20 décembre 2022, 18:55

LABELS & LES BÊTES

"Le coté obscur de la force métallique" - épisode 63

Blogger : Crapulax
par Crapulax


Sortez vos boules à moitié fendues, montez votre sapin en plastique moche, branchez votre guirlande dont les lumières clignotent qu'une fois sur douze et n'oubliez pas le pentacle inversé à la cime (patientez toutefois jusqu'au 25 pour coller un bon coup de pied dans la crèche, ça fait toujours son petit effet aux parents...) : ce nouveau numéro de Labels & Les Bêtes qui tombe en période de Noël va vous donner des envies irrésistibles de cadeaux ! Des cadeaux en forme de CD de death et de black metal évidemment parce que c'est ça qui nous fait plaisir, c'est ça qui nous unit !
Alors imprégnez vous bien de ces dernières lignes pour 2022, passez de bonnes fêtes, gros bisous à vos parents et à l'année prochaine pour de nouvelles découvertes de la planète metal extrême !

 

KILL DIVISION : « Peace Through Tyranny » (Redefining Darkness Records)

Les vieux fans des premiers NAPALM DEATH, BRUTAL TRUTH ou TERRORIZER période Jesse Pintado (1969 - 2006) vont être ravis avec ce délicieux petit plat de death metal légèrement recouvert d'une bonne grosse couche dégoulinante de grindcore !
En dehors de ses longs mois passés en tournée avec MEGADETH, le batteur Dirk Verbeuren ressent comme qui dirait des besoins impérieux de se défouler sauvagement sur son kit. Et comme il a joué avec la moitié de la planète metal, il n'a qu'à allumer son portable !
Dirk a donc rejoint dernièrement KILL DIVISION dont les musiciens possèdent eux-aussi un CV presque aussi bien garni que le sien : Jeramie Kling à la basse (THE ABSENCE, INFERNAEON, ex-MASSACRE, ex-WOMBBATH), Gus Rios à la guitare (GRUESOME, ex-MALEVOLENT CREATION) et Kyles Symons au chant (ex-MALEVOLENT CREATION également).
De quoi accoucher d'un truc qui aura forcément de la gueule, un truc qui va envoyer du lourd ("Thin The Heard") sur un débit infernal de notes. Le résultat attendu est à la hauteur: c'est la fête à tous les étages !
Et puis franchement : une pochette jaune pipi avec Donald Trump dessus, perso j'achète direct ! (j'aurai préféré couleur caca mais bon tant pis...)
(Crapulax)


DISINTER : « Alliance Of Death » (Pest Records)

Habituellement pour des groupes (connus) possédant un nom identique, cela se termine souvent sur la voie publique en une déplaisante bataille judiciaire, assez désastreuse finalement au point de vue de l'image pour chacune des parties.
Pour le DISINTER américain et sa version péruvienne (pour le coup moins médiatisés), curieusement cela s'est soldé par un EP conjoint sous forme d'un affrontement amical sur le strict plan musical. L'initiative (très originale et très fun) est à saluer, permettant de constater que compte-tenu de leur éloignement posséder le même nom ne pose pas de réel problème et que chacun possède des qualités propres.
Cela même si dès l'écoute du terrifiant "Reanimate The Ravenous" de la formation de Chicago, on comprend très vite que les moyens américains sont largement plus conséquents. Un meilleur son, du meilleur matériel et une impression pour l'auditeur de passer sous un rouleau compresseur équipé d'un moteur v8 alors que pour le DISINTER péruvien on est plutôt face à un chariot tiré par quatre lamas. Sauf que les bêtes sont super énervées et d'un niveau technique équivalent !
Alors malgré toute la puissante technologique américaine, ce combat inégal de prime abord se solde par un no contest mérité !
(Crapulax)


​DEPERIR : « Black Beast » (Adipocère Records)

DEPERIR est un groupe de black metal québecois formé en 2015. Son premier album éponyme paru en 2017 avait déjà contribué à faire parler du groupe dans nos contrées.
Cette année, ils reviennent plus hargneux que jamais avec « Black Beast » après quelques évolutions dans leur line-up mais toujours la même envie d’en découdre. Et puis, il est à noter que l’album est sorti sur notre cher "old" label français : Adipocère Records.
Mêlant diverses influences de black old-school, de death et de thrash, DEPERIR nous assène onze titres aussi bruts et incisifs qu’un coup de pelle en pleine tête. C’est dire toute la finesse et la poésie incarnée. Les riffs sont rapides, les lignes de chant hurlé sont transcendées, les parties de batterie sont lourdes et posées fraîches, mais des passages plus pesants, voire plus mélodiques viennent assurer une atmosphère des plus malsaines.
L’ensemble est à la fois structuré et moderne, tout en maintenant l’accent sur la présence à même hauteur de tous les instruments.
« Black Beast » est un album profond, riche et technique qui montre que DEPERIR a un véritable talent pour emmener ses auditeurs dans son monde de black metal authentique et racé. A suivre.
(Aude Paquot)


​ÄNTERBILA : « Änterbila » (Nordvis Produktion)

Premier album pour le groupe de black/folk suédois après une démo parue en 2020. « Änterbila » donc du même nom que ses concepteurs est un album que l’on pourrait qualifier de typique dans son domaine. Avec des passages de true black sinistre et des moments plus pagan, ÄNTERBILA fait vœu de fidélité à son pays et ses origines métalliques telles STORM ou TAAKE.
Les huit titres de l’album sont traditionnels et glaciaux mais nous font voyager aussi dans les brouillards et la difficile vie rurale de la Suède du XIXe siècle. En plus des guitares vives et leurs riffs transcendants, des rythmes bourrins et des vocaux musclés, on retrouve un côté épique et guerrier sur quasiment tous les morceaux.
Peu de moments de répits sont laissés à l’auditeur, il semble qu’ÄNTERBILA ait des choses à dire. Seule l’outro acoustique et mélodique relâche un peu la pression. Pour un premier album, il n’y a rien à redire. L’ensemble est cohérent et on a beau se dire que le son nous est familier, force est de constater que le groupe souffle un vent de nouveauté, ou plutôt un blizzard d’inspiration païenne.
De beaux débuts qui ne resteront probablement pas sans suite.
(Aude Paquot)


​SLAVE ONE : « Disclosed Dioptric Principles » (Autoproduction)

Alors que l’on attendait le clan de Montargis de retour aux affaires avec la suite de "The Stanzas Of Dzyan", single prometteur paru l’année dernière, il n’en est rien puisque c’est avec une réédition que SLAVE ONE se rappelle à nos bons souvenirs. C’est en effet un lifting du premier album sur le fond et la forme qui est à l’honneur aujourd’hui sur la platine.
Côté fond, c’est un nouveau mixage et mastering réalisés avec doigté par JC Guillard dans son antre des studios Underwaves et l’EP « Cold Obscurantist Light » qui vient enrichir le menu proposé par SLAVE ONE sur son premier méfait. Côté forme, le graphiste 81db s’est occupé de trousser un nouvel artwork, magnifique, qui se dévoile avec classe sur l’intégralité du digipak.
Et pour ceux qui ne le connaisse pas encore, sachez que le groupe officie dans un techno-death qui lorgne du côté des premiers NOCTURNUS et GORGUTS. Et qu’il n’y va pas avec le dos de la cuillère lorsqu’il s’agit d’envoyer des parties de guitares qui prennent un malin plaisir à happer l’auditeur à grand coups de rythmiques addictives et de breaks malicieux ("For Shiva Whispered The Universe" et "Obsidian Protocol Achievement" en sont de bons exemples).
Les fans des formations précitées savent donc ce qu’il leur reste à faire : foncer sur le Bandcamp du groupe pour s’envoyer une bonne dose de sensations fortes derrières les esgourdes !
(Clément)


WESENWILLE : « III : The Great Light Above » (Les Acteurs de l’Ombre Productions)

Le duo néerlandais n’est pas vraiment du genre à se tourner les pouces puisque ce troisième album voit le jour pile-poil un an et demi après le second... et que dans cet intervalle de temps, le groupe a ressuscité son tout premier EP dans une compilation qui comprend aussi sa prestation au Roadburn en 2021. Et qu’il a quand même trouvé le temps de sortir une nouvelle fois un concentré de dissonances abrasives dont lui seul a le secret !
Il semblerait cependant que WESENWILLE ait trouvé le juste équilibre entre mélodies et agression sur cette nouvelle offrande qui fait preuve d'une technique redoutable dans ses compositions sans jamais tomber dans la démonstration stérile.
Comme le prouve avec classe cette section rythmique audacieuse qui sait également surprendre avec de nombreux breaks qui en laisseront plus d'un sur le carreau (les neuf minutes labyrinthiques de "Our Sole Illuminator" par exemple).
Ajoutez à cela une production massive forgée dans l'enfer des Studios Emissary à Reykjavik et un artwork énigmatique à souhait signé Harold Edgerton.... et vous aurez de quoi réjouir les amateurs de black metal "moderne" les plus exigeants.
(Clément)

Blogger : Crapulax
Au sujet de l'auteur
Crapulax
Véritable touche-à-tout venant du metal underground : ancien animateur radio de l'émission TRANSAM ROAD (1989/1995), rédacteur de fanzines (CREME D'ANDOUILLE), ex-chanteur et guitariste rythmique au sein du groupe de Post-Hardcore SCREAMING SHORES (2006/2011). Également artiste graphique : affiches de concerts, jaquettes de démos, logos, caricatures de stars du Metal et divers comics (SEXUAL TENDENCIES, PAPY METAL, NEOBLASPHEMATEURS).
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