Seizième album pour le multi-instrumentiste talentueux Vindsval et son entité BLUT AUS NORD, « Ethereal Horizons » se veut intense et grandiose avec toujours un black metal avant-gardiste inspiré. A la fois dissonante, machiavélique, mélodique et atmosphérique, la musique des sept nouveaux morceaux est un savant mélange de metal, de progressif, de cold-wave qui nous plonge dans un monde cosmique.
L’intro mélodique de "Shadows Breathe First" permet une entrée paisible dans un univers qui vite va entrer en expansion en une multitude d’explosions. Les rythmes blastés, les vocaux hurlés, le riff répétitif tout au long du titre et les chœurs cold-wave nous font voyager vers la lumière de l’infini, dans les méandres de l’obscurité.
Le mystique "Seclusion" avec ses chœurs liturgiques est incroyablement atmosphérique, très black metal et plein d’une mélancolie envoûtante, alors que les vocaux clairs marquent leur retour sur un "The Ordeal" hypnotique et cadensé.
"The Fall Opens The Sky" revient aux fondamentaux avec un black rapide mais éminemment contrasté avec des synthés omniprésents pour une atmosphère des plus aérienne. Le morceau donne la sensation d’un voyage spatio-temporel unique, avec son break d’une grande sérénité, comme si enfin, on pouvait se laisser flotter dans l’espace, en admiration de l’immensité qui s’offre à nous.
"What Burns Now Listens" est sans doute la chanson la plus post-black, la plus cosmique de l’album. Un brin dissonante, son ambiance est pesante et les vocaux se veulent plaintifs, comme venants du plus profond de l’univers abyssal.
"Twin Suns Reverie" est un morceau instrumental au synthé, un interlude de contemplation, une plage de quiétude assumée. Enfin, "The End Becomes Grace" termine ce fabuleux « Ethereal Horizons » sur un black metal atmosphérique céleste, où l’immensité glaciale permet la réflexion, l’introspection et l’admiration. Une fin intense et riche, de plus de douze minutes qui pousse à l’émerveillement.
Le Français BLUT AUS NORD marque ses 30 ans de carrière avec un album qui prouve à nouveau une intelligence d’écriture et une créativité sans fin, à l’image de l’univers incommensurable dans lequel nous sommes plongé grâce à l’atmosphère unique de « Ethereal Horizons ». Bon voyage.