1 novembre 2017, 18:47

WE CAME AS ROMANS

• "Cold Like War"

Album : Cold Like War

Octobre 2017, un mois de changements incessants. Toutes les saisons se succèdent au travers d’une seule et même journée. Mais nous ne sommes pas là pour parler de météo. Quoique…

Octobre 2017, dans ma chambre perdue au fin fond de l’Alsace, assis à la fenêtre face à mon jardin, je regarde un astre chaud et puissant, j’entends déferler les vagues d’un océan lointain. Je vis plus que je n'écoute le dernier album de WE CAME AS ROMANS, « Cold Like War ». Les voix qui chauffent mon visage sont celles de David Stephens et Kyle Pavone, duo complémentaire qui sied à ce style qu’est le metalcore. Les déferlantes sont une rythmique des plus actives et que l’on ne peut que saluer. Décidément le genre offre pépite après pépite en cette rentrée.
Par contre j’ai un sacré problème. Il y a deux ans l’album éponyme nous avait élevés à un degré de conscience supérieure, et métamorphosé ce genre musical considéré comme adolescent à une ode à la zénitude. Alors pourquoi « Cold Like War » marque-t-il un retour à une froide violence guerrière ? En effet, oublions l’attitude belle et légère que les puristes ont par ailleurs méprisée. On se prend cash deux cartouches de gros calibre émotionnel, "Vulture With Clipped Wings" et "Cold Like War". Un metal bien martelé, les fameuse déferlentes de l’océan lointain, des hurlements juvéniles mais sincères, et sur les refrains des touches mélodiques du plus bel effet. Du très bon metalcore mélodique en somme. Las amateurs ne peuvent bouder un tel plaisir.

L’album se décompose en deux types de titres : les classiques du genre et les morceaux qui osent sortir des sentiers battus.
Pour les classiques le terme n’est pas péjoratif, loin de là tant WE CAME AS ROMANS maîtrise son sujet. Faites votre choix parmi une belle brochettes d’hymnes cuisinés à point et à dévorer sans modération. Il y a de quoi contempler dans "If There’s nothing To See" où s’invite Eric Vanlerbeghe de I PREVAIL. Déclaration facile mais vrai, "Foreign Fire" fait feu de tout bois.

Pour les perles qui créent la surprise nous avons "Encoder". Et là, quelle belle idée de lorgner sur des terres electro. Rendez-vous donné à tous sur le dance-floor afin de briser cette guerre froide. "Lost In The Moment" est le moment mainstream où des auditeurs de styles plus pop metal peuvent s’y plaire, les fans hardcore moins c’est sûr !
Tout cela ne résout pas mon interrogation : où est passé Bouddha ? Début de réponse dans les paroles. Il est question d’une grande déception survenue durant les deux dernières années. Il y a de la trahison dans l’air. « I’m not okay, you’re not better the half of me » crie "Two Hands". C’est donc reparti pour une lutte à bras le corps pour respirer à nouveau. J’aime beaucoup la pochette reflétant un ouroboros, constitué d’un serpent enlaçant un arbre totem du groupe et d’un loup transpercé par une flèche. L’album est un chemin de croix, les titres sont les stations qui mènent à l’élévation chère au groupe. La dernière station ? Le bien nommé "Learning To Live".

WE CAME AS ROMANS revient avec un album classieux. Si nous n’atteignons pas des sommets de puissance, nous franchissons toutefois l’Himalaya en quête d’air vivifiant. D’air libérateur.  « Breathe in… ». Respirons tous un grand coup. La plus grande aventure est la quête du moi.

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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