
Les Néerlandais TEETHGRINDER ne sont pas des novices en matière d’extrémisme musical. Preuve en est avec ce troisième album en date qui ne laissera aucun répit même pour les oreilles les plus endurcies. Il faut dire qu’ici le groupe s’éloigne des standards habituels du grindcore avec seulement 9 morceaux exécutés en 47 minutes. Comme sur les méfaits précédents, « Dystopia » sait lui aussi prendre son temps pour faire mal... Le doublé introductif "Ascendance" / "Birthed Into Suffering" en dit long sur les intentions du groupe avec des riffs mammouth à décoller les oreilles les plus fragiles sur un premier morceau quasi sludge avant d’enchaîner sur une décalottée grind qui ravira les plus énervés. Le tout est enrobé avec soin dans une production bien puissante sans en faire trop, l’effet bœuf est garanti rubis sur l’ongle endeuillé. Miam.
Oui avec « Dystopia » , TEETHGRINDER accouche d'un monument de brutalité qui réunit à la table les meilleurs ingrédients du genre : chanteur porcin, batteur possédé, paire de gratteux qui enchaîne riffs mammouth sur breaks nucléaires : n'en jetez plus, la coupe est pleine. TEETHGRINDER œuvre ici en terrain conquis et respecte à la lettre le cahier des charges : grindcore à la NASUM en ligne de mire, riffs directs-coups de boules garantis, basse clinquante comme un coup de latte bien placé et descentes de toms qui résonnent comme autant d'appels à la baston : oui, c’est jouissif... et massif aussi. D’autant que tout du long de l’album, de nombreux breaks placés ci et là facilitent l’assimilation du bestiau (avec une mention spéciale pour "Our Failing Species") et permettent de reprendre un brin de souffle entre deux beignes. Parce que c'est bien de se faire mal... mais il faut savoir aussi se faire plaisir.
Pas besoin de tourner plus longtemps autour du pot, TEETHGRINDER signe là un album qui va faire craquer un paquet de nuques. Les ostéopathes ont encore de beaux jours devant eux...