Quatre titres et plus de 40 minutes de black metal old-school. C’est le contenu du nouvel et huitième album du one-man band norvégien TAAKE. Il s’intitule « Et hav av avstand » et rend compte de toute la noirceur et l’agressivité dont est friand le leader multi-instrumentaliste Hoest. Si "Denne Forblaaste Ruin av en Bro" ouvre l’album de façon assez mélodique avec des riffs accrocheurs et beaucoup d’atmosphère, l’ensemble des 11 minutes du titre revêt un caractère tranchant avec des vocaux brutaux et des rythmes rapides. "Utarmede Gruver" en remet d’ailleurs une couche en nous plongeant au fin fond de cavernes funestes. A nouveau, des rythmes blastés, des riffs vigoureux, des vocaux agressifs mais aussi une certaine dose de mélancolie palpable à chaque recoin. Les effets sonores sont saisissants, le break atmosphérique est envoûtant.
Le plus concentré "Gid Sprakk Vi" semble plus direct, taillé dans le vif, incisif et sans concession. Il s’agit là de pur black metal, le son TAAKE est intact, brut, sans fioritures, originel. On croirait presque un retour vingt-cinq ans en arrière quand le groupe a débuté sa longue carrière. Enfin, le dernier "Et Uhyre av en Kniv" est incontestablement le morceau le plus abouti de l’album même si plus éloigné de l’univers TAAKE. Avec des passages très atmosphériques, des guitares mélodiques et des complaintes vocales captivantes, c’est un titre tout en progressivité, où le black metal extrême revêt un côté céleste. Liberté et créativité sont les maîtres mots de ces 12 dernières minutes diaboliquement renversantes.
Si « Et hav av avstand » ne surpasse pas les précédents albums de TAAKE, il a le mérite de présenter quelques compositions solides et laisse présager que le groupe va continuer à tenir le haut du pavé de la scène black norvégienne.