moi, "Paralysed" est un hit en puissance à balancer en live aux aficionados, en mode jeune METALLICA des années 80... j’avais pourtant promis de ne pas parler de la bande à Hetfiled... "Death By A Thousand Cuts" ? Un bon gros final. BULLET FOR MY VALENTINE cru 2021 ? Un vibrant metal hurlé et nihiliste.

L’album se dévore d’une traite, puis on le relance pour le plaisir. Excellent !

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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1 commentaire

User
Angus25200
le 06 nov. 2021 à 08:05
Bonne chro, voilà un groupe qui apprend de ses essais passés.
BFMV est fait pour taper dans le dur, c'est chose faite avec ce skeud.
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