17 août 2023, 23:59

MOTOCULTOR 2023 @ Carhaix (Jour 1)

Aaaah le Motocultor Festival... Soyons honnête j’ai une relation un peu compliquée avec ce festival : typiquement la relation amour/haine. En effet, après avoir fait de nombreuses éditions à Saint-Nolff et pourtant rapporté de très bons souvenirs grâce à une programmation souvent alléchante, cela faisait quelques années que je le boudais clairement pour une raison évidente, l’organisation.

Le Motocultor c’est un peu ce festival qui jusque là à mon sens avait de l’or entre les mains mais se sabotait tout seul : une programmation extraordinaire, un lieu sympathique, le fameux ''format taille humaine'' que l’on apprécie quand on a fait le Hellfest quelques semaines avant, mais qui était également connu pour sous dimensionner ses équipes, une gestion bien personnelle des bénévoles etc etc... bref, typiquement quand un truc était mal foutu, une chance sur deux pour qu’un festivalier vous sorte un magnifique « C’est le Motoc’ quoi ! » d’un air mi-blasé, mi-fataliste (et un petit peu amusé parfois pour les plus philosophes).

Alors certes j’ai la dent dure, parfois la rancune tenace, cependant je ne vois pas de raison de ne pas donner une nouvelle chance quelques années plus tard à un festival. Un déménagement conjugué avec une très belle affiche me semblait donc l’occasion idéale de m'y rendre et me voilà en route pour le fin fond du Finistère par une belle journée d’août...

On arrive tranquillement le mercredi 16 août dans l'après-midi sur le site de Kerampuilh à Carhaix-Plouguer connu pour accueillir Les Vieilles Charrues. Dès mercredi donc pour s’occuper de la pose de bracelet et l’installation de la tente. Premiers petit contre-temps... l'ouverture du camping après une bonne heure de retard, ça peut arriver mais il faut espérer que ça ne donne pas le ton de la suite... Au premier abord, le camping est plutôt agréable, et grâce à des connaisances, nous nous retrouvons bien placés en bordure arborée avec ombre garantie le matin... Byzance ! Un petit tour pour reconnaitre les lieux et je me fais la réflexion que le camping m’a l’air un peu petit (comme le nombre de toilettes et de douches) mais en même temps avec le Hellfest comme dernier camping de festival fréquenté, je me dis que je suis peut-être un peu biaisée...

Que nenni ! Le camping se retrouve archi-complet dès le mercredi soir et jeudi matin, ce qui force l’organisation à ouvrir un peu en catastrophe un autre espace camping pour ceux qui continuent d’arriver... un espace non prévu et donc sans sanitaires ni douches. Ajoutez à ça une file d’attente plus que conséquente pour rentrer sur le site ce jeudi 17 août à cause d’une fouille très minutieuse des sacs. C’est à ce moment là d’ailleurs qu’on apprend qu’il ne sera pas possible d’avoir sur le site les crèmes solaires avec un logo inflammable sur l’emballage. Oui... une interdiction d’avoir cette protection sur soi, aux alentours du 15 août, pour un open air, sans avoir prévenu avant et sans stand sur place qui pourrait pallier à cette ''difficulté''. Là j’admets que j’en suis restée sans voix (les plus attentifs remarqueront que c’est là où je suis restée sans voix, et pas à l’absence de sanitaire sur le camping de fortune ce qui en dit plutôt long sur mon échelle de valeurs personnelles mais soit).

Débuts ''un peu'' chaotique ne nous mentons pas, mais on ne va pas se laisser abattre par ça... Je rigole, mais je ne pensais pas un jour dans un article me féliciter d’être arrivée suffisamment tôt sur un festival pour avoir accès à des sanitaires sur le camping et un tube de crème solaire sécu-proof. Alors certes, j’ai vérifié depuis, il y a bien marqué sur le site du festival que « les objets dangereux, parasols, glacières, bouteilles en verre, objets explosifs, artifices et inflammables de toutes sortes, aérosols, armes à feu et substances illicites sont interdits sur le site du festival et du camping », mais personne ne pense à de la crème solaire en lisant ça, y compris moi et ma passion pour la 50+.

Je rejoins donc la Massey Ferguscène non sans mal en l’absence de signalisation, pour le début de mon running-order avec LOST IN KIEV.
D’ailleurs en parlant de running-order, cela aurait été agréable à défaut d’application du festival, d’avoir un petit programme papier disponible quelque part. Mais ni signalisation pour savoir quelle scène était à quel endroit, ni running-order, ni bouchons d’oreilles sur le site, ni Eiffel Tower, ni même les fleurs (sachez que je me juge moi-même pour cette référence quelque peu désuète)... « LE MOTOC’ QUOI »  ! Bref, essayons de parler un peu de musique. C’est donc avec LOST IN KIEV, quatuor de post-punk parisien que je commence le week-end. On se pose enfin devant un concert et ça fait du bien. L’occasion de tester le rendu sous le ''gros'' chapiteau. Une des deux plus grosses scènes du festival mais avec un rendu intimiste et un son impeccable. D’ailleurs, je préviens, je vais râler régulièrement au fil de ces quatre jours de festival, mais à une ou deux exceptions près, pas sur le son ni les groupes ! La qualité du son est d’ailleurs un des gros point fort du festival pour moi et je tiens dès le départ à remercier les équipes qui s’en occupaient pour la qualité du travail fourni.
LOST IN KIEV jouent devant une foule assez dense, et défend notamment son très bon dernier album « Rupture » sorti l’année dernière. Un excellent début de festival qui donnera d’ailleurs le ton pour les prestations à venir.

Tour de découverte du site et retour sous la Massey Ferguscène avec A.A. Williams. Ambiance feutrée pour le post-rock et metal à tendance gothique de l’anglaise. J’ai beaucoup apprécié le concert avec le côté très poétique des compositions. Un show tout en sobriété et élégance très prenant. C’est ensuite avec HÄLLAS que je continue la journée. Gros changement d’ambiance : on est sur du rock seventies (un peu progressif) fantasy. Vous avez du mal à imaginer la chose ? Partez sur des Suédois en cape en panne de velours qui viennent vous narrer les aventures d’un chevalier. Ca paraît un peu kitsch, ça l’est peut-être visuellement mais on se laisse prendre au jeu et je pense que bon nombre de curieux qui pensaient passer une tête ''histoire de'' se sont surpris à rester tout le concert.


Je suis ensuite aller voir ZEAL & ARDOR sur la Bruce Dikinscène, la deuxième couverte (et l’une des ''petites scènes''. Choix de scène un peu ambitieux pour un groupe qui commence à avoir une fan-base de plus en plus solide, il suffit de regarder autour de soi en festival ou en concert pour s’apercevoir que les t-shirts et hoodies du groupe fleurissent de plus en plus. Le chapiteau était donc plein à craquer et débordait. Le problème des chapiteaux c’est qu’on les aime pour le côté intimiste, mais ils sont peu pratiques lorsque les groupes ont une affluence qui dépasse leur capacité. Difficile en effet de suivre un concert lorsqu’on est trop loin à l’extérieur.
Pour ma part il s’agissait d’un des groupes qui m’avaient décidé à revenir en terre bretonne pour le Motocultor et donc mon concert le plus attendu du jeudi. ZEAL & ADOR c’est une sorte de black gospel, le seul groupe de ce genre, et un ovni de la scène metal mais dont le mélange negro spiritual, black metal et blues fonctionne plutôt bien pour qu’on y soit insensible. Je les avais vus pour la dernière fois à l’occasion de leur date à Paris en novembre, sans choristes pour cause de COVID, et j’étais bien contente de pouvoir revoir la formation au complet. C’est puissant, carré, envoûtant et délicieusement blasphématoire. Je ne peux que vous conseiller de jeter une oreille pour vous faire une idée par vous-même ou encore mieux, de les découvrir en live si vous en avez l’opportunité.

J’ai ensuite décidé de faire un tour au camping histoire de reprendre un peu de forces, récupérer un ou deux amis égarés pour aller nous restaurer et ensuite revenir sur le site. Ne nous mentons pas, se permettre des aller-retours relativement rapides au camping pour pouvoir se poser quelques instants sur sa chaise de camping au calme, c’est un des atouts majeurs des plus petits festival et je suis bien contente que le Motocultor ne change pas sur ce point.
Côté stands d'alimentation je dois dire qu’il y avait du choix avec pas mal d’options végan. Histoire de faire local j’ai bien entendu commencé par le stand de galettes qui était vraiment bon !
En revanche côté bar c’était moins ça... L’offre était plutôt limitée. A l’heure où la plupart des festivals se diversifient en allant même sur le terrain des bars à cocktails ou bar à jus, je trouve ça un peu dommage de repasser à une carte aussi restreinte. Il semblerait pour cette année que le festival était coincé avec un ancien partenariat et une histoire de licence 4 qui n’a pas été obtenue.


A ce sujet dans le cadre de configuration sur 4 jours, des stands tels que le Call of Coffee dont j’avais salué l’existence au Kreiz'Y Fest qui propose café, thé, chocolat chaud en tout genre, est un vrai plus pour redonner un coup de boost. Pour le Motocultor, le choix avait été fait de les mettre au VIP, mais avec une vraie demande qui se créé côté festivaliers, je pense que ce ne serait pas du luxe sur une prochaine édition de les déménager dans une zone plus appropriée !

Mais revenons à nos moutons et nos banjos avec les joyeux drilles de STEVE 'N' SEAGULLS qui ont tout simplement transformé la Massey Ferguscène en kermesse à grands renforts de reprises des incontournables du rock et du metal sur fond de bluegrass. C’est bien fait, ça met de bonne humeur et ça redonne un peu d’énergie en cette presque fin de soirée.

C’est avec LONG DISTANCE CALLING que je termine la journée. La musique des Allemands, majoritairement instrumentale a un côté extrêmement planant, presque un peu trop pour moi je l’avoue. C’est beau mais il faut bien que je l’admettre ils ne parviennent pas à m’insuffler suffisamment d’énergie pour que je reste jusqu’au bout du set alors que la journée bien chargée commence à se faire sentir. Même la douche froide du camping n’aura pas réussi à me redonner suffisamment d’énergie et avec les 3 jours à venir, on m’a bien vite perdue dans mon duvet ce soir là...

Photos © Leonor Ananké - Portfolio

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Carole Pandora
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