J'ai découvert et me suis intéressé à HIGHLY SUSPECT en 2019 lorsque que l'album « MCID » des Américains était sur le point de débarquer. Un 3e album sur lequel les musiciens du Massachusetts avaient eu la bonne idée d'inviter GOJIRA (''SOS'') ou encore Conor Mason de NOTHING BUT THIEVES ("@tddybear"). Je faisais donc connaissance avec un trio mixant toutes sortes d'influences qui rendent leurs productions à la fois riches et loin d'être ennuyeuses. Hip-hop, electro, rock alternatif, grunge et heavy metal se percutent intelligemment à la manière d'un BIFFY CLYRO qui passerait un week-end avec DON BROCO.
Après un passage remarqué à Lollapalooza Paris en juillet 2022, les frères jumeaux Rich et Ryan Meyer, respectivement bassiste et batteur, accompagnés du chanteur et guitariste Johnny Stevens et rejoints en 2019 par Matt Kofos à la seconde guitare et Mark Schwartz aux claviers, allaient sortir un 4e album studio plutôt attendu par leur fan-base, sagement nommée MCID (My Crew Is Dope).
Produit par HIGHLY SUSPECT et WZRD BLD, les 12 chansons de « The Midnight Demon Club » regorgent d'une vérité à peine contenue dans des sursauts métalliques et de beat-craft induit par le hip-hop. Des pensées sur un monde au bord de la destruction livrées aux auditeurs et qui se baladent sur une orchestration magnifique et un interprétation vocale qui dégoulinent de tristesse, de nostalgie, de rage mais de confiance aussi.
L'album s'ouvre avec le bien nommé "The Sound". Un titre post-grunge dans ses guitares qui en définitive couvre tout le spectre du groupe en un rien de temps. Avec un gros refrain, des accompagnements solides et beaucoup d'espace, HIGHLY SUSPECT se rapproche presque du son de son deuxième album. "Natural Born Killer" contraste avec cela et rappelle presque les derniers tubes d'IMAGINE DRAGONS, même si on a forcément l'impression que le groupe a essayé de livrer un single prêt pour les radios grâce à une grosse production et un refrain accrocheur. Dès cette entrée en matière, il est clair que HIGHLY SUSPECT veut offrir beaucoup de diversité sur son nouveau disque et obtenir ainsi toute une série de chansons qui peuvent toutes convaincre à leur manière. Tandis que le groovy "Ice Cold" le fait aisément avec une vibration à la FOALS, la belle ballade "Wild Eyed Son" séduit par l'utilisation élégante de cordes, et la chanson-titre par un fantastique solo de guitare.
''Caught On Fire'', le single ''Pink Lullabye'' ou encore ''New California'' et ''Need To Say'' sont autant de chansons en avance sur leur temps mais sauront trouver leur place à force d'écoutes dans les playlists personnelles des fans du groupe. Après un ''Cool Kids'' efficace qui vous donnera peut-être envie de mettre un peu de côté le dernier MUSE pour vous concentrer sur ce « The Midnight Demon Club », l'album se termine avec ''Love Like This'' à la panoplie idéale d'un nouveau single et le lourd et parfois atmosphérique ''Evangeline'' qui avec ses 5'30 et cette ligne de guitare à 3'40, vous fera planer au-dessus de ce nouvel album qui consiste à devenir la meilleure version de vous-même après une tragédie, une seconde chance dans la vie avec un état d'esprit plus heureux.
Comme le précise Johnny Stevens « The Midnight Demon Club » consiste à s'amuser et à rester en mouvement. Parce que comme nous le savons tous, cette vie est bien trop courte. Alors, restez curieux même si votre entourage trouve cela suspect. Le rock n'est pas mort, il se donne simplement ici et là une bonne raison de conserver son immortalité.
