10 avril 2016, 17:02

WE CAME AS ROMANS

"We Came As Romans"

Album : We Came As Romans

WE CAME AS ROMANS a sorti en catimini durant l'été 2015 son 4ème album, disque d'un groupe peu connu dans nos contrées et qui fut éclipsé par tous les mastodontes qui ont béni cette année musicale là. Quelqu'un l'a vu passer ce disque ?
Issue du ghetto "core" mais œuvrant pour les aficionados de mélodies plus que pour ceux recherchant de la vigueur, qu'ont-ils à nous offrir de plus ces "Romains de Détroit" ?

Je vous propose de prendre 30 minutes pour vous glisser dans l'oreille leur dernière production, qui s'inscrit dans la continuité de leur parcours, un rock béni par les plus beaux refrains. Installez-vous confortablement, servez-vous votre apéritif favori et faites tourner le disque.

Au 1er morceau, "Regenerate", ça part bien. Energique et classique, avec des tons très gris, le constat d'un monde qui sombre et auquel ils ne croient plus ces p'tits gars qui appellent à la fin de l'individualisme : « Stop, living for yourself. We'll band together to bring this back to a proper course. ».

Très vite on assiste à un changement de cap, des ajouts électro pointent leur nez aux 2ème et 3ème titres. "The World I Used To Know" sera pour longtemps le morceau qui m'émeut le plus. Même si ça cogne encore un peu. C'est un metalcore très générique, avec de plus en plus de mélodies, et ce n'est pas désagréable. C'est très planant, addictif.
Niveau paroles on est dans du mélancolique pur. Nos Romains sont en pleine introspection, les interrogations se succèdent sur leur place en ce monde. Il est question de solitude, d’égarement, de révolte. "Memories" annonce la fin d'un âge et clame qu'il faut tout brûler. On se situe avant la renaissance, qui est encore à venir, une résurrection qui permettra de reprendre le contrôle sur soi et sur le monde.

La 5ème piste nous balance un sursaut inattendu de colère, très bon ce "Tear It Down".
Avec "Blur" c'est un electrocore dynamique et relativement enjoué, la nouvelle naissance a eu lieu, le groupe a trouvé sa nouvelle place. Un équilibre est en place.
On recommence à groover avec "Savior Of The Week". L’enfant grandit vite et est en parfaite santé.
Les trois derniers morceaux restent dans cette positive attitude,
WE CAME AS ROMANS s’annonce « Ready to defy. Ready to resist. I'll never give in ». La combativité est de retour. Nos Romains sont en pleine béatitude. Ils se sont définitivement délesté de leur négativisme. L’ambiance est enjouée.

Pour beaucoup ce ne fut pas l'album de l'année, trop sobre face à la concurrence ? Mais musicalement chaque instrument est à sa place, avec un mixage incroyable. L'enchaînement des titres nous a fait parcourir un voyage initiatique, une remise en question, une mort et une renaissance. Il se dégage de cet album une harmonie incroyable, hypnotique, on se laisse porter avec plaisir et on en redemande.

WE CAME AS ROMANS viennent-ils de nous offrir un bel exemple de "Zencore" ? Moi j'y crois et j'en redemande "en-core". La belle pochette bouddhiste confirme cette hypothèse.
Enjoy... j'espère. Au pire vous aurez effectué une bonne sieste.
Dans tous les cas je vous remercie... vous pouvez reprendre le cours habituel de vos activités metalliques. Ne résistez pas à une 2ème écoute. Sinon, et bien je vous sers un petit OBITUARY ?

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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