26 octobre 2017, 7:54

AEPHANEMER

• "Memento Mori"

Album : Memento Mori

La France a d'incroyables talents, nous le savons. Je voudrais vous en présenter un. Allons à la rencontre d'AEPHANEMER. Voici un jeune groupe de death mélodique à découvrir. Encore du death mélo me direz-vous ? Alors que la Suède en regorge ? Attendez d’écouter ce premier album des Toulousains, en activité depuis 2013 seulement, et pourtant incroyablement maîtres de leurs riffs.

Le premier titre '"Unstoppable" force le respect. Houlà, cette composition est sacrément lourde, digne d'un grand, il faut vraiment que vous écoutiez cela. La rythmique avance en cercles, cheveux headbanguant au vent. Il sera difficile de stopper la lecture après ces notes qui mêlent voix sépulcrale sur des accords musicaux décallés et osés.

Il y a une patte frenchy dans l’album « Memento Mori ». Peut-être ces violoncelles façon APOCALYPTICA ? On sent de multiples influences, des soli à foison, que ne renieraient pas les gais lurons de KORPIKLAANI, mais la jeune demoiselle gambadant est toujours mariée au death mélodique classique.

L'atmosphère s'accélère dans "Sisyphus Bliss", et les soli sont inspirés, la structure endiablée et colorée à l’image de la pochette du disque. Et toujours on trouve cette profondeur, ce canevas musical fascinant. Les morceaux se suivent, tous porteurs de dimension lyrique. Cet album est une geste, une tragédie grecque narrant la transformation d’un homme, mort renaissance, évolution, le tout sur le rythme d'une musique métallique racée. Un parcours initiatique, qui nous entraîne élégamment avec un son intemporel au travers de la quête du moi profond d'un personnage. Pas étonnant que la conclusion s'intitule "Gilgamesh".

De morceau en morceau la gigue qui nous entraîne rappelle certains tableaux tragiques de la renaissance. Écoutez le break de "The Oathsworn", avec la voix splendide de Marion qui se fait suave et caresse les cordes, sentez ensuite la reprise tout en puissance qui s’accélère pour finir sur un solo de piano. Quel voyage !

Vous aimez AMON AMARTH, CHILDREN OF BODOM, le folk-metal russe et vous rêviez d'autant de majesté servie en version française ? Alors AEPHANEMER est fait pour vous.
"Ghosts" vous hantera délicieusement, et vous en voudrez encore. Tout au long de cette odyssée musicale il n’y rien à jeter. Le rythme, la variété des inflexions sonores, tout est bien pesé, maîtrisé, aucun ennui n’est possible. Les derniers titres "Memento Mori" et "Gilgamesh" sont des morceaux de bravoures, on y trouve de magnifiques passages instrumentaux qui nous font voyager de concert avec le héros.

AEPHANEMER marque un grand coup avec ce premier album et me voit sincèrement navré d’écrire ces quelques lignes avec plus d'un an de retard. Ne dit-on pas "vaut mieux tard que jamais"? Ne soyons pas doublement déçus, cessons d’ignorer l’existence de ce futur grand nom de la scène metal française. Et prions ardemment pour que la suite vienne...

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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