25 mai 2017, 17:19

AVATARIUM

• Interview Marcus Jidell

Ce 26 mai sortira le troisième album des Suédois novateurs AVATARIUM chez Nuclear Blast. C’est de Pologne, en pleine effervescence avant un concert, que Marcus Jidell, guitariste du groupe, nous accorde quelques instants pour parler du groupe et d’« Hurricanes and Halos » le nouveau venu.


Tout d'abord, peux-tu présenter AVATARIUM à nos lecteurs qui pourraient ne pas encore connaître le groupe ?
AVATARIUM a commencé avec moi et Leif Edling de CANDLEMASS. On voulait faire de la musique et un album que nous aimerions vraiment, quelque chose que nous n’entendions pas de la part d’autres groupes aujourd’hui. On s’est dit « Faisons quelque chose qui soit à la fois plein d’émotions, avec beaucoup de noirceur, beaucoup de dynamique, avec un feeling 60’s ou 70’s mais une touche moderne. Faisons cela, enregistrons-le, faisons un album. Personne ne voudra probablement le signer mais peu importe. Faisons-le juste pour nous, juste parce qu’on en a envie. ». C’est ainsi que le groupe a commencé.

C’est sûrement le meilleur moyen de monter un groupe !
Oui, sûrement ! Et ensuite les gens ont commencé à entendre parler de nous parce que ce que fait Jennie-Ann en tant que chanteuse est incroyable. Quand elle a commencé à chanter sur nos chansons, c’était quelque chose d’unique, de très spécial. Les gens l’ont entendu et ont commencé à en parler. Et nous avons commencé à avoir des contacts avec des labels qui ont voulu signer le groupe. Et nous avons donc pu enregistrer. C’est comme ça que tout a commencé mais AVATARIUM est toujours le même aujourd’hui. On en est à notre troisième album et nous faisons toujours ce que nous aimons vraiment, de tout notre cœur. C’est un tremplin pour explorer la musique, les émotions, les pensées et tout le côté artistique. Pour moi, c’est fantastique de pouvoir être compris.
 

« AVATARIUM, c’est comme la lumière et l’ombre. Nous pouvons faire quelque chose de très heavy et sombre et plus tard, quelque chose de léger et lumineux et beau. Je pense que c’est ce que nous essayons de mélanger. » – Marcus Jidell


AVATARIUM est un groupe très original, unique en son genre. Vous mélangez du classic-rock des années 70’s avec du doom et une voix féminine très rock/blues. Peux-tu nous parler de vos influences ?
Oui, en effet, nous mélangeons beaucoup de styles et c’est ce que les gens aiment chez nous. Certaines personnes ont besoin de classer les musiques dans des genres. Certains promoteurs, certains journalistes ne comprennent pas ce que nous faisons parce qu’ils ne reconnaissent pas un genre précis. Mais le concept est simple : nous voulons faire quelque chose de sombre, heavy et poétique. Et donc nous gardons toujours cette ligne de conduite. Mais tu ne peux pas faire dans la noirceur sans apporter une touche de lumière. AVATARIUM, c’est comme la lumière et l’ombre. Nous pouvons faire quelque chose de très heavy et sombre et plus tard, quelque chose de léger et lumineux et beau. Je pense que c’est ce que nous essayons de mélanger. Prendre les bases de la musique des années 60 et 70 mais sans faire du plagiat. Nous voulons faire notre propre musique. Je pense qu’il faut toujours apporter ta touche personnelle si tu veux être un musicien intéressant. Mais si quelqu’un qui n’a jamais écouté AVATARIUM me demandait ce que l’on joue je lui dirait que c’est une base de BLACK SABBATH avec une touche jazzy et un son plus moderne, une version plus rapide je dirais.

C’est exactement que ce l’on peut voir dans la vidéo pour le titre "Into The Fire/Into The Storm" tiré de l’album « Hurricanes and Halos ». Une vision plutôt noire du monde mélangée à des moments de lumière. Est-ce là le concept de l’album ?
Oui, bien que je ne le vois pas comme un concept album. Il y a par exemple la chanson "Medusa Child", cette Méduse qui est aussi sur la pochette de l’album. C’est aussi une bonne histoire sur l’exclusion. Tu sais, quand tu exclus les autres ou quand les autres se sentent exclus, ce n’est jamais une bonne chose. C’est comme ça que je vois l’histoire de Medusa. Il y a aussi une chanson qui s’appelle "Road To Jerusalem" où Jérusalem est une métaphore pour le salut. Tu es en route vers le salut, sur un chemin qui t’apporte une bonne vie pour ainsi dire, mais il y a beaucoup de choses dangereuses autour de toi tout le temps, qui essayent de te déstabiliser. Tu n’es jamais en sécurité sur cette route. Tu sais, il y a des jours où tout va bien et tu te dis « Wow ! C’est génial ! » et d’un coup, la chance tourne et c’est fini. Il y a toutes sortes d’histoires. Chaque chanson a son propre concept.

Vos titres sont assez longs, presque 5 minutes chacun, et deux d’entre-eux dépassent les 7 minutes. "Medusa Child", par exemple, en fait 9. Est-ce pour laisser le temps aux auditeurs de s’imprégner de la musique et de se sentir impliqués ? 
Chaque chanson a sa personnalité et doit convenir à l’album. Cela doit couler de source quand tu écoutes l’album. Nous faisons vraiment attention à ce que nos fans entrent dans l’ensemble de l’album. Parfois, cela requiert du temps, parfois tu as juste besoin d’une chanson rock. Et je pense que nous avons ces deux types de chansons. Sur l’album précédent, les compos étaient assez longues mais sur celui-ci, il y en a des longues et des plus courtes. Mais nous ne réfléchissons pas à cela quand nous écrivons les chansons, on ne se dit pas : « Tiens, faisons un long morceau ! ». Nous suivons notre idée tout au long de la chanson et le faisons aussi bien que nous le pouvons. C’est un peu comme un voyage : des fois cela prend du temps, des fois c’est plus court.
 

« Je pense qu’AVATARIUM va plus loin que le public metal car nous jouons avec le cœur. Les personnes qui viennent nous voir sont aussi bien des metalleux que des amateurs de classic rock ou de blues. » – Marcus Jidell


Vous êtes un groupe assez récent puisque le premier album date de 2013 mais vous avez été quand même très productif avec trois disques et deux EP. Comment vois-tu l’évolution du groupe depuis ses débuts ?
Je pense que nous avons eu de la chance d’être suivis par une grosse maison de disques. On a donc besoin d’être créatifs et de faire des albums. Je pense que le groupe a vite évolué sur une courte période de temps. A chaque fois que nous jouons, nous touchons de nouveaux fans et je suis très content que les gens aiment ce que nous faisons car cela veut dire qu’il y a de l’espoir pour nous ! Tu ne peux pas tromper les gens car ils voient vite si tu fais les choses avec le cœur. Je pense qu’AVATARIUM va plus loin que le public metal car nous jouons avec le cœur. Les personnes qui viennent nous voir sont aussi bien des métalleux que des amateurs de classic-rock ou de blues. Je suis très content de voir cette diversité et aussi qu’il y a de plus en plus de femmes dans la foule. On veut que tout le monde aime notre musique.

« Hurricanes and Halos » a été mixé par David Castillo ( KATATONIA, OPETH…). Il semble que vous ayez un bon feeling avec lui.
Oui, c’est déjà lui qui avait mixé « The Girl With The Raven Mask » et il y a vraiment une bonne émulation entre nous. Il sait ce que nous voulons et c’est un très bon technicien, il fait de très bon mixages. Je pense que c’est la meilleure production que j’ai faite dans ma vie alors nous sommes très satisfaits par son travail.
 

Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur la pochette de l’album qui est à la fois abstraite et tranchée ?
On y voit Medusa, les serpents dans ses cheveux mais aussi les fleurs. C’est comme dans la chanson "Medusa Child", elle est comme l’enfant qui veut jouer et être invitée par les autres à jouer mais elle est rejetée et du coup, elle sort ses griffes si l'on peut dire. C’est la façon dont je le vois mais chacun peut l’interpréter comme il veut. Mais ça montre aussi ce qu’est AVATARIUM : à nouveau, il y a la lumière et il y a l’ombre, ce qui est très important dans la vie. Si tu te promènes en faisant semblant d’être heureux, les gens ne sont pas dupes et ils savent que quelque chose ne va pas. La vie n’est pas comme ça. Chacun a sa part d’ombre et de lumière, il faut simplement choisir quel côté nous voulons montrer et suivre. Certains suivent les préceptes d’une religion, je préfère suivre ce que je ressens en me posant la question de savoir si je fais bien ou pas. Est-ce que c’est bon pour moi, est-ce que c’est bon pour les gens autour de moi ? Ou le contraire ? Tu peux appeler cela l’esprit, les sentiments ou la conscience, cela doit bien se terminer !

Y a-t-il une tournée prévue pour la promotion de l’album ?
Oui, les tourneurs sont sur le coup pour nous faire entamer une tournée et donc nous devrions jouer live à partir de septembre normalement. Je l’espère en tous cas !

Nous espérons vous voir en France !
Oui, ce serait génial car la France est vraiment en train de devenir une nation metal, les choses s’améliorent. Je pense que nous avons cette influence jazzy que Paris peut apprécier puisque la ville a vraiment été un berceau pour cette musique pendant des années. On va vraiment essayer de jouer plus en France, on en a vraiment l’intention.


Retrouvez AVATARIUM en concert :
23 septembre à Vosselaar - B (Le Biebob)
25 septembre à Paris (Le Glazart)

Toutes les dates de la tournée européenne sur ce lien


Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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