Avec l’aide de deux nouveaux compères fraîchement recrutés, Matt Johnson (batterie) et Ron Kachnic (guitariste) – bien enracinés dans l’underground de l’Oncle Sam – PYREXIA signe son retour sur les platines à peine quatre ans après avoir sorti un « Gravitas Maximus » fort goûtu. Il faut dire que la bande à (Chris) Basile sait s’y prendre pour faire headbanger le metalleux le plus réticent ! Et ça fait plus de trente ans que ça dure...
Son death metal, navigant quelque part à mi-chemin entre ses collègues New-Yorkais SUFFOCATION et DEHUMANIZED, a tout pour faire bouger le popotin. Des parties de guitares brutales à souhait ? Check. Du mid-tempo et de la double pédale à foison ? Check. Des vocalises gutturales juste à point ? Check. Une production limpide et puissante signée Miguel Tereso (déjà à la manœuvre sur le précédent méfait) ? Check. Un artwork aux ambiances guerrières troussé par Daemorph (artiste reconnu pour nombres de formation œuvrant le brutal death) ? Check. Classique en diable, certes mais terriblement efficace. Doug Cerrito (ex-SUFFOCATION) et Devin Swank (SANGUISUGABOGG) ne s'y sont pas trompés puisque le premier y va de son solo sur "The Anointed" et le second de growls sub-woofer sur "Wrath".
On peut s’arrêter ici et signer au bas du bon de commande pour valider la livraison du bestiau. D’autant que PYREXIA, une fois encore, envoie ses huit morceaux aux allures de missile en vingt-six minutes comptant. Pas une de plus. Une tradition respectée à la lettre par le groupe, qui n’a jamais dépassé la demi-heure depuis la parution de son tout premier album en 1993. J’aurai justement signé pour un bon quart d’heure de plus, comme à chaque fois, au vu de la qualité des compositions présentes sur « Unholy ». Cependant une fois la frustration remballée, il convient de constater que malgré une évolution stylistique gravée dans le marbre depuis bien longtemps, la recette des Américains est toujours synonyme de madeleine de Proust. Ce délicieux fumet de death metal belle époque façonné avec amour, garant d’un héritage perpétué ici avec ferveur. Ceux qui recherchent de l’originalité à tout prix en seront pour leur frais. Pour les autres, dont je fais partie : par ici la bonne soupe !