12 mai 2017, 16:34

H.R. Giger

Hommage au créateur d'Alien


Le 12 mai 2014, Hans Rudolf Giger partait pour un monde que l’on espère meilleur et pas trop proche de son univers biomécanique et cauchemardesque. Créateur de la monstrueuse créature d’Alien qui a hanté les couloirs du Nostromo avant de s’implanter durablement dans l’imaginaire collectif, il n’aura pas vu Alien: Covenant, suite de Prometheus et prequel de la saga originelle qui vient de débarquer dans les salles obscures. En ce troisième anniversaire de la disparition de cet immense artiste suisse décédé à l’âge de 74 ans, nous avons décidé de lui rendre hommage. Car l’esthétique de Giger a aussi illustré magnifiquement quelques pochettes d’albums, plus particulièrement dans le monde du metal, même si l'une des plus connues est celle de « KooKoo », premier album solo de Debbie Harry, chanteuse de BLONDIE, sorti en 1981…
 


EMERSON, LAKE & PALMER : « Brain Salad Surgery » (1973)
Fan d’ELP, H.R. ne se fait pas prier quand le power trio rock prog lui propose d’illustrer « Brain Salad Surgery », son quatrième album. Qui au départ devait être baptisé « Whip Some Skull On Ya », un terme imagé pour parler de fellation… comme, d'ailleurs semble-t-il, le titre final, encore plus imagé. (Note : il ne faut pas se fier à l’image chiante des musiciens de progressif). Un pénis figurait sur l’artwork original mais la maison de disques a demandé à ce que ce dernier disparaisse du visuel. Pourtant, ça n’est pas le nom de Giger qui figure dans les crédits de l’album mais celui du designer qui travaillait habituellement avec les Britanniques, sous prétexte qu'il avait “repensé” quelques détails de la pochette. “L’usurpateur” est décédé peu de temps plus tard dans un accident de voiture…
 


CELTIC FROST : « To Mega Therion » (1985)
C’est le Maître lui-même qui a offert à Thomas Gabriel Fischer, alias Tom G Warrior chez CELTIC FROST, deux œuvres originales, “Satan I” et “Victory III”. La première apparaît en guise de pochette de ce qui est non seulement LE classique des Suisses mais également un des disques fondateurs du black metal et du death ; la deuxième, à l’intérieur. Devenu ami avec Giger dont il a été l’assistant personnel pendant plus de sept ans, le tête pensante du groupe a même joué sur une splendide Ibanez au design conçu par l’artiste à qui l’on doit également la pochette deux deux premiers albums de TRIPTYKON, groupe post-CELTIC FROST de Warrior.
 


ATOMIC PLAYBOYS : « Atomic Playboys » (1989)
La pochette de l’unique album d’ATOMIC PLAYBOYS, projet parallèle de Steve Stevens, alors guitariste de Billy Idol et Vince Neil et accompagné du chanteur Parramore McCarthy (WARRIOR), a été faite sur demande de Warner Bros., la maison de disques de l'Américain.
 


ATROCITY : « Hallucinations » (1990)
Les Allemands adeptes de death metal ont utilisé “Hommage As S Becket I” en guise de pochette pour leur premier album où il est question de folie et d’addiction…
 


SACROSANCT : « Recesses For The Depraved » (1991)
Créé par deux ex-PESTILENCE, le guitariste Randy Meinhard et le batteur Marco Foddis, SACROSANCT signera trois albums de death dont le deuxième, « Recesses For The Depraved », utilise une œuvre de Giger.
 


DANZIG : « Danzig III : How The Gods Kill » (1992)
Premier album produit par Glenn Danzig, la pochette est une adaptation de “Meister und Margeritha” crée en 1976. Soit la vision de Giger du “Maître et Marguerite”, un roman fantastique de Mikhaïl Boulgakov considéré comme l’une des œuvres majeures de la littérature soviétique. “Adaptation” car le phallus qui figurait dessus à l’origine a été remplacé par un poignard finalement tout aussi phallique. Mais c'est un poignard...
 


CARCASS : « Heartwork » (1993)
C’est “Life Support 1993”, une sculpture un poil retouchée de l’artiste suisse, qu’ont choisie les Britanniques au nom qui chante pour illustrer la pochette de leur quatrième album.
 


TRIPTYKON : « Eparistera Daimones » (2010) et « Melana Chasmata » (2014)
Comme, trente ans plus tôt, avec « To Mega Therion », la carte de visite du nouveau groupe de Tom Warrior est illustrée par une œuvre signée H.R. Giger, “Vlad Tepes”, créée en 1978. Tout comme celle de « Melana Chasmata » avec “Mordor VII” (1975) et “Landschaft XVI” (1972) pour l’intérieur. Splendide.



© SYL - HARD FORCE


Jonathan Davis (KORN) : The Bitch
Le frontman de KORN a eu l’insigne honneur que le Meister accepte de concevoir et sculpter le pied de micro cyber-érotique en aluminium qu’il utilise sur scène depuis 2001. Un magnifique objet pourtant très édulcoré par rapport à ce qu’avait demandé Davis au départ. « Je voulais quelque chose de plus méchant avec des bites et des chattes partout. Mais il y a des enfants qui viennent à nos concerts et Giger ne voulait pas que son nom soit lié à ça. » Il chantait quoi déjà Jon ? Ah oui, “All Day I Dream About Sex”.… Sans doute l’artiste suisse avait-il toujours en tête le scandale qui a accompagné l’utilisation de son “Penis Landscape” en guise de poster glissé dans la pochette de « Frankenchrist », troisième album des DEAD KENNEDYS sorti en 1985. Soit des phallus et des vulves en plein coït qui valurent un procès pour obscénité à Jello Biafra, leader des Californiens, qui faillit entraîner la faillite de son label, Alternative Tentacles…
 


En 2006, Ibanez a également sorti une superbe série H.R. Giger Signature sur laquelle a joué Tom G Warrior. A admirer ici.


Outre Debbie Harry, donc, avec la pochette de « KooKoo » (1981) ou « Attahk» de MAGMA (1978), l’œuvre de Giger a également illustré les pochettes d’autres groupes et artistes, dont « Hide Your Face » (1991) de hide, « Darkside » de SACRED SIN (1993) ou encore « The Divinity Syndrome » (1996) de DROWNING ROOM et quelques autres que je vous invite à découvrir sur le Web.

Enfin, précisons que les heureux Nantais (qui ne sont pas tous beurrés contrairement à ce que cherche à nous faire croire une célèbre marque de biscuits), pourront assister du 1er juillet au 30 septembre prochains à une exposition exceptionnelle consacrée à l'œuvre du plasticien au Lieu Unique.

Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
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