Toute petite formation, le groupe SKINFLINT est composé d'un guitariste chanteur, d’un bassiste et d’une batteuse. Leur rock aux rythmiques africaines est très agréable à écouter et surtout sonne assez nouveau à nos oreilles. Dans l’originalité, je note des intro amusantes en tapant des pieds, des riffs de basse mélodiques bien mis en avant et des coquillages autour des chevilles ! SKINFLINT est un groupe visiblement jeune avec peu d’expérience scénique mais leur prestation tout en simplicité a ravi le public qui les encourage à chaque morceau ! Une bon début de soirée...
On change complètement de registre avec MY OWN GHOST. Tout de cuir noir vêtu, les cinq musiciens proposent un rock-metal aux accents électro. Tout repose sur la voix incertaine de la chanteuse Julie Rodesch qui prend le pas à elle seule sur tous ses musiciens. Ils présentent leur nouvel album « Life On Standby » qui est largement joué ce soir durant les 45 minutes de la prestation.
Le public de la KUFA apprécie le style rapide et rythmé de MY OWN GHOST sans pour autant franchement s’emballer. Pourtant, le groupe luxembourgeois, qui joue donc ce soir en terrain conquis, donne tout sur scène et ne lâchera rien jusqu’à la fin du show ! Il faut cependant bien imaginer que Tarja est déjà dans tous les esprits et l’impatience grandit dans les premiers rangs…
Cela fait quatre ans que Tarja n’était pas venue au Luxembourg, inutile de dire que l’impatience est grande dans le public de la Kulturfabrik ! Après une courte intro laissant les musiciens se mettre en place, Alex Scholpp à la guitare lance le riff de "Demons In You" ! Le single connu de tous pour son duo avec Alyssa White-Gluz (ARCH ENEMY) met tout le monde dans le bain.
Si nous comparons avec les années précédentes, on peut noter de grands changements sur scène : évidemment, plus de Mike Terrana. Le batteur est relégué en fond de scène au profit du bassiste. Idem pour Max Lilja qui est à présent en position centrale et donc caché par Tarja, c’est dommage. Aucun décor non plus, mis à part un backdrop plus que sobre, bref, tout cela n’est pas très engageant !
La chanteuse finlandaise salue néanmoins son public avec un « Shall we rock tonight ? », et enchaîne avec "500 Letters" et "No Bitter End ". Très orienté metal, ce début de concert remporte un énorme succès et les fans sont aux anges !
Tarja s’écarte ensuite des singles pour présenter plus en profondeur les trois titres suivants sur son nouvel album « The Shadow Self ». Les morceaux sont plus noirs et plus lents, avec un chant un tantinet monocorde. C’est donc sans grand entrain que la Kulturfabrik accueille ce passage du set. Il est d’ailleurs risqué de jouer quasi en entier un album fraîchement sorti en délaissant les chansons qui ont fait le succès d’un groupe durant 10 ans !
Le public ne le connaissant que peu, il est évidemment plus compliqué de garder son attention. C’est sans doute pour tenter de relancer le show que le groupe enchaîne avec un excellent bœuf instrumental. Sur ce milieu de set, Tarja tente alors un medley NIGHTWISH très très hasardeux. 30 secondes d’un mix "Tutankhamen" / " Ever Dream" / " The Riddler", pour terminer avec "Slaying The Dreamer" méconnaissable. C'est un énorme brin de nostalgie et de frustration que nous aurons ici quand on pense que sur ses dernières tournées Tarja faisait plaisir à ses fans avec "Nemo", "Stargazers" ou "Wishmaster". Quelle déception !
Le rythme du concert change une 4ème fois avec le traditionnel passage acoustique. Très réussi ! C’est un vrai moment d’intimité entre les musiciens et les fans avec en point d’orgue " I Walk Alone".
La fin de la set-list fait une nouvelle fois la part belle au nouvel album avec "Love To Hate", "Undertaker", "Too Many" tout comme le premier titre du rappel "Innocence", second single de ce dernier disque. Tarja terminera avec les classiques "Die Alive" et "Until My Last Breath" qui donnent à la salle une ultime occasion de se lâcher un peu !
Un gros sentiment d’inachevé sur ce concert. C’est toujours agréable de voir Tarja en concert, elle reste une immense chanteuse et ses musiciens sont excellents, mais nous regretterons tout de même cette set-list bien pauvre et la posture de front-woman déchaînée qui ne colle pas du tout au personnage.
Pascal. C
Portfolio par Fanny Larcher
