En un furieux vortex nostalgique distillé par un incisif black-metal mélodique et embrassé par un jouissif black-metal atmosphérique qui ravira les fans épris de la première et éphémère heure, l'entité française INHERITS THE VOID surprend viscéralement par son approche focalisée et si peu orthodoxe à la fois. Par-delà la seconde vague suédoise d'un suprême et éloquent black-metal mélodique magnifié par des formations cultes telles SACRAMENTUM, NAGLFAR, VINTERLAND, MIDVINTER et MORK GRYNING, l'unique membre se veut être une force créatrice, inspiratrice et dévastatrice au sein d'un nouvel album brillamment interprété.
En parallèle de l'incroyable réalisation de ses confrères américains STORMKEEP qui ont accouché d'un « Tales Of Othertime » (2021) saluant la période mirifique 1993-2000 où la flamme black-metal était à son apogée des plus sincères et authentiques, ce fier défenseur d'une anti-culture éponyme aux contours acérés, abreuve sa vile œuvre d'un nihilisme musical soigné que l'on retrouve grandiosement par bribes éparses chez les groupes suédois PARNASSUS, OCTINOMOS et IN BATTLE, première époque bien évidemment.
Ce second joyau nommé « The Impending Fall Of The Stars », et publié à nouveau chez l'illustre mentor de MONUMENTUM, anthologiquement pré-signé sur Deathlike Silence Productions, label iconique mené par Euronymous (ex-MAYHEM), est une savoureuse ode au goût mystique d'autrefois mâtiné d'un parfum d'antan d'excellente facture globale assurément. Féru de découvertes osées et ciselées, le label Avantgarde Music nous étonne à nouveau en fossoyant sur nos propres terres alors que Debemur Morti l'honore si bien justement. Il est fort à parier que ce choix assumé de signature reste soit une sage énigme soit un hommage censé à celui qui a tant œuvré pour les carrières respectives de CARPATHIAN FOREST, MAYHEM, BEHEMOTH et consorts.
Le paysage intrinsèque de cet album complexe est une réelle invitation cosmique à se remémorer de la vivacité exacerbée d'un style massif naissant jadis au sein de l'indéfectible DISSECTION, période « The Somberlain » (1993) et recueillant jalousement depuis quelques années d'un puissant adoubement moral au sein de la scène internationale du metal extrême. L'architecture alambiquée de ces féroces compositions au rythme effréné, plonge littéralement l'auditeur chevronné dans un royaume abyssal où il est aisé de percevoir l'intensité durable de ces brûlots enchevêtrés à merveille.
INHERITS THE VOID se veut patiemment devenir, à l'image célébrée envers le somptueux travail discographique de son confrère avant-gardiste suédois Blackheim (KATATONIA, BLOODBATH, ex-BEWITCHED, ex-DIABOLICAL MASQUERADE), une future pierre angulaire et complémentaire d'un style audacieux et irrévérencieux à souhait. Nul doute qu'une salve orchestrée et répétée des titres "Where The Oceans Lost Their Light », "Endless Nocturnal Mask" et "While The Night Seizes Of The Burning Sun" contribueront délibérément à vous convaincre de la qualité exemplaire des atmosphères évoquées en profondeur et lourdeur associées pour un rendu final de très haute volée.
Il est un incontestable et vibrant fantassin au culot assassin et contemple un prochain sacre individuel déjà consenti parmi une scène black-metal française de si haut rang artistique aux côtés des mythiques BLUT AUS NORD et DEATHSPELL OMEGA et émérites CHAOS DEI et DIABLATION, figures incontestées et couronnées d'un mouvement instrumental et fractal des plus intelligibles et intangibles qui soient. Sempiternellement un crû exceptionnel de black-metal mélodique et atmosphérique ascensionnel...
