15 mai 2015, 10:30

VINTAGE LIVE REPORT - Flow/Rorschach (6:33)

TOTO @ Genève (Zénith Arena) - 25 février 1996


Pour chacun d'entre-nous, il y a eu LE concert qui nous a donné le virus de la musique. En temps normal, le Vintage Live Report n'est pas un compte-rendu comme les autres puisqu'il parle du live qui a été le déclencheur d'une passion. Mais dans le cas de Flow, alias Rorschach, le chanteur des très barrés 6:33, l’envie de devenir musicien est née des années avant qu’il ne voie un groupe sur scène. Les musiciens d’avant-garde metal ne font vraiment rien comme les autres...


J’ai découvert la musique avec mes parents qui en écoutaient énormément. A la maison, il y avait aussi bien de la “variété” française – Michel Jonasz, Renaud, Lavilliers, Cabrel, Brassens… – que Michael Jackson, Sting, LED ZEP, Hendrix, Joe Cocker ou Stevie Wonder. Même si à Chamonix où je vivais, on fait beaucoup de sports de montagne, moi, ce n’était pas vraiment mon truc et j’écoutais plutôt les disques en boucle. J’étais à fond et j’étais déjà très attiré par la scène.

En fait, j’ai commencé par le théâtre quand j’avais une dizaine d’années, ce qui m’a permis de rencontrer une fille qui était la sœur du guitariste de ce qui est devenu mon premier groupe, UTOPIA. Eux avaient une vingtaine d’années, moi 15 ans, et on faisait principalement des reprises : du Gary Moore – ça devait être bien pourri vu notre niveau (sourire) – du THERAPY?, du Chris Isaak… Nos concerts m’ont convaincu que c’est la musique qui m’intéressait le plus dans la vie. J’ai dit à mes parents que je voulais être musicien professionnel et ils m’ont conseillé de continuer quand même un peu mes études…
 

« Les concerts, je m’en étais fait une idée entre les vinyles que j’avais – des live, avec le son mais pas l’image – et les cassettes vidéo comme QUEEN à Wembley où j’avais l’image, mais pas le son… »


Mon premier vrai concert, c’était TOTO à l’Arena de Genève en 1996 sur la tournée “Tambu”. Après, même s’il était important, ce n’est pas celui qui m’a le plus marqué mais j’avais 17 ans et c’était la première fois que je voyais un concert dans une aussi grosse salle. Jusque-là, ça s’était limité à des groupes de reprises dans les bars de Chamonix. Les concerts, je m’en étais fait une idée entre les vinyles que j’avais – des live, avec le son mais pas l’image – et les cassettes vidéo comme QUEEN à Wembley où j’avais l’image, mais pas le son… C’est donc à l’Arena que j’ai vraiment pris ma claque parce qu’il y avait un groupe de oufs’ sur scène, une vraie dream team, ça jouait la mort, il y avait un son de malade, plein de monde qui gueulait, les lights…

J’y suis allé avec mon batteur de l’époque, très fan de Simon Phillips et de TOTO, et ma meilleure amie. On est arrivé à la bourre et on a raté la première partie mais la soirée a bien commencé vu que dans le parking, j’ai trouvé un portefeuille avec de l’argent dedans. J’ai reposé le portefeuille, mais j’ai utilisé le pognon pour acheter à picoler et à bouffer. Je me suis installé dans les gradins, ce qui m’a permis d’apprécier le show dans sa totalité, les mises en place, les lights… Je n’ai jamais été du genre à aller dans la fosse : il y a toujours un mec plus grand que moi qui m’emmerde en m’empêchant de voir tel ou tel zicos. Il n’a pas fallu longtemps pour que j’aie envie d’être à leur place. J’ai pris ma claque instrumentale et professionnelle.
 

« C’est une chance de rencontrer des musiciens avec qui tu es vraiment en osmose, sans engueulade, avec qui tu vas dans le même sens. C’est très rare et parfois, tu ne les trouves jamais…. »


L’autre jour, Manu (Rousseau, alias Howahkan Ituha, précédemment connu sous le nom de Dietrich von Schtrudle, un des deux claviers de 6:33), m’a envoyé un texto dans lequel il me disait que j’étais son chanteur préféré. Ça m’a beaucoup touché et ça m’a justement rappelé le concert de TOTO. A Genève, ils avaient distribué un petit “bouquin” assez bien foutu avec des bios et un questionnaire auquel chaque zicos avait répondu : ce qu’il aimait manger, boire, etc. et qui étaient ses musiciens préférés. Et chacun citait le nom d’un mec du groupe.

Je ne sais pas si c’était de l’auto-suçage de teub ou plus simplement : « Mec, je te kiffe », mais à l’époque, j’avais trouvé ça super sympa. Avec du recul, je pense que c’est juste parce qu’ils étaient heureux de jouer ensemble. Comme nous dans 6:33, parce que c’est une chance de rencontrer des musiciens avec qui tu es vraiment en osmose, sans engueulade, avec qui tu vas dans le même sens. C’est très rare et parfois, tu ne les trouves jamais…

Outre TOTO, mon premier concert marquant qui a mis la barre assez haut, celui qui m’a le plus scotché parce que c’était plus dans l’esprit de ce que je voulais faire sur scène, c’est KORN à Wembley en 2000. J’aimais beaucoup le neo metal, KORN, LIMP BIZKIT, DEFTONES… mais j’ai vite viré fusion – RAGE AGAINST THE MACHINE, RED HOT CHILI PEPPERS, FAITH NO MORE… C’était la première fois que je voyais KORN, il y avait une énergie plus lourde, plus folle, avec du public derrière des barreaux sur scène derrière les musiciens (NDJ : la KORN Kage). Je pensais à ces fans qui voyaient les musiciens de dos pendant tout le show et ça m’a donné envie de faire quelque chose dans cet esprit.
 


© Kim Malo


Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
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