

Première des huit étapes du "Karma à travers la France" de MYRATH, Marseille n'était pas sold-out – contrairement au lendemain à Lyon ainsi qu'à Montpellier, Nantes et Savigny-le-Temple – mais pas loin. Que le groupe franco-tunisien soit remercié – comme GHOST sur sa dernière tournée, AIRBOURNE sur celle à venir, ou encore NASHVILLE PUSSY et quelques autres rares formations internationales – de s'aventurer ailleurs que dans la capitale, l'immense majorité d'entre elles poussant rarement au-delà de Lyon.
C'est DISCONNECTED, groupe de modern metal "moitié du Sud de la France, moitié du Nord", qui ouvre les débats. Avec deux albums sous la ceinture (« White Colossus » et « We Are Disconnected ») et un EP (« The Downtime »), ainsi que deux tournées européennes (avec TREMONTI, puis THE RAVEN AGE) et quelques premières parties de prestige (JUDAS PRIEST, SLIPKNOT, MASS HYSTERIA), le quintet a convaincu l'Espace Julien dès les premiers morceaux de son set de 40 minutes.
De "Life Will Always Finds Its Way" à "For All Our Sakes", qui montrent leur côté le plus agressif, en passant par le superbe "A World Of Futile Pains", plus progressif, sans oublier "We Carry On", un tout nouveau titre accrocheur qui devrait sortir début 2025, DISCONNECTED n'a eu aucun mal à emballer les spectateurs venus pour MYRATH, qui leur ont réservé un accueil très chaleureux. Et ce, grâce à la formule imparable : de vraies chansons avec des refrains jouées par d'excellents musiciens, techniques mais jamais démonstratifs musicalement et ravis d'être sur scène, et un chanteur, Ivan pour ne pas le nommer, aussi à l'aise vocalement que charismatique sur scène. Comme l'aurait dit ce bon vieux Jules (César, pas son triste homonyme de la cité phocéenne) : « Veni, vidi, vici ».

Le progressif existe sous de multiples déclinaisons, y compris orientales avec MYRATH, groupe tunisien – et français aussi donc, de par la présence à la batterie de l'excellent Morgan Berthet (KLONE, KADINJA), en place depuis 2011. Emmené par la voix puissante et riche de Zaher Zorgati, visiblement très heureux d'être là, le concert débute avec "Into The Light", extrait de « Karma », son 6e et dernier album en date. La basse qui groove d'Anis Jouini et les guitares agressives de Malek Ben Arbia, couplées aux parties de claviers de Kevin Codfert, confèrent une identité immédiatement identifiable au quintet.
Rejoints à plusieurs reprises par une beauté brune qui danse avec des voiles ou avec une dague tunisienne, voilà qui, avec les projections visuelles en fond de scène, renforce l'atmosphère "blazing desert metal" du groupe, même si ce dernier a quelque peu laissé de côté son "héritage" sur « Karma ». Ce dernier est largement représenté avec pas moins de 6 titres sur 14, dont on retiendra plus particulièrement le heavy "Into The Light", le mélancolique "Words Are Failing", joué pour la première fois en live, et l'épique "Child Of Prophecy". Sans oublier leurs "classiques", "Heroes", "Believer" ou "Monster In My Closet".

Surprise, quand on n'a jamais assisté à un concert de MYRATH, c'est dans un français parfait que s'exprime Zaher qui communique beaucoup avec le public. Il soulignera à plusieurs reprises le plaisir du groupe à être là, vannera aussi Anis qui doit changer de basse (« Mais pourquoi tu nous fais chier à casser l'ambiance ? ») juste avant d'attaquer "Beyond The Stars". Mais ajoutera un peu avant la fin du concert que c'est la chaleur du public qui les motive à continuer car, entre problèmes financiers et galères pour obtenir un visa quand on est tunisien et que l'on veut tourner en Europe, la vie des musiciens n'est pas toujours facile.
Le concert s'achèvera sur "Believer" sur lequel deux enfants du public les rejoindront sur scène. Un groupe à ne pas manquer pour qui aime voyager.
Les set-lists
Photos © Chris Cap - Porfolio
