Ragnard Rock… Dernier jour… déjà ! Le temps, même viking, passe vite ! Alors profitons à fond. On commence avec PERCIVAL SCHUTTENBACH (tout en s’excusant auprès d’AZZIARD et SELVANS de ne pas avoir assisté à leurs concerts, qui j’en suis sûre étaient très sympas !).
Malgré des compositions décousues, qui vont du folk au rock en passant par toutes les nuances de metal, PERCIVAL SCHUTTENBACH a réussi à trouver un public, je pense, médusé par la puissance vocale grave de la chanteuse. Leur énergie est communicative et c’est efficace.
MONARQUE fait preuve de plus de solennité que ses compatriotes de FORTERESSE. Plus d’humilité, un peu moins d’engagement visible (le drapeau n’est venu sur scène qu’à la fin du show) mais tout autant de hargne dans son true black fouillé. On retiendra la phrase « Black Metal, tabernacle ! » hurlée par le chanteur, Monarque d’ailleurs de son pseudonyme. Un peu de légèreté au milieu d’une grande fierté.
La claque ROTTING CHRIST ! Si vous les avez déjà vus sur scène, vous savez qu’ils sont bons. Mais là, on atteint le summum de l’intensité et de la qualité. Il faut dire que les titres du dernier album, « Rituals », se prêtent très bien aux prestations live. Entre les hymnes sataniques solennels durant lesquels la catharsis du public est palpable et les morceaux plus rapides où tout le monde se déchaîne (notamment dans un énorme circle pit), il n’y a aucun temps mort. Le guitariste lead a une technique irréprochable, le chanteur une grande présence scénique, les trois voix omniprésentes donnent une dimension intense aux chansons. Un show carré. Epoustouflant !
C’est au tour des suédois MANEGARM d’investir la Thor Stage. Rien que pour la rune Algiz qui trône au milieu de la scène, je mets 20/20 (enfin ça, c’est un peu subjectif comme commentaire…). Pour le reste, le show est efficace. Le knorr viking est en marche et rien ne semble pouvoir l’arrêter. Le viking metal de MANEGARM est une ode rythmée à Odin qui transporte les festivaliers vers le Valhalla, la chevauchée des Valkyries version metal. Les morceaux en live sont très fidèles aux albums studio. Un bon moment.
ROTTING CHRIST © Fabien Gaubert
KRODA, ce n’est pas le même style. Ils séduisent aussi le public, pour des raisons différentes, mais à mon sens, leur prestation scénique est encore un peu jeune pour être efficace. Le concert est très correct mais aussi bien leur musique que leur façon d’être sont très (trop ?) stéréotypées, trop basiques. La voix suraiguë est déconcertante sur la longueur du show. Heureusement, la reprise de BURZUM, "Jesu Død", permet de finir sur un point plus positif.
Au maître Gaahl d’entrer en scène avec son nouveau projet GAAHL’S WYRD. Le concept est très expérimental, mi-pagan, mi-true black, avec beaucoup de dark ambient, de longs passages instrumentaux, une voix tantôt parlée, tantôt growlée, tantôt hurlée. Gaahl est investi, possédé et le public reste figé. C’est LE moment de communion avec les dieux païens. Les guests que sont Animae (DARKEND) et Kati Ran (L.E.A.F.) apportent férocité pour l’un, ambiance éthérée pour la seconde. On est entre les mondes, tant musicalement que mentalement. Gaahl rajoute encore au mystère avec ce nouveau tournant dans sa carrière. Affaire à suivre.
Les musiciens de NARGAROTH ayant subi les aléas du voyage en avion avec la perte de leurs bagages et donc de leur matériel et de leurs costumes de scène, c’est remontés à bloc qu’ils entrent sur la Odin Stage et mettent d’entrée le public dans l’ambiance avec leur fameux, mais non moins controversé, "Black metal ist krieg". Le reste du show est à l’image de l’état d’esprit du groupe, plein de hargne, de haine et de violence. Du NARGAROTH, brut de décoffrage, sans aucune concession, sans fioritures. Du true, raw, pure black metal. La scène n’était peut-être pas décorée comme ils le souhaitaient mais leur musique a tout dévasté sur leur passage. Possessed by black fucking metal !
Ainsi s’achèvent trois belles journées de festival, pleines de moments intenses, de belles découvertes et de partages fraternels. Merci à la Compagnie d’Edoras et tous les bénévoles de nous permettre de vivre cette épopée viking. Skål Ragnard et à l’année prochaine !
Toutes les photos du dimanche dans le portfolio.
