Le titre francisé pourrait être « Fume, c’est du belge… » mais littéralement, Rex Brown (ex-PANTERA devant l’Eternel) préférera un « Tiens, prends ça… », la destination étant laissée à votre convenance. Finie l’aventure KILL DEVIL HILL, Rex fait cavalier seul et sort un premier album sous son propre nom. « Smoke On This… » est une virée un peu dirty, en mode biker, teintée de bourbon du Tennessee (ça tombe bien, l’enregistrement a eu lieu à Nashville) et de volutes de fumée de blondes. Ça sent le vieux briscard, celui qui a traîné ses 'tiags dans nombre de bouges mal famés et perdus au milieu de nulle part. On a affaire ici à un rock planant souvent et plein de cambouis parfois, doté d’un esprit southern rock comme le démontrent les trois premiers morceaux, "Lone Rider", "Crossing Lines" et "Buried Alive", ce dernier évoquant quelque part l’univers de BLACK LABEL SOCIETY. "Train Song" accélère le mouvement, effet bienvenu car un poil lent depuis le départ ce tortillard. Le bottleneck fait une sortie sur "Get Yourself Alright" qui, avec ses harmonies vocales, m’a rappelé les meilleures heures d’un GALACTIC COWBOYS ou d’un ALICE IN CHAINS sur le refrain.
Une ballade le brin de paille à la bouche sur "Fault Line" et on enchaîne avec "What Comes Around…" et "Grace", toutes en demi-teintes et en nuances, proches de l’univers des 70’s, logique quand on connait l’attachement de Rex à cette période du rock. "So Into You" presse à nouveau le pas, la deuxième fois seulement depuis le début du disque, et qui bénéficie de l’apport des claviers de Peter Keys, ce dernier officiant chez LYNYRD SKYNYRD. Le solo qui arrive derrière le break est salvateur et électrise l’ensemble. Ça revigore on va dire ! Les potards restent réglés à fond sur "Best Of Me" qui souffle le chaud et le froid entre les ambiances planantes et les attaques hard du refrain sur près de 6 mn, permettant de laisser les choses se faire toutes seules, sans brusquer. Rex Brown referme ce disque avec "One Of These Days", qui s’articule en différentes parties. La première, un peu tribale, fait office d’intro et la deuxième propose un nouveau départ sur le refrain avec le chant uniquement, avant que les instruments ne rejoignent la voix pour finir à l’unisson dans un esprit pas loin du gospel. Sans oublier "The Needle And The Damage Done", reprise de Neil Young.
Avec ce « Smoke On This… », Rex Brown nous offre là un CD plus que solide, très bien écrit, qui s’écoute avec une telle facilité qu’on appuie sur “repeat” à la fin des 44 mn que dure l’album. Un bel hommage au rock 70’s comme écrit plus haut, de belles références à des groupes comme LED ZEPPELIN, PINK FLOYD ou encore THE BEATLES, les ambiances planantes et les harmonies vocales étant nombreuses au gré des titres. Le gaillard assure déjà avoir écrit au moins de quoi remplir deux autres albums. Alors qu’il n’attende pas trop pour en faire offrande à nos esgourdes ébahies vu la qualité de ce premier disque. « Allez tiens, fume c’est du bon… ».
