19 juin 2016, 15:53

HELLFEST OPEN AIR 2016

@ Clisson - Jour 3


© Fred Moocher


Dimanche 19 juin :

Ce troisième et dernier jour est certainement pour moi le plus riche en matière de programmation et je sais bien que je ne pourrai pas voir tous les groupes que je souhaiterais : là encore, des choix impossibles vont devoir être faits ! Déjà, pas mal de thrash encore à l’affiche ce dimanche ; décidément, cette année les amateurs (style "old school" ou actuel) ne peuvent qu’être ravis, les plus grands sont là : TESTAMENT, OVERKILL, ANTHRAX, SACRED REICH, MEGADETH, SLAYER, mais aussi la relève avec DUST BOLD ou encore MUNICIPAL WASTE. Il y aurait certes pu avoir EXODUS en plus (mais on les aura vu fin juillet à l’Xtreme Fest) ou encore METALLICA, mais pour ces derniers, je crains qu’il ne faille attendre encore longtemps… De toute façon, pas besoin d’aller au Hellfest pour voir METALLICA, ils viennent quand même régulièrement en France.
 

Après un petit tour à l’Extreme Market, bien plus fluide en matinée (car en pleine journée, il est très difficile de circuler dans les allées étroites du marché), je décide d’aller voir et soutenir une vieille connaissance : NIGHTMARE se produit sur la Mainstage 2 avec son nouveau line-up. Après le départ des frères Amore, le groupe a donc recruté un nouveau batteur en la personne d’Olivier Casula et – changement – une chanteuse avec Magali Luyten. Mais ce n’est pas pour autant que NIGHTMARE va se muer en NIGHTWISH (même si Floor Jansen a déjà été invitée sur un précédent album, période AFTER FOREVER) ; comme le dit elle-même Magali : « Avant de monter sur scène j’enfile ma petite paire de couilles ! ». Je n’aurais pas dit mieux. Même s’il est tôt et que le devant des Mainstages est encore bien clairsemé, pour un baptême du feu, jouer au Hellfest, c’est pas mal, non ?! Sa voix, aussi puissante et agressive que celle d’un mec, colle bien à la musique des Grenoblois, mais la comparaison avec le grand Jo Amore fait mal… Il faut avouer qu’on n’est pas du tout au même niveau, que ce soit le charisme ou la voix en elle-même, bien que Magali s’en sorte bien. Deux nouveaux morceaux du prochain album (à paraître en novembre prochain), plutôt de bonne facture, seront joués, dont celui chanté en duo avec Kelly Sundown Carpenter (ex-FIREWIND, BEYOND TWILIGHT).



© Hard Force - Fred Moocher


Si j’évoquais hier MUNICIPAL WASTE (qui passent juste après NIGHTMARE sur l’autre Mainstage), dans mon compte-rendu du concert de TWISTED SISTER, en rapport avec Donald Trump ("We’re Not Gonna Take It" étant jouée en ouverture de chacun de ses précédents meetings… plus maintenant, à la demande de Dee Snider), c’est pour une bonne raison : le backdrop du groupe représente le Républicain se tirant une balle dans la tête ! Inutile de dire combien leur amour envers ce politicien est grand, ils lui ont d’ailleurs concocté un morceau grindcore (c’est-à-dire d’une durée inférieure à vingt secondes !) calqué sur celui de 2003 déjà dédié à l’époque à Georges Bush : "I Want To Kill The President". Avec en préambule un mini-discours dans lequel ils assurent : « On n’est pas tous des idiots racistes aux États-Unis ! ».
Musicalement, impossible de ne pas penser à NUCLEAR ASSAULT, tant les similitudes sont évidentes ! Bref, du très bon crossover-grind-thrash old-school metal typé années 80 avec l’apparition des premiers circle-pits de la journée sur "Headbanger Face Rip". Court, mais intense.



© Hard Force - Leonor Ananké


Sans transition, on se déplace de quelques mètres pour accueillir maintenant sur la Mainstage 1 les Israéliens ORPHANED LAND, groupe symbolisant plus que tout la paix, l’unité, le rassemblement, la tolérance, la fraternité… Valeurs tellement importantes qu’aujourd’hui seule la musique (et pas la religion ni la politique…) semble en mesure d’apporter. Déjà plus de vingt ans que je les suis (depuis leurs débuts chez Holy Records) et je ne me lasserai jamais de les voir en concert, malgré le départ de Yossi Sassi. Des drapeaux de plusieurs pays flottent parmi le public, dont un aux couleurs blanches et bleues de leur pays d’origine avec indiqué "Isra-HELL" (écrit avec le logo Hellfest) !
Leur prestation est très bonne, mais le public est vraiment peu nombreux comparé à leur venue en 2011. Il semble qu’il y ait beaucoup de monde qui ne les connaisse toujours pas. Malgré tout, les réactions sont très positives et le groupe prend toujours autant de plaisir à jouer, c’est certain, et c’est bien là le principal. En tout cas, moi avec eux, je suis toujours à fond, prêt à sautiller ou taper dans les mains sur "Sapari", "Norra El Norra" ou encore "All Is One", sorti il y a déjà trois ans maintenant.



© Hard Force - Fred Moocher


Je délaisse temporairement les Mainstages pour courir en direction de la Temple afin de ne pas rater le début de SKALMOLD, groupe vu en live deux fois déjà à Toulouse et avec leur style, il est certain qu’ils vont cartonner ici ! La veille, j’avais d’ailleurs croisé les membres du groupe profitant du festival comme n’importe qui. Il semble que l’endroit leur plaise et même s’ils ont pas mal fait la fête (dixit le vocaliste), dès les premières notes de "Aras", ils sont en forme et c’est déjà la folie ! Il faut dire que leur musique se prête bien aux joyeux circle-pits et autres festifs walls of death improvisés… Ce que ne manquera pas de faire un public de plus en plus en délire, surtout lors de titres phares tels que le grandiose "Narfi" par exemple !
Le groupe n’en croit pas ses yeux tant la réaction et la participation de leurs fans est à nulle autre pareille ! Du coup, cette incroyable énergie les booste à leur tour et ils jouent maintenant totalement débridés, en cohésion et communion parfaites avec leur public ! Je me dis bien qu’après les TOY DOLLS la veille, je tiens là la meilleure prestation du week-end, en tout cas celle qui a suscité le plus d’enthousiasme. “Grosse, grosse claque !” comme on dit ! L'Islande en force après les très bons résultats de leur équipe nationale lors de l’Euro 2016 !


Sans répit, j’enchaîne avec THE SKULL sous l'Altar, située côte à côte avec la Temple, pour un doom old-school des plus épais ! L’ombre de BLACK SABBATH et surtout de TROUBLE plane dans l’air ! Il faut dire que « The Skull » est à la base le nom d’un album de TROUBLE dans lequel officiait le chanteur Eric Wagner et que le groupe comprend aussi l’ancien bassiste Ron Holzner. Personnellement, ce n’est pas forcément mon style préféré, mais les amateurs de lourdeur pachydermique et d’évolutions psychédéliques (quelques odeurs de fumée suspecte arrivent à mes narines !) semblent bien y trouver leur compte.

Il est déjà 15 h passées et mon estomac se met à entonner « Hungry » de WHITE LION, quel étrange organe… Mais impossible d’aller se restaurer tout de suite : on se redéplace sur notre droite pour revenir sous la Temple, car arrive une formation que je vénère depuis fort longtemps (très exactement le 20 décembre 2007 avec THERION à Toulouse) : THE VISION BLEAK, groupe plutôt rare en concert. Je ne peux décemment pas les rater. Leur musique (sorte de horror metal à la croisée de la cold wave, du black et du gothique) ne se prête pas forcément au déchaînement des foules, mais plutôt à une écoute studieuse et attentive. Le public présent, composé à la fois de curieux et de connaisseurs, est donc plutôt calme, même si rapidement ça va tout de même un peu bouger sur leurs titres les plus connus tels que "Night Of The Living Dead", "Carpathia" et surtout "Kutulu !", avec son refrain tiré des nouvelles de Lovecraft « Ia, Ia, Kutulu Fhtagn ! Ia, R’lyeh Kutulu Fhtagn ! ». Très bon moment passé en la charmante compagnie de ces Allemands… Maintenant, il est grand temps de s’alimenter un peu, tant pis pour le concert de Tarja, j’espère qu’elle ne m’en voudra pas trop de ne pas m’être déplacé !

Idem pour GOJIRA, j’arrive juste après eux pour enchaîner uniquement des Mainstages jusqu’à la fin de cette édition 2016, à commencer par BLIND GUARDIAN qui n’avaient plus joué ici depuis 2007. Le changement a dû leur paraître important ! Alors BLIND GUARDIAN au Hellfest, ce sont évidemment des pros, l’interprétation de leurs morceaux est sans failles, mais pour moi aucune magie. Déjà sur scène, c’est le strict minimum : les amplis et un simple backdrop, rien de plus. Les ayant déjà vus au Wacken Open Air dans d’autres conditions, avec cette fois un "show" plus conséquent en rapport avec l’aspect grandiloquent de leur musique, là il faut avouer que ça fait un peu "cheap". Mais peu importe… Attention, ce n’est pas mauvais, pas du tout, mais sur scène on voit un groupe qui joue ses morceaux machinalement, sans véritable folie. Pour moi un live sans aucun intérêt, je préfère encore les écouter sur disque. Autant dire qu’ils ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable.



© Hard Force - Leonor Ananké


On se tourne maintenant du côté de la Mainstage 1 pour accueillir la légende SLAYER, groupe qui fait toujours autant de concerts tous les ans, c’est incroyable ! Après l’intro "Delusions Of Saviour" déboule "Repentless", titre "coup de poing dans ta face" tiré du dernier album… Quelle intensité ! Cela faisait longtemps que SLAYER n’avait pas accouché d’un morceau aussi violent et ultime, à l’énergie quasi punk-hardcore. D’entrée, ils mettent tout le monde d’accord et la voix de Tom Araya est vraiment revenue au top ces dernières années après une période de flottement (sûrement dû à la maladie). Mais étonnamment, ils ne joueront que deux titres de leur pourtant excellentissime dernier album, avec "You Against You" un peu plus tard. En page 65 du livret-programme officiel du Hellfest, Kerry King déclare pourtant : « Soyez prêts pour l’été prochain, parce qu’on va venir jouer beaucoup de nouveaux morceaux cette fois ! (…) » Bon, c’est pas bien grave, car on ne peut pas râler au vu de la set-list de ce soir avec "Postmortem", l’excellent "Born Of Fire" et les classiques incontournables "Mandatory Suicide", "South Of Heaven"» (souvenirs du feu d’artifice de l’an passé !), "Dead Skin Mask" (leur chanson d’amour selon Tom Araya !) et le final "Raining Blood"/"Angel Of Death".
Ils ont vraiment su rebondir après le décès de Jeff Hanneman (oui un de plus… ou de moins, c’est selon), il y a quelques années, qui n’est pas oublié avec un backdrop hissé en sa mémoire. Araya en forme et même souriant lorsqu’il ramasse un béret jeté sur scène (« Vous vous lavez la tête dedans ou quoi ?! ») et le pose sur sa tête, visiblement amusé. Le groupe a récemment évoqué la possibilité prochaine de prendre sa retraite, il faut dire que jouer ce type de musique à 55 ans (l’âge de Tom Araya) n’est pas forcément de tout repos, surtout lorsqu’on connaît ses ennuis de santé. En tout cas, chapeau bas pour avoir sorti après toutes ces années un album de la trempe de « Repentless » et pour donner des concerts avec une telle débauche d’énergie !



© Hard Force - Fred Moocher


AMON AMARTH, eux, sont plus jeunes (cela fait "à peine" vingt-quatre ans qu’ils jouent ensemble) et apparemment, au sommet de leur forme et de leur carrière. Ce soir, sur la Mainstage 2 ils ont sorti l’artillerie lourde, le très gros show avec pyrotechnie, explosions, fumigènes et les deux énormes têtes de dragons vikings sur scène ! Plein les yeux, oui, mais aussi plein les cages à miel (copyright Zegut) avec un son absolument énorme et un Johan Hegg, corne à la ceinture, faisant trembler le sol de ses vocalises gutturales surpuissantes ! Quelle voix, même quand il parle, c’est impressionnant ! Je les avais déjà vus il y a quelques années et, si je saluais leur formidable énergie, je trouvais que tous les morceaux se ressemblaient un peu, avec une set-list assez linéaire. Là, ce n’est absolument pas le cas, le son quasi parfait y est pour beaucoup et fait ressortir toutes les subtilités (si, si !) de leur musique au travers de titres tels que "Death In Fire" (avec évidemment beaucoup de flammes sur celui-ci), "Deceiver Of The Gods", "Raise Your Horns" (pichet levé à défaut d’avoir ma corne, restée sagement à la maison !) ou bien l’énorme "Guardians Of Asgaard".
Carton plein, une des meilleures prestations de ce dimanche.



© Hard Force - Leonor Ananké


Allez, on repasse sur la Mainstage 1 avec encore du très lourd (mais quels enchaînements !) et le retour de MEGADETH au Hellfest. La scène est magnifique, sorte d’abri anti-atomique ou bien labo pour expériences classées top-secret ("Hangar 18" style !) avec écrans incrustés dans le décor. Autour de moi, j’entends quelques inquiétudes à propos de Dave Mustaine : sera-t-il de bonne humeur ou pas ? Quoi, il serait un brin taciturne ?! Mais on est vite rassurés. Comme SLAYER, MEGADETH a renoué avec sa gloire artistique d’antan, le temps d’un très bon nouvel album, « Dystopia », et joue désormais avec Kiko Loureiro (faisant toujours partie d’ANGRA) et, pour la tournée, le formidable batteur belge Dirk Verbeuren (dont le CV est plutôt conséquent : batteur actuel de SOILWORK, mais a aussi joué dans SCARVE et pour SATYRICON, ABORTED, Devin Townsend, THE PROJECT HATE MCMXCIX, etc.). Dave esquissera même quelques sourires, se déplacera sur la scène et remerciera plusieurs fois le public. Il est dans un très bon soir. Et quand il chante, il est bien concentré, les caméras font des gros plans sur son visage très marqué, qui ne respire pas forcément la joie de vivre… En tout cas, sa voix et le son sont parfaits, on a l’impression d’entendre carrément l’album ! Certains ont même pensé qu’il chantait en play-back tant sa voix est en tous points identique à celle entendue sur disque et aussi à cause du léger décalage entre l’image (concert enregistré) sur les écrans et le son des enceintes.
Et puis une set-list de rêve : ils commencent d’entrée avec "Hangar 18", comme ça le ton est donné, et ça met tout le monde d’accord, avant d’enchaîner sur un nouveau titre ("The Threat Is Real") puis un hommage au batteur Nick Menza, lui aussi tombé au champ d’honneur il y a moins d’un mois, avec "Tornado Of Souls". Un titre un peu moins connu, mais finalement très bon aussi, "She-Wolf" de l’album « Cryptic Writings », et un nombre important de nouveaux morceaux : "Post American World", "Fatal Illusion" et l’éponyme "Dystopia". En tout, 14 titres tout de même pour 1h15 de concert ponctué de classiques tels que "A Tout Le Monde" (dont le refrain en français fait toujours son petit effet ici !), "Symphony Of Destruction", "Peace Sells" avant de conclure sur le dantesque "Holy Wars" et ses milliers de guitares.
Dave Mustaine et MEGADETH nous ont confirmé leur regain de forme pour, là encore, un concert mémorable. Grande qualité des prestations aujourd’hui : mises à part quelques retenues sur BLIND GUARDIAN, c’est quasiment parfait sur toute la ligne… Et c’est pas encore fini, loin de là !



© Hard Force - Fred Moocher


Sur l’autre Mainstage (la 2) arrive GHOST pour une heure de concert… Dantesque. Le groupe a vraiment pris une nouvelle dimension depuis la sortie de son troisième album (oserais-je dire qu’ils se sont améliorés sur « Meliora » ?) et a amplement gagné en popularité, même si pas mal de gens les découvrent encore ce soir. Et puis Papa Emeritus III (certes un peu bavard, ce soir !) c’est quand même la très grande classe, que ce soit dans sa voix, son attitude, sa gestuelle, sa présence… Il attire forcément tous les regards et est visiblement bien remis de sa laryngite de la semaine passée qui a contraint le groupe à annuler sa participation au Download anglais. J’ai même trouvé que vers la fin du concert, pris par la fougue et l’adrénaline, il est quelque peu sorti de son personnage pour se lâcher un peu plus et gueuler comme il ne le fait que très rarement ! Niveau set-list, pas moins de 7 des 10 titres qui seront joués sont issus de « Meliora » !
Il reste donc seulement trois plus anciens morceaux avec "Body And Blood", "Year Zero" et "Monstrance Clock", sur lequel apparaît une chorale d’enfants, même si je ne suis pas certain qu’ils chantaient vraiment micro bien ouverts, tant ce qu’on entendait était identique au disque, avec des voix entremêlées. Mais c’est une belle initiative et un véritable tour de force ; car je ne sais pas si on leur a expliqué les paroles qu’ils chantaient, ces gamins ! Avant le morceau, Papa (dont c’est un peu la fête aujourd’hui) explique longuement qu’au Moyen Age, période d’obscurantisme, l’orgasme féminin était interdit, car assimilé au diable. Alors aujourd’hui, ils vont chanter en l’honneur de ce dernier qui peut parfois atteindre le sublime lorsqu’il survient en même temps que celui de son partenaire ! Les enfants ont donc chanté « Come Together (jouissons ensemble), Together as One (ensemble ne faisons qu’un), Come Together (jouissons ensemble) For Lucifer’s son (pour le fils de Lucifer) ». Comment dire… Les chrétiens intégristes farouchement opposés au Hellfest n’ont pas relevé ça ? La jeunesse, l’enfance clissonnaise, à ce point pervertie ? Bravo GHOST, félicitations, vraiment ! Cela valait bien quelques feux d’artifice pour un final de toute beauté. Et non, la soirée n’est pas encore finie !

BLACK SABBATH, la dernière tournée (vraiment ? comme celle de SCORPIONS ou pas ?), c’est un gros événement. Mais ayant déjà vu trois fois Ozzy ici (une fois en solo, une autre fois en Ozzy & Friends et enfin avec son retour dans BLACK SABBATH), on décide de souffler un peu et écouter le concert de loin… On a coutume de se moquer un peu d’Ozzy avec les potes, tant il peut paraître parfois pathétique sur scène, et aussi un peu lassés de le voir trop souvent à l’affiche du Hellfest, mais oui, je reconnais que cette date avec BLACK SABBATH est tout de même un événement. Et visiblement, il chante plutôt bien ce soir, même si parfois sa voix à tendance à partir on ne sait trop où. Mais bon, n’ayant pas assisté au concert, je ne peux en dire plus… Mais le Hellfest, c’est pas encore terminé.



© Hard Force - Fred Moocher


Beaucoup sont partis après BLACK SABBATH, le site se vide considérablement, vers 00h45 on peut donc approcher de plus près tranquillement la Mainstage 2 pour la toute dernière fois du week-end afin de célébrer la venue du King, ce qui constitue toujours un événement (on se souvient du concert de folie donné ici en 2012). 60 ans depuis quelques jours et le roi reste le roi : King Diamond règne toujours en maître dans le domaine de l’horror-metal et ses petits contes d’épouvante restent à ce jour inégalés. Il n’a pas sorti de nouvel album depuis maintenant neuf ans, mais à ce stade de sa carrière, de toute façon on est là pour écouter ses classiques, d’autant plus que cette année il va jouer le concept-album « Abigail » (1987) dans son intégralité. La scène est toujours aussi magnifique et l’intro "Out From The Asylum" (de l'album « Them ») nous plonge directement au cœur du sujet.
Le king accueille sa grand-mère, sur une chaise roulante, de retour après un séjour en hôpital psychiatrique. Il lui montre les changements apportés à la maison (la porte d’entrée sera bientôt repeinte) ainsi que les aménagements de sa chambre, au grenier, préparée comme elle le souhaitait : sans lit, avec juste un rocking-chair et sa vieille boîte de thé… "Welcome Home" est un titre d’ouverture parfait et avant d’entamer "Abigail", la set-list est à tomber : "Sleepless Nights", "Halloween", "Eye Of The Witch" et deux méga-classiques de MERCYFUL FATE : "Melissa" et "Come To The Sabbath".
Et puis retentit l’intro "Funeral" ouvrant le concept d’Abigail LaFey, encore une de ces histoires dont seul le King a le secret. L’histoire démarre par une nuit d’été pluvieuse de 1845 : Miriam Natias et Jonathan LaFey arrivent pour s’installer dans un vieux manoir et sont mis en garde par sept cavaliers : attention, « 18 deviendra 9 ». Durant la première nuit passée dans le manoir, Jonathan rencontre un fantôme de sa famille qui lui montre le cercueil d’un enfant mort-né, Abigail. Il lui explique que son épouse porte en elle l’esprit d’Abigail et que s’il ne la tue pas, Abigail renaîtra bientôt pour se venger... La suite est un flash-back sur son histoire, surtout le jour maudit du 7 juillet 1777… Le concept est représenté par une actrice jouant le rôle de l’épouse du Conte de LaFey, un prêtre apparaît aussi à un moment.
Belle mise en scène et interprétation superbe des musiciens, avec toujours la présence d’Andy LaRocque. Malgré son âge, le King assure toujours autant et son chant, unique, est fidèle aux morceaux d’origine. Comme il y a quatre ans, à l’exception d’un morceau, il se fait néanmoins aider par une chanteuse pour les parties les plus aiguës (possédant strictement la même voix !), Livia Zita-Bendix, qui est aussi son épouse dans la vie de tous les jours. Après un tel spectacle, on peut partir sans regrets !

Alors certes, j’aurais aussi voulu voir JANE’S ADDICTION, TESTAMENT, OVERKILL, EMPYRIUM, Joe Satriani, PRIMORDIAL, SICK OF IT ALL, MOONSORROW, STILLE VOLK, GOJIRA ou encore le concert spécial de l'album « Gothic » de PARADISE LOST (et tant d’autres), mais il est impossible de tout voir, de toute façon, donc aucun regret !



© Stéphanie Delsée


Que dire en conclusion, si ce n’est que cet enfer ressemble plus à un paradis à ciel ouvert pour les amateurs de musique, c’est toujours une grande chance et un vrai luxe d’y être, et un moment privilégié dans l’année, il faut le rappeler et garder à l’esprit la chance qu’on a d’être là. Pendant trois jours, et même un peu plus avec le jeudi, on est en vacances, loin du travail, des soucis quotidiens, loin de ce que le monde peut avoir de pire, on rencontre plein de personnes dans un super esprit (même si tout n’est pas parfois rose dans les bousculades qui peuvent arriver), on a une programmation exceptionnelle où l’on peut choisir à la carte les groupes à voir, le tout souvent dans des conditions optimales. Moi, par exemple, j’ai assisté ce week-end à pas moins de 12 concerts de groupes que je n’avais encore jamais vus, et pas des moindres ! Et puis tout l’environnement, la décoration sublime, ce qui est mis à notre disposition pour notre confort… Oui, je le répète, être au Hellfest, c’est quelque chose de merveilleux.


Alors, qui aime bien châtie bien, pour moi les deux points noirs sont l’affluence et la carte cashless : site totalement saturé en soirée, avec parfois la quasi-impossibilité de se déplacer, de rejoindre une scène, longues files d’attente à l’entrée (mais on comprend, avec le plan Vigipirate), ça peut rapidement être épuisant, voire exaspérant. Concernant la carte cashless, je n’ai pu que constater ses défaillances et elles méritent d’être exposées pour pouvoir améliorer ça l’an prochain.
Pourvu de la carte 2015 (pas besoin d’en changer, donc tant mieux), lors du premier rechargement, on m’annonce un crédit de 27,50 € alors qu’il me restait à peine 7 € l’an passé : comme je le disais, dans ce sens-là, il n’y a pas lieu de se plaindre, certes. Mais les aberrations ont continué : à la fin du premier jour, on m’annonce un crédit restant de 77,50 €, le deuxième jour, j’oublie ma carte à l’hôtel et ne la réutilise que le dimanche. Là, je prends un pichet, et on me donne alors un solde de 80,00 € : c’est cool, je me dis « Ça ne fait qu’augmenter », mais bon pas très fiable tout ça ! Une heure plus tard, je reprends un pichet, mais là je passe de 80 € à… 12,80 € : ?!? Impossible de se plaindre au point Cashless ou porter réclamation (ils semblent aussi démunis que moi), d’ailleurs comment prouver qu’il me restait bien tant de crédit ? Comment le vérifier moi-même ? Lorsqu’on paye, on n’obtient pas de reçu, alors il peut y avoir de multiples explications : système informatique défaillant, erreur humaine (est-ce que le solde annoncé est réellement le bon ou bien la personne au bar s’est trompée ?), comment savoir ? Plus rapide et pratique que les jetons, certes, mais au moins lorsqu’on a 50 jetons en poche, on sait exactement ce que l’on a. Là, pas moyen de vérifier si la personne nous débite du bon montant, si la carte n’a pas été utilisée par erreur pour payer la bière de la personne suivante, ou je ne sais trop quoi… Bref, très frustrant, tout de même, et la sale impression de s’être fait avoir ! Sur le report du premier jour, je relatais également ce que me disait un désoiffeur sur les aberrations des crédits restants, un autre ami a aussi constaté des écarts. Bref, je vois bien que je ne suis pas un cas isolé.

Mais une fois de plus : ceci n’a pas gâché la fête, il me semble d’ailleurs impossible qu’il n’y ait jamais de "couacs" ici où là lorsqu’on est amené à gérer autant de choses à la fois dans un festival de cette envergure. Donc un bilan plus que positif, au bout du compte, avec une météo qui contre toute attente nous aura épargnés ! Important lorsqu’on est amenés à passer plusieurs jours dehors du matin au début de la nuit. Et puis, s’il avait plu, on n’aurait pas eu droit au feu d’artifice, point central de l’hommage à Lemmy.
A peine rentrés qu’on prépare déjà le suivant avec les premiers bruits de couloir : IRON MAIDEN ? Tournée d’adieux d’AEROSMITH ? Retour d’Ozzy en solo ? (non, je plaisante). Et ce sera comme ça jusqu’aux prochaines annonces de 2017, ça fait partie du jeu. Alors, rendez-vous l’an prochain, si tout va bien !



© Stéphanie Delisée
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Ludovic Fabre
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