23 juin 2024, 23:59

HEAVY WEEK-END

@ Nancy (Zénith Open Air)


C’est avec une certaine excitation que nous nous sommes rendus sur ce fabuleux site qu’est le Zénith de Nancy, version open air, pour un Heavy Week-End des plus attrayants. Si malheureusement nous n’avons pu assister à la première soirée qui accueillait THE LAST INTERNATIONALE, EXTREME et SCORPIONS, nous nous sommes régalés avec un samedi plein de nostalgie et un dimanche spectaculaire !

Tout d’abord, le site sur lequel s’est déroulé le Heavy Week-End a toutes les qualités : la scène du Zénith, tournée vers un extérieur convivial en bord de forêt où tous les gradins offrent une belle visibilité sur les concerts et sont entourés de pyrotechnie du plus bel effet. Les écrans géants, de chaque côté de la scène et en fond, sont un réel atout. Le côté restauration/merchandising séparé du lieu des shows qui permet d’y déambuler sereinement. Enfin, le revêtement bétonné qui offre un réel atout en cas de pluie pour ne pas patauger dans la boue ! Côté organisation, presque rien à redire avec des passages fluides aux portes et aucun accrochage niveau programmation. Les points négatifs restent les toilettes (comme dans tous les festivals…) trop peu nombreuses, les boutiques officielles à court de certains produits dès le samedi après-midi et, surtout, un stand de merchandising présent deux jours qui a mystérieusement montré rideau clos le dimanche.


C’est donc samedi 22 juin à 17h30 que nous commençons notre épopée par un concert de SORTILÈGE largement bien mené, épique et costaud. Pendant 40 minutes, le groupe français emmené par son leader Zouille plein d’énergie nous gratifiera de 9 titres, des plus classiques et fédérateurs "Chasse le Dragon" ou le sublime "Délire d’un Fou" aux plus récents "Poséidon" ou "Phoenix". L’ultime "Sortilège" confirmera le charisme vocal du chanteur et terminera de convaincre un public enthousiasmé.


Après cinq ans d’absence et pour leur seule date en France cette année, c’est ensuite au tour de PRETTY MAIDS de mettre le feu au Zénith. Le chanteur Ronnie Atkins fait le show, les musiciens font preuve d’une énergie incomparable et les 10 titres, de "Mother of All Lies" à "Future World", balayent 40 ans de carrière, de « Red, Hot and Heavy » en 1984 à « Undress Your Madness » il y a 5 ans. A noter la reprise de "Please Don’t Leave Me" du légendaire John Sykes (ex-WHITESNAKE, THIN LIZZY et TYGERS OF PAN TANG) en milieu de show, impeccable.


Après une demi-heure de pause réglementaire, c’est au tour des visiblement très attendus MEGADETH de prendre la scène en main. C’est parti pour 90 minutes de pure folie avec un Dave Mustaine en grande forme. Si "The Sick, The Dying…And The Dead!" et "Dread and The Fugitive Mind" accrochent la foule, ce sont bien les vieux "Hangar 18" et, plus particulièrement, "Sweating Bullets" qui font chanter et bouger le public. Les classiques, surtout dans un show format festival, restent une valeur sûre et avec l’évident "A tout le Monde" ou le puissant "Symphony Of Destruction", les fans restent scotchés par une prestation carrée, lourde, percutante. Le nouveau et excellent guitariste Teemu Mäntysaari (WINTERSUN) colle parfaitement à l’esprit MEGADETH tout en apportant une sensibilité personnelle très appréciable. Et puis, quand même, il faut préciser que c’est le retour à Nancy du batteur Dirk Verbeuren qui y a fait ses classes à la fameuse école MAI au début des années 90. Le show se termine par deux titres de rappel, dont l’inévitable et fort à propos "Holy Wars…The Punishment Due". Massif.


Dans un autre registre mais tout aussi plébiscité par le public, ce sera DEEP PURPLE qui terminera la soirée avec un concert magnifique, tout en nuances, entre rock mouvementé et claviers psychés, entre moments planants et mélodiques et guitares saturées. Les dinosaures du festival n’ont rien à envier aux plus jeunots. Ils ont une pêche extraordinaire. Les rythmes de Ian Paice (qui va fêter ses 76 ans) et la voix de Ian Gillian (qui lui va en avoir 79) ont traversé les années et se montrent intemporels. De "Highway Star" à "Black Night", 15 titres s’enchaînent, du sublime "Anya" au presque trop évident "Smoke On The Water", en passant par le groovy "Hush", il n’y a rien à redire. Chapeau bas, messieurs !


Comblés par une soirée de samedi et plein d’étoiles dans les yeux, nous abordons le dimanche sous un soleil radieux, ce qui ne gâche rien, il faut bien le dire. Et c’est cette fois le petit nouveau (comparé aux groupes de la veille) Ayron Jones de lancer les festivités. Avec 8 titres aussi punchy que plein de feeling, il emmène avec lui un public aux aguets. Les "Boys From The Puget Sound" ont un charisme monstrueux et mènent une danse effrénée qui a le mérite de bien chauffer les lieux.


C’est donc dans une ambiance chaleureuse que surgit une autre figure emblématique de la scène metal : Tom Morello. Le virulent, l’intelligent, l’inventeur de style prend d’assaut son environnement sur décor protestataire et gros son de guitare, évidemment. De PROPHETS OF RAGE, en passant par RAGE AGAINST THE MACHINE et un vibrant hommage à Chris Cornell avec AUDIOSLAVE, il fait chanter et danser son public complètement adepte sur des versions intentionnellement instrumentales. Les messages "Cease Fire" sur l’envers de sa guitare et le slogan "Power To The People", répété avec ferveur par un auditoire remonté, montrent une force d’engagement largement assumée. C’est "Killing In The Name", sans surprise, qui fera le plus vibrer la foule. La force de conviction est là.


Dans un autre genre, Alice Cooper présente ensuite non pas un concert, mais un énorme spectacle, un cauchemar dans lequel il nous accueille pour notre plus grand plaisir pour 90 minutes de pure folie sanglante. Que ce soit une canne à la main, un haut-de-forme sur la tête ou un terrifiant boa autour du cou, Monsieur Vincent Damon Furnier fait office de chef d’orchestre parfois sadique, parfois névrotique, toujours diabolique. Les tubes, que dis-je, les hymnes s’enchaînent, dans un décor choyé et mouvant, avec des musiciens plus techniques les uns que les autres et, surtout, une prestance impressionnante. Actrices agressives et bourreaux chevronnés viendront tenter de perturber le charismatique Alice Cooper, mais bien sûr, il sortira toujours la “tête haute”, même d’un carton après avoir été guillotiné. Alice Cooper Président !


Et voilà déjà le dernier concert du week-end avec une icône du heavy : JUDAS PRIEST et sa musique tranchante. Les vocaux suraigus de Rob Halford, le décor d’acier et de feu, les lights accrocheurs, tout est cadré pour un show de clôture magnifique. C’est avec des titres du dernier album en date, « Invincible Shield », ainsi que des vieux tubes que les Britanniques incendient un public déjà chaud-bouillant. De "Panic Attack" à "Living After Midnight", c’est plus d’une heure et demie de riffs, de rythmes, de chant et de sueur pour tous qui se déroule. "Breaking The Law" ou "Painkiller" n’ont pas besoin de convaincre, tout comme "Electric Eye" ou "Sinner". JUDAS PRIEST passe les années sans faiblir et si l'on peut reprocher au frontman de beaucoup se montrer de profil, fermer les yeux, baisser la tête ou tourner en rond, on ne peut que lui reconnaître son incroyable et infaillible talent de chanteur, qu’il tentera de communiquer à son audience en lui faisant pratiquer quelques vocalises. Un autre monument du rock !

C’est donc ainsi que ce termine une première édition d’un Heavy Week-End réussi. Nous espérons trouver d’autres éditions aussi attrayantes dans les années futures et, en attendant, nous garderons en tête que, quel que soit l’âge des musiciens ou des participants, la passion du metal fédère. Et ça, c’est beau !


Potfolios © Christian Ballard : Jour 1, Jour 2, Jour 3

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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