
Le duo néerlandais WESENWILLE n’est pas né de la dernière pluie puisque ses membres ont déjà eu l’occasion de se faire les crocs avec GRAFJAMMER, WRANG et WELTSCHMERZ. Et cela se ressent dès la première écoute de ce riche album composé de deux disques qui reflètent deux périodes bien distinctes pour le groupe. Tout d’abord, le premier remet à l’ordre du jour les cinq titres du premier EP du groupe alors trio : « I: Wesenwille » paru en 2018 chez Redefining Darkness Records. La musique parle pour elle ici vu que les hollandais n’ont pas leur pareil pour distiller riffs dissonants, ambiances hostiles et un maelström de trémolos du meilleur effet soutenu par des parties de batteries pantagruéliques. Une générosité rythmique qui s'accompagne de nombreux breaks qui ne relâchent jamais vraiment la pression sur l'auditeur. Aïe. Les fans de DEATHSPELL OMEGA, AOSOTH et FUNERAL MIST dernière mouture devraient y trouver leur compte pour sûr.
Le deuxième disque se concentre, lui, sur la performance délivrée par le WESENWILLE du 23 mars 2021 lors de l’édition "Roadburn Redux" du célèbre festival de Tilburg. Reprenant 3 titres de l'EP précité ("The Churning Masses", "The Golden Rays Of The Sun" et "Rising Tides") ainsi que deux autres issus de leur excellent dernier album ("The Descent" et "Opulent Black Smog"), cet enregistrement brut de pomme réalisé en fin d’année dernière se plie à une discipline exigeante. De celles qui impose à la fois une rigueur sans faille dans son exécution et d’un soupçon d'audace pour redonner un second souffle à des morceaux déjà éprouvés. Intenses et sauvages, les guitares tournoient et la basse allume à grand feu en accompagnant sans jamais baisser la garde ce magma compact qui annihile toute forme de résistance. A quoi bon d'ailleurs ? Il suffit de tendre l'oreille pour guetter ces changements de rythmes incessants, déroulant des tempos plus massifs sur les morceaux les plus récents tirés du dernier album : de la belle ouvrage !
En résumé et en un slogan détourné d'un autre temps : "La Hollande, l’autre pays du black metal". Et miam.