En 2013, Jesse Leach, chanteur originel de KILLSWITCH ENGAGE, un des créateurs du metalcore, retrouvait ses ex-comparses, onze ans après son départ du groupe et la sortie de « Alive Or Just Breathing » (2002). Une réintégration réussie scellée par le très bon « Disarm The Descent » qui a prouvé qu’il n’avait aucun mal à prendre la suite de celui qui fut son remplaçant, le brutal mais ô combien talentueux Howard Jones, désormais frontman de DEVIL YOU KNOW.
« Incarnate » reprend les choses là où les avait laissées l'album précédent. Les musiciens du Massachusetts continuent à pratiquer la formule habituelle qui a fait d’eux un groupe incontournable dans le genre depuis près de quinze ans : gros riffs, gros son (signé une fois de plus par le guitariste Adam Dutkiewicz), musiciens qui font bloc et Leach qui alterne scream et chant clair avec un sens parfait de la mélodie. “Alone I Stand”, les deux singles, “Strength Of The Mind” et l’excellent “Hate By Design”, avec son riff groovy à la PANTERA, promettent déjà d’être des moments forts en live. Tout comme le plus heavy et très intense “Cut Me Loose” d’ailleurs, tandis qu’“Embrace The Journey… Upraised”, sur lequel le bassiste Mike D’Antonio (à qui l’on doit encore une fois l’artwork) fait sacrément bien le job, apparaît comme un condensé en 5:26 minutes de la carrière de KILLSWITCH.
Citons également “Quiet Distress” et son intro acoustique, le calme avant la tempête, dont les parties vocales à deux voix ne sont pas sans rappeler TIMES OF GRACE, le projet réunissant Leach et Adam D. dont on ne peut que recommander le très beau « Hymn Of A Broken Man », un album à la fois agressif et atmosphérique sorti en 2011. Bémol cependant, « Incarnate» aurait gagné à être plus condensé. Quinze titres en comptant les trois bonus tracks, c’est beaucoup. Trop même. Car, aussi bons soient-ils, les morceaux demeurent pour la plupart relativement prévisibles. Ce qui n’enlève rien au plaisir qu’on a à les écouter, mais « Incarnate » n’a rien de surprenant pour les fans du groupe qui ne bouderont toutefois pas leur plaisir. Il est vivement conseillé à celles et ceux qui souhaiteraient découvrir ce que le metalcore a de meilleur. KSE : souvent imité, jamais égalé.