S’il aura fallu attendre cinq longues années pour entendre un nouvel album des cultissimes HEAVEN SHALL BURN, on peut reconnaître que notre patience est récompensée !
« Heimat » propose 13 titres sur un disque 1 principal, et un supplément en disque 2 de quatre morceaux aux influences et aux invités très hardcore, pour faire écho à l’engagement fort dont HEAVEN SHALL BURN a toujours su faire preuve.
Après la courte introduction instrumentale "Ad Arma" qui allie chant d’oiseaux et violons, "War Is The Father Of All" nous plonge dans une bataille épique, avec des textes en latin, un son très lourd et une influence death metal puis nu-metal quand entrent les harmoniques de guitare. Le titre suivant, "My Revocation Of Compliance", qui a été retenu comme single préalablement à la sortie de l’album, reste dans le registre de l’attaque violente aux accents tragiques, mais permet aussi d’admirer le groove efficace et les blasts implacables, au service d’une voix sans pitié.
En miroir de ce morceau, nous trouvons ensuite "Confounder", lui aussi sorti en single, et quel single ! Si le texte parlait jusque-là à la première personne, nous passons ici à la seconde, accusatoire, prêt à en découdre, alors que l’instrumentale est d’une modernité presque djent lorgnant vers MESHUGGAH, tout en conservant une belle force mélodique. L’album entre ensuite dans une ambiance plus metalcore, que ce soit avec "Empowerment" qui porte bien son titre et saura porter la foule en live, ou bien "A Whisper From Above", plus en émotions, avec de belles nappes de synthé, une dimension grandiose et un sentiment solennel. A peine le temps suspendu d’un nouvel interlude, "Imminence" et ses bruits de tirs et de cris, que déjà nous repartons dans le tourbillon dévastateur de "Those Left Behind", renforcé par "Ten Days In May" et son solo frénétique.
C’est à ce moment qu’intervient "Numbered Days", seul featuring de l’album, et même reprise hommage à KILLSWITCH ENGAGE, avec en toute cohérence la participation de Jesse Leach, chanteur du groupe américain. Pari réussi, la reprise est respectueuse de l’originale mais montre aussi la touche apportée par HEAVEN SHALL BURN à ce monument.
La chanson qui vient ensuite, "Dora", est l’une de mes préférées de l’album, entre sa puissance de rouleau compresseur rappelant l'assaut en temps de guerre, et son énergie communicative pouvant rappeler PARKWAY DRIVE, laissant présager d’excellents moments en concert. L’énergie retombe sur le plus froid "A Silent Guard", dont l’orchestration complète une ambiance riche en émotion, avant de s’achever sur une note lourde voire fataliste. L’album se referme sur l’outro ramenant le chant des oiseaux. Les tirs ont cessé, mais nous restons là, soufflés, sur le champ de bataille.
