15 janvier 2023, 23:59

AEPHANEMER + SORCIERES

@ Wasquehal (The Black Lab)

Le dimanche 15 janvier, le Black Lab nous a donné rendez-vous à 17h pour une soirée death et black metal sous le signe de la parité et de la remise en cause de la règle grammaticale qui veut que le masculin l’emporte sur le féminin.


Il est 18h lorsque les membres de SORCIERES entrent sur scène. Grimés comme s’ils sortaient des brumes d’une forêt sombre, les six musiciens vont nous conter en français la rencontre, à "L’Auberge des Corps Perdus", entre "Ordalie” la "Cavalière des Ronces" et "Ophidia" qui à travers leurs "Yeux Verts", laissent penser que leur regard a été "Empoisonné" par des "Anciennes Lueurs". Cette histoire, sortie de notre imaginaire, n’est peut-être pas si éloignée de la réalité si l’on se base sur la prestation du groupe et de l’ambiance qui règne au cours des trois quart d’heures qui lui sont alloués. Leur black metal folklorique n’est pas sans rappeler, à travers le décor tribal du pied de micro et de la voix off entre les morceaux, les grands noms du genre. Malgré une prestation scénique assez statique, les SORCIERES réussissent à créer une ambiance et restituer très correctement une large part de leur premier album « Empoisonné » (2021), accompagné de deux extraits du premier EP « Sombre Danse » (2019). Le public ne s’y trompe pas et ne manque pas de s’oublier par moment dans une forme de danse macabre. On notera aussi l’apport de la violoniste, Marie Derancourt qui n’est clairement pas là pour faire de la figuration et démontre qu’une présence féminine modeste en nombre peut s’avérer essentielle à la richesse de l’ensemble.


L’objectif étant de terminer la soirée aux alentours de 22h pour permettre au public de rentrer chez lui à une heure raisonnable et d’être en forme après une bonne nuit de sommeil pour entamer la semaine, il n’y a pas de temps à perdre. Il est donc 19h15 lorsque la musique épique de l’introduction du set des Toulousains AEPHANEMER se fait entendre avant qu’ils ne prennent possession de la scène. Alors que nous aurions pu nous attendre à une set-list accès sur leur dernier album en date, « A Dream Of Wilderness » sorti en novembre 2021, seule la version française du titre "Le Radeau de la Méduse" est interprétée en milieu de prestation. C’est donc un set essentiellement accès sur l'album de 2019, « Prokoptron », et la chanson-titre ouvre le bal.


Globalement, la prestation est également assez statique en dehors du guitariste Martin Hamiche et la bassiste Lucie Woaye-Hune qui échangent leur place à la droite et gauche de la chanteuse. Par le fait d’être aussi la guitariste rythmique du groupe, Marion Bascoul est contrainte de rester au centre de la scène pour assurer ses lignes de chant. Il n’en demeure pas moins qu’après "The Sovereign", "Unstoppable" et "Snowblind", le public venu en nombre ne s’ennuie pas si nous en jugeons par les premiers rangs qui pogotent et headbanguent allant jusqu’à slammer.

Il est vrai que le groupe bénéficie d’un excellent son et malgré un light-show modeste, l’animation est d'une grande qualité. Le professionnalisme du groupe ne rencontre donc aucun obstacle pour conquérir la salle. D’ailleurs, pour sa première venue dans le nord de la France, nous assistons à la naissance d’une réelle osmose entre AEPHANEMER et le public.

Comme si cela était le résultat d’un événement longuement attendu, cette ferveur ne va à aucun moment se dissiper avec la séquence "Dissonance Within", "Path Of The Wolf" et "Back Again". C’est dans ce contexte que Marion remarque dans le public quelques tee-shirts de l’album, ce qui prouve bien que le groupe n’est pas en terrain inconnu. Le détail de ce jonglage raté du batteur Mickaël Bonnevialle, qui appelle des applaudissements amusés de l’assistance, illustre aussi cette osmose qui émane de cette salle du Black Lab.

Alors que le groupe remercie chaleureusement un public conquis par une prestation efficace, le groupe termine son concert avec la chanson-titre de son premier album paru en 2016, "Memento Mori". C’est alors que le public ne manque pas de faire entendre avec ferveur qu’il ne souhaite pas en rester là. Le groupe revient donc pour jouer deux titres supplémentaires de « Prokoptron » : "If I Should Die", et finit en beauté sur l’incontournable et attendu "Bloodline". S’il est 21h25, une grande partie du public compte bien s’attarder et forme une longue file d’attente vers le stand de merchandising du groupe pour les traditionnels achats de photos et dédicaces, à un point que le groupe se voit obligé d’abréger le temps passé avec chaque fan avant la fin de la soirée...
 


© Sébastien Feutry | HARD FORCE

Blogger : Bruno Cuvelier
Au sujet de l'auteur
Bruno Cuvelier
Son intérêt pour le hard rock est né en 1980 avec "Back In Black". Rapidement, il explore le heavy metal et ses ramifications qui l’amèneront à devenir fan de METALLICA jusqu'au "Black Album". Anti-conformiste et novateur, le groupe représente à ses yeux une excellente synthèse de tous les styles de metal qui foisonnent à cette époque. En parallèle, c'est aussi la découverte des salles de concert et des festivals qui le passionnent. L'arrivée d'Anneke van Giersbergen au sein de THE GATHERING en 1995 marquera une étape importante dans son parcours, puisqu'il suit leurs carrières respectives depuis lors. En 2014, il crée une communauté internationale de fans avant que leur retour sur scène en juin 2018 ne l'amène à rejoindre HARD FORCE. Occasionnellement animateur radio, il aime voyager et faire partager sa passion pour la musique.
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