17 août 2022, 19:15

TOMB OF FINLAND

"Across The Barren Fields"

Album : Across The Barren Fields

Dicton de l’été : "Canicule à l’horizon, tous en caleçon"... pour se rafraîchir on peut soit augmenter le nombre de glaçons dans sa boisson, soit se ventiler avec un bon doom death/black metal. Ça tombe bien, j’ai dégoté le dernier TOMB OF FINLAND, « Across The Barren Fields ».

Groupe finlandais relativement récent, 2009, mais avec déjà une belle brochette d’albums remarquables, TOMB OF FINLAND envoie du bois bien noir comme on dit dans ses rudes contrées. La batterie est lourde comme un traîneau de Noël trop chargé, les riffs death mélodique pleuvent en cristaux de glace rafraîchissants, et Olli Saakeli Suvanto le frontman s’extirpe des sapins géants du gosier pour accoucher d’un growl de 1000 ans d’âge. La basse ? Elle fredonne son doom ancestral shooté aux amphétamines sur "Waiting For The End", alors que les soli s’en vont écarter des nuages bas et épais. Moments de gras sur moments de grâce. "Coffin Bound" charge dans les étendues de poudreuse (je parle de neige pour les esprits mal placés), peignant nos chauds après-midi d’un black metal mélodique bienvenu. Il m’aura fallu un été 2022 qui fait exploser le mercure pour penser à me ventiler à grand renfort de "Perpetual Entombment". Réel paradis perdu du gothisme, avec des accélérations subites mêlées à la lourdeur des cordes huileuses, c’est aussi délicieux qu’un caveau oublié depuis des siècles. TOMB OF FINLAND déroule ses riffs lourds tel un tapis "perçant" notre perception. Le pendant nordique au stoner des déserts brulants ?

TOMB OF FINLAND nous offre autant de rage que de douceur. Pour preuve ce "Cursed Be The One", où de grosses chevauchées de guitares heavy secouent le sol sous nos pieds avant de poser un linceul de mélancolie sur nos yeux, avec toujours et encore cette voix profonde, entêtante, qui retentit depuis la fin fond des forêts nordiques. "Wretched Bliss" en remet une couche, de neige musicale, avec une puissance redoublée. Un sens de l’harmonie parfait avec un chœur féminin en contrepoint. Je vous l’annonçais au début de ces lignes, une fraîcheur vivifiante accompagne les "Shadows OF The North" jusqu’à "Nightfall".  Un parfait dosage entre lourdeur de plomb et riffs aiguisés et glaciaux. Bref, plus c’est "growl plus ça passe". Et ça passe crème...

TOMB OF FINLAND est mon coup de cœur du mois. Une découverte incroyable que sont toutes ces compositions variées et maîtrisées, mixées avec un son de la vieille école. Avec "The Gallows" on s’offre le luxe d’un black metal agressif, épique et atmosphérique du plus bel effet. C’est définitivement l’album de circonstance pour ces journées de fortes chaleurs. Certes on peut oublier les visages peints façon husky sous peine de voir ruisseler le mascara, mais c’est d’une force et d’une beauté incomparables.

« Across The Barren Fields » de TOMB OF FINLAND est impressionnant. A déguster frais, et sans modération. Vous prendrez bien une coupe de glace parfum black/death metal ?

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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