Avec 25 ans de carrière et une discographie assez riche, et malgré un statut certain dans la mouvance stoner, CLUTCH reste un groupe relativement "underground". Seulement deux dates françaises sur cette tournée mondiale et juste 500 personnes à Clermont-Ferrand ce soir... C'est quand même peu pour un combo comme celui-ci. Mais qu'importe : Neil Fallon est au top et va tout donner durant presque une heure trente. Heureusement qu'il est là pour tenir la baraque, sinon niveau prestance, ses camarades sont proches de l'encéphalogramme plat. Surtout Tim Sult qui passera tout le concert le nez sur son rack et ses frettes : pas un sourire, ni même un simple geste de la main en quittant la scène : peut-être est-il agoraphobe ?!
En tout cas, sur la prestation de ce soir, CLUTCH = Fallon. Les autres ne sont que des figurants auxquels il faut cependant rendre leurs talents d'excellents musiciens. Et Neil Fallon, lui, interprète (au sens littéral du terme) les chansons de très belle manière et toujours avec une belle énergie. Axé sur le dernier disque du groupe (« Psychic Warfare » paru en 2015), la set-list en reprend cinq titres : "A Quick Death In Vegas" (et son côté blues), "Firebirds" (très efficace), "Noble Savage" (le plus hardcore), "X-Ray Visions" (directement inspiré de l'écrivain Philip K. Dick), "Your Love Is Incarceration" (et son excellent lick de guitare).
Le son est vraiment très bon et c'est presque frustrant de voir les musiciens figés : drôle de contraste entre cette attitude et l'énergie musicale insufflée. D'autant que ça dénote carrément avec la prestation survitaminée assurée par VALIENT THORR en première partie ! Si l'ensemble discographique du groupe est ici représenté, on reste principalement entre les années 2009 ("50,000 Unstoppable Watts", "Algo Ha Cambiado", "Struck Down") et 2015.
L'ambiance est cependant bonne car une large partie du public est entièrement acquise à la cause du quatuor. Les gars du Maryland reviendront d'ailleurs interpréter "Escape From The Prison Planet" et "Spacegrass" lors du rappel avant de nous donner rendez-vous au Hellfest 2017. Mouais, pourquoi pas, si Tim Sult, Jean Paul Gaster et Dan Maines se dérident !
