Masterisée par le redoutable Alan Douches des studios américains West West Side Music et enregistrée au préalable par l'infatigable Etienne Sarthou, cette graisseuse et envenimeuse offrande du furieux fist auditif « Abyss » enfonce profondément FOREST IN BLOOD dans les précipices scabreux du metal hardcore hexagonal estampillé pur terroir "do it yourself" en parallèle des forcenés PRIMAL AGE et IN OTHER CRIMES ainsi que des regrettés INSIDE CONFLICT et THE ARRS en tête de corbillard de luxe.
On demeure bien loin des excessifs poncifs en roue libre de leurs compatriotes japonisants RISE OF THE NORTHSTAR qui, malgré leur stature internationale reconnue, n'ont pas su préserver la sacro-sainte moelle substantielle galvanisée par les indéfectibles mentors de toute une génération française, à savoir les indétrônables KICKBACK. Ici sérieusement, FOREST IN BLOOD redouble de fermeté guerrière, d'énergie outrancière et de conquête carnassière envers un style si auto-parodié en face de l'effervescente, troublante et saignante scène américaine (AGNOSTIC FRONT, SICK OF IT ALL, MADBALL, BIOHAZARD...) qui règne depuis toujours en cercle perpétré et cage projetée.
Efficacement, la ténacité disséquée au sein des titres implosifs "Children Of The 666", "À la Vie, A la Mort" et "In Pirates We Trust" est comparable à un cocktail explosif maintenu à mains tendues qui rassemblerait la crème réparatrice de la vague américaine plus crossover et underground associée (MERAUDER, TERROR, 25 TA LIFE et CRO-MAGS). Le mythique défenseur Mika Bleu du regretté BLOBFISH KILLER aurait adoré être utile devant tant de sincérité et d'authenticité affichées vaillamment.
En attendant impatiemment la prochaine déflagration metalcore/straight edge des vétérans HARM'S WAY, (re)découvrir et soutenir furieusement FOREST IN BLOOD en devient un symbolique acte de résistance civique de contre-culture abrasive et revendicative de haute trempée. Prime au mérite embrassé, honneur au conquérant respecté et force au victorieux enlacé en double K.O. sociétal face à l'inertie urbaine, voici que l'essence hautaine du crew véritable coule abondamment en leur sillon abreuvés de vengeance et d'espérance envers un monde dystopique plus ajusté en droits citoyens et devoirs terriens. Majeurs en l'air, le réveil est à l'envers pour le match retour en octogone d'un style de vie qui dispatche plus d'uppercuts sur scène qu'en arène. Un album identifiable, puissant et remarquable à vous conseiller d'urgence pour ce grand HATEBREED à la française d'excellente facture...
