
Si vous souhaitez revenir au calme après le tumulte d’un été bien rempli, laissez-vous emporter par les riffs doom de BEES MADE HONEY IN THE VEIN TREE. Avec un troisième album au goût d’intemporalité justement nommé « Aion », le quatuor allemand vous propose huit titres aussi variés en durée que riche en contenu. Tels le flux et le reflux d’une marée indomptable, le rock psyché du groupe vous fait naviguer vers des horizons lointains mais vous entraîne aussi vers les abysses les plus sombres.
Dès la chanson-titre de l’album, on découvre douze minutes d’un doom lent, et hypnotique. Le chant clair donne une note éthérée, comme si notre voyage musical commençait par une simple visite de l’éternité et de l’immensité océanique. Le plus brutal "Divergence" joue sur une basse grondante et des vocaux extatiques. Les riffs de guitare totalement psychés nous plongent dans une déferlante dont on ne se sort pas et les trois minutes de bruitages finaux finissent de nous emporter dans les profondeurs insondables.
Mais c’est sans compter sur "Threatening" qui continue de vous forcer à un plongeon introspectif profond, avec des riffs dissonants et une voix qui résonne comme un cri du cœur. La batterie est plus présente et le rythme donc plus marqué même si on reste dans le doom psyché. Le très court instrumental "Consonance" est minimaliste avec quelques accords de guitares et quelques notes suspendues, comme si le temps de la contemplation était arrivé. Moment de grâce qui se poursuit avec "Courtyard" constitué de bruitages divers sur lesquels chacun pourra s’appesantir pour une visualisation complète du monde qui l’entoure.
Notre remontée lente vers la lueur de la surface s’amorce quelque peu grâce à un "Excavation" de toute beauté, mélodique, onirique, d’une grande douceur initiale mais qui progressivement devient plus puissant, pour terminer même sur des growls et une agressivité contenue mais présente. Les douze minutes à nouveau de "Scouring The Land" sont comme l’exploration d’un univers musical sans limite. C’est une perle de doom, du caviar de prog, avec une atmosphère envoûtante et une brise marine revigorante.
« Aion » se termine par "Grey Wels" et ses vingt-et-une minutes complètement addictives. Entre voix claire aérienne, mélodies exotiques, riffs posés et growls maléfiques, il semble que l’océan des possibles nous appartienne. Tout le charisme de BEES MADE HONEY IN THE VEIN TREE se retrouve dans ce morceau de fin qui ne nous donne qu’une envie, nous replonger dans le premier "Aion".
Pour les amateurs de doom, de psyché ou pour tous ceux qui veulent simplement se laisser emporter par un album coloré et chaleureux, laissez-vous surprendre par ce « Aion » qui a tout pour rendre la rentrée sereine.