C’était un événement sans précédent dans la vie du groupe tourangeau ce 18 juin dernier puisqu’il assurait un passage remarqué sur la Warzone du Hellfest. BEYOND THE STYX a enflammé cette scène de bon matin au cours d’une prestation sauvage pendant laquelle son hardcore-metal a agité nuques et crinières pendant une bonne demi-heure ! Comme une consécration pour cette formation qui avait déjà sorti les crocs sur « Sentence », son troisième album paru en février 2022, mixé et masterisé par Christian Donaldson (CRYPTOPSY). Voilà une occasion qui s’annonçait idéale pour échanger avec le groupe presque réuni au complet, son chanteur nous a rejoint quelques minutes avant la fin de l’interview, quelques heures après son passage sur la Warzone...
Quelles sont vos premières impressions à chaud sur votre concert de ce matin sur la Warzone ?
Adrien : C’était juste incroyable, même si je ne te cache pas que nous sommes passés par plusieurs émotions avant d’en arriver là. Nous avons tellement imaginé, idéalisé ce moment qu’une fois arrivés sur la scène, c’était un mélange de peur et d’excitation qui nous tenaillait (rires). Mais lorsque l’on a constaté l’accueil que le public nous réservait, tout cela s’est évaporé en quelques secondes et nous sommes rentrés dans notre concert sans même nous en rendre compte. D’autant que nous savions que nous aurions une demi-heure en main et pas une seconde de plus pour donner le meilleur de nous !
David : Oui, je suis d’accord avec David même si je n’ai pas ressenti autant de stress que mes camarades avant de monter sur scène. C’est passé tellement vite que je ne m’en suis à peine rendu compte.
Yoann : Pour ma part, je me suis levé ce matin en pensant : ça y est, j’allais enfin jouer au Hellfest ! C’est tout, pour le reste j’étais serein, j’avais confiance en les autres membres du groupe et j’étais persuadé que nous allions livrer un gros set. Je ne pense d’ailleurs même pas m'être trompé à ce sujet !
Oui c’était carré et brutal à souhait ! D’ailleurs, j’ai pensé à de nombreuses reprises à cette scène hardcore-metal de la fin des années 90 de par l’énergie que vous dégagez : MERAUDER, WALLS OF JERICHO ou encore ALL OUT WAR pour certains plans death...
Adrien : Merci, ce sont de belles références. Et ce sont des artistes, comme d’autres issus de cette même scène que nous écoutons tous depuis bien longtemps, tu peux également y ajouter TERROR, NASTY et MADBALL qui font l’unanimité. Même si dans notre cas, ce sont plus chacune de nos influences individuelles qui composent ce patchwork qu’est la musique de BEYOND THE STYX.
David : Je suis en ce moment à fond dans KICKBACK, l’énergie que ce groupe dégage est juste phénoménale ! Tout comme JESUS PIECE qui m’a littéralement retournée (rires). Et cette énergie m’a inspiré quand je suis monté sur scène devant pas loin de 5000 personnes sur la Warzone, j’ai essayé de la retranscrire avec mes tripes et ma hargne !
Yoann : J’essaie de mon côté d’apporter ma patte sur la basse, avec des influences très variées, en essayant de suivre la guitare comme je peux (rires) !
CODE ORANGE a joué avant-hier ici même au Hellfest et délivré un sacré show, vous retrouvez-vous proche de cette scène beaucoup plus récente avec un son qui s’éloigne des bases hardcore-metal traditionnelles ?
Adrien : Nous ne sommes pas rattachés à une scène en particulier. Notre fond de commerce, c’est le hardcore-metal à l’ancienne, "historique", auquel nous essayons d’amener d’autres choses plus personnelles. Nous n'avons rien prémédité en studio l’année dernière quand nous avons enregistré « Sentence » en nous disant « Tiens, CODE ORANGE marche bien avec cette recette, appliquons-là au groupe ». Ce serait trop facile et d’un point de vue artistique, cela nous laisserait un goût d’inachevé en bouche. Nous avons ce besoin irrépressible de partager notre musique avec ceux et celles qui en ont envie, pas de faire de la musique pour séduire à tout prix ! Il ne faut pas oublier que nous en sommes à notre troisième album et que nous n’avons pas attendu CODE ORANGE pour nous mettre au boulot (rires).
En parlant de ce dernier album, « Sentence », comment le présenteriez-vous aux lecteurs qui ne le connaissent pas encore ?
David : assez simplement en fait, c’est une grosse demi-heure bien velue avec dix titres sans concession ! Plus sérieusement, j’ai vu que de nombreux magazines et personnes, le considèrent comme étant du "metalcore". D’autres préfèrent le terme de "hardcore". En fait, je ne sais pas et c’est pour cela que j’ai évité ces mots pour te le présenter !
Adrien : En fait notre fonctionnement est très simple : si nous faisons un riff qui nous plait et qui s’intègre dans le morceau, nous le conservons. Sinon c'est direction poubelle ! Voilà notre recette magique... (rires)
En parlant de compositions, j’imagine que cela doit vous faciliter la tâche pour échanger et répéter que d’être tous ensemble sur Tours et sa région ?
Adrien : Pas vraiment ! En fait nous sommes tous originaires de Tours, en effet. Mais la vie professionnelle et personnelle a fait qu’aujourd’hui, certains habitent à Paris, à Angers ou Saumur mais plus forcément à Tours. Ce qui n’est pas une fin en soi car pour la promotion de « Sentence » l’année dernière, nous avons beaucoup tourné ensemble, pas beaucoup répété et encore moins composé quoique ce soit de nouveau. Mais quand il faut se retrouver pour enregistrer ou structurer de nouveaux morceaux, cela ne nous pose aucun souci pour nous caler des créneaux communs.
David : Oui, nous partageons beaucoup d’idée lors de ces séances de travail. Garder ou jeter des riffs, modifier un pattern de batterie, conserver un refrain ou doubler une partie de chant. Ce sont des moments très agréables et jamais nous ne nous sommes mis la pression sur quoi que ce soit d’obligatoire pour faire avancer BEYOND THE STYX. C’est bel et bien la passion qui nous anime, et ce depuis nos tous débuts !
Et cette passion de la musique, du metal, vous l’avez contracté avec quel album ?
Yoann : Le « Black Album » de METALLICA, c’est celui qui a tout changé pour moi...
Adrien : Pour moi, c’était au collège avec la découverte de WATCHA, ETHS et MASS HYSTERIA. La compilation « Nu-Metal » aussi a joué un grand rôle pour moi, notamment le morceau de Marilyn Manson... Et l’album « Holy Wood », tous les mois avec Rock Sound, le sampler a joué beaucoup pour moi !
David : NIRVANA m’a donné les clés et METALLICA m’a ouvert les portes ! Le premier album de WHITECHAPEL m’a également laissé des traces indélébiles...
Quelle est la suite de l’actualité pour le groupe cet été, avez-vous de nouvelles dates prévues ?
Adrien : En effet, nous allons continuer à faire la promotion de « Sentence » puisque nous serons à l’affiche du Macumba Open Air le 21 juillet à Teillay (Ille-et-Vilaine) en compagnie de HANGMAN’S CHAIR, WITCHFINDER, TANKRUST et une quinzaine d’autres groupes. Puis nous partirons ensuite du côté du Garric (Tarn) pour un concert prévu le 30 juillet lors de l’Xtreme Fest. Là encore, l’affiche s’annonce copieuse avec la présence de pointures comme MADBALL, TERROR ou encore WALLS OF JERICHO ! Enfin, le 5 août, nous terminerons par un concert qui se déroulera au prestigieux Sylak Open Air à Saint Maurice de Gourdans (Ain). Tout cela annonce pour nous un été... très chaud en perspective que ce soit devant 50 ou 5000 personnes, nous nous donnons toujours à fond !
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