Comment me rendre heureuse ? J’ai des goûts simples et rien ne me fait plus plaisir qu’un plateau 100% deathcore. C’est le cadeau que nous offre Suden Promotion ce soir-là au Glazart avec une affiche qu’il m’était impossible de manquer. ENTERPRISE EARTH partage la tête d’affiche avec DISTANT et ils se sont entourés de THE LAST TEN SECONDS OF LIFE que je découvre enfin en live et HARBINGER que je découvre tout court ! Un programme qui promet d’être lourd …
Je ne vais pas mentir, je n’ai pas que des bons souvenirs de concerts au Glazart sur les années passées et j’appréhendais un peu aussi d’y prendre des photos. Les années précédentes le système de son m’avait un peu déçue et je sais que niveau lumières c’est rarement optimal. Néanmoins, je préfère laisser le bénéfice du doute et surtout je sais bien que pour avoir des plateaux comme celui-ci, c’est encore un peu compliqué dans d’autres salles. A moins de combiner ces groupes à d'autres plus death ou metalcore, difficile de les voir rassemblés dans de plus grosses salles. Le concert n’est pas complet ce soir, les vacances d’hiver et le dimanche soir n’aident sûrement pas. Cela n’empêche pas le public courageux de se masser avant l’ouverture des portes, attendant avec impatience de rentrer dans la salle.

C’est HARBINGER qui ouvre le bal avec son deathcore tout droit venu du Royaume-Uni. Officiant depuis 2015, les Britanniques proposent un deathcore assez traditionnel et efficace. Déjà deux albums et quatre EPs à leur actif, on les avait reçus en France il y a 3 ans. Pour ma part c’est la première fois que je les vois et je ne connaissais pas vraiment leur musique. Ils mettent immédiatement une bonne ambiance dans la salle avec un public qui se réveille doucement. Le groupe communique pas mal avec lui et la salle renforce cette proximité. Ils ne sont pas très fans des lumières du Glazart et je ne peux leur en vouloir quand ils demandent à éteindre les spots de façade aveuglants. Même si je verse une petite larme en montant toujours plus haut les ISO de mon appareil pour avoir quelque chose à photographier. L’ambiance est un peu trop tamisée à mon goût. Niveau son, la batterie est un peu forte et étouffe le reste. Le chant clair et la guitare-lead sont vraiment trop bas ce qui est fort dommage. En revanche, le scream est très cool avec une belle tenue et des growls vraiment sympas. Et leur jeu de scène, leur complicité dynamisent le public malgré leur set très court. Une belle découverte en tout cas !

THE LAST TEN SECONDS OF LIFE, oui on va les abréger pour le reste du report par TLTSOL vu la longueur de leur blaze, prennent la suite après un changement de plateau et un soundcheck un peu lents. Je suis assez contente de les découvrir sur scène. Je les connaissais depuis un moment mais je ne les avais jamais vus en live ! Venus de Pennsylvanie, ils officient sur la scène deathcore depuis 2010. J’aime bien leur style musical plutôt groovy et un poil too-much qui flirte avec le nu-metalcore et des sonorités un peu plus heavy. Malgré leur petit retard, ils imposent très rapidement un son très martial et violent, avec une basse très présente et un scream bien puissant. Si l’ensemble est un peu plus équilibré que leurs prédécesseurs, j’aurais bien aimé un peu plus de voix. Cela n’empêche pas de profiter des très bons growls. La direction artistique et la scénographie sont assez simples et il n’y a toujours pas plus de lumières. On perçoit un peu mieux les mélodies. Le chanteur de DISTANT monte sur scène pour chanter avec celui de TLTSOL et un peu plus tard c’est également le batteur de DISTANT qui viendra screamer un instant sur un morceau, enchaînant quelques growls impressionnants sur un breakdown vraiment très lourd. Malgré une communication assez sommaire avec le public, on perçoit que le groupe prend du plaisir à jouer et il y a une belle complicité sur scène. Il n’empêche que la fin de set est un peu brutale.

Mes petits favoris de la soirée montent enfin sur scène. DISTANT c’est le deathcore beatdown comme je l’aime, délicieusement lourd et impitoyable, des breakdowns qui n’en finissent pas de vous exploser les tympans et un scream toujours plus violent et gras. Leur dernier album est un petit bijou que j’ai adoré avec ma préférée "Loveless Suffering" que j’ai le plaisir d’entendre en live ce soir. Tournant depuis 2014, les Néerlandais sont déjà venus à plusieurs reprises en France et ont notamment assuré il y a deux ans la première partie de LORNA SHORE au Bataclan, un concert mémorable. Leur set est ce soir également d’une incroyable lourdeur avec des basses énormes. Il y a beaucoup de samples entre les morceaux pour rythmer l’ensemble et créer une belle ambiance. A la différence de TLTSOL, ils communiquent beaucoup avec le public et les invitent à se lâcher un peu plus dans le pit qui était jusqu’à présent très tranquille. Les subs pendant les breakdowns vous font vibrer les entrailles. Les screams sont vraiment puissants, et prennent toute la place durant ces breakdowns et permettent de contrer le son un peu inégal de la salle. L’ambiance devient progressivement très sombre, et même littéralement très dure. En effet, le groupe se plaint comme les autres d'ailleurs, des éclairages quasi aveuglants et pas super bien réglés, mais on se retrouve cette fois carrément dans le noir à plusieurs reprises ce qui est vraiment dommage. J’ai malgré tout adoré leur set, très bien équilibré avec pas mal de mes morceau préférés, des featurings avec les chanteurs d'ENTERPRISE EARTH et TLTSOL et une belle place également aux mélodies et à l’ambiance très tourmentée de leur musique.

On termine avec les Américains ENTERPRISE EARTH et leur deathcore un peu plus traditionnel et heavy. La dernière fois que je les ai vus c’était il y a deux ans dans cette même salle en première partie de SHADOW OF INTENT et j’en avais un bon souvenir malgré un son moins qualitatif. ENTERPRISE EARTH c’est une musique efficace, agressive et directe avec des mélodies qui vous restent en tête. Ce soir, malheureusement la salle semble s’être vidée pour leur set. Malgré un appel à les rejoindre pour ceux qui seraient restés boire un verre sur la terrasse, le pit reste très clairsemé. C’est dommage, le son est pourtant meilleur que par le passé et ils ont travaillé leur scénographie avec une grande arcade lumineuse encadrant le batteur. Le chant au départ un peu bas, gagne en intensité sur les breakdowns et dans les aigus. Comme leurs camarades DISTANT, ils jouent la carte de la lourdeur avec des subs et des basses très grasses. Chaque breakdown est une vraie tuerie, très intense où le groupe se donne à fond.

Le son un peu inégal sur le premier tiers du set devient bien meilleur ensuite. Le scream est désormais bien plus audible et on profite beaucoup plus des mélodies. Je suis en revanche un peu perplexe sur le choix des lumières mal orientées et cette fois très contrastées. Malgré un public moins fourni, le groupe ne lâche pas et communique pas mal avec les fans et entre eux, affichant une jolie complicité. La guitare-lead offre quelques soli vraiment très cools ! Je reste un peu déçue par le choix de lights qui casse un peu l’ambiance de l’arcade et de ses néons rouges autour du batteur, il y aurait eu quelque chose de sympathique à faire à ce niveau-là. De même, je trouve assez triste que le public ait déserté progressivement la salle, on va supposer que le dimanche soir, les travaux sur diverses lignes de transports et l’heure tardive n’ont pas aidé.
Il y a du progrès au Glazart niveau son et je ne regrette pas de m’être laissée tenter malgré quelques expériences malheureuses ces dernières années. On ne va pas se mentir, il serait vraiment top que la salle investisse dans un système de lights plus poussé qui permette de vraiment profiter des musiciens sur scène et de créer des ambiances plus intéressantes. Et je ne dis pas juste ça en tant que photographe même si je ne le cache pas, j’ai un peu douillé ! Malgré tout, ça me fait plaisir de profiter de plateaux 100% deathcore comme celui-ci et je suis ravie que Suden Promotion en propose de cette qualité ! J’ai passé une excellente soirée, dépensé beaucoup trop pour du merchandising de DISTANT, en même temps la carte Magic jouable à l’effigie du groupe, je ne pouvais pas la rater, et profité du son incroyablement lourd.
