Mais qu’est-ce que c’est que ces écolières gothiques en jupe rouge qui chantent leurs comptines insupportables sur du gros metal ? On pourrait croire à un brillant coup médiatique, une de ces spécialités nippones hermétique à la culture occidentale ou au pire une vaste blague. À vrai dire, on en est pas loin de tout cela même si la réalité paraît bien plus complexe...
BABYMETAL fut formé par l’Agence de talent Amuse Inc. qui eut un jour la brillante idée de réunir les chanteuses de SAKURA GAKUIN (groupe scolaire de J-pop où les membres sont tenues de quitter la formation dès l’obtention de leur diplôme) avec des musiciens metal particulièrement chevronnés. C’est là la première surprise : il n’y a pas un groupe mais trois qui se substituent les uns aux autres : les Babybone déguisés en squelettes, les Kitsune Gakudan et leur look de fantômes tout droit sortis du film d’horreur Ring puis les Full Metal Band qui ressemblent à… rien. On a affaire à chaque fois à du très, très haut niveau technique (écoutez donc les parties solo sur « Benitsuki Akatsuki », c’est à pleurer !) dans un style bourrin assez proche de SLIPKNOT. Autant dire que ça ne plaisante pas du tout (« Babymetal death ») !
Du côté des écolières à couettes, même degré d’exigence insensé puisque les charmantes demoiselles assurent à la fois sur scène le chant et la danse. Essayez donc sur votre vélo d’attaquer une grande côte en chantant à plein poumons, vous aurez une petite idée de ce qu’endurent ces gamines en concert pendant une quinzaine de morceaux… Tout simplement époustouflant !
Mais tout ça n’est rien ! Le plus incroyable dans l’histoire, c’est que leurs refrains de niveau maternelle vous hantent le cerveau direct (« Do Ki Do Ki*Morning », « Headbanger !! » ou « Gimme Choko ! ») pour ne plus jamais vous lâcher, que leurs beats technoïdaux vous donnent irrémédiablement envie de sauter partout (« Megitsune ») et leurs rythmes metal de vous jeter au milieu d’une mosh part en faisant un kaméhaméha. BABYMETAL, c’est contagieux !
Suzuka, Yui et Moa ont leur truc à elles c’est certain, une musique sans frontière qui emprunte à tous les styles de metal, au reggae (« 4 no Uta »), au rnb voire au Brostep à la Skrillex… Une espèce de montagnes russes de notes et d’influences qui rendent BABYMETAL totalement unique en son genre. Quant à les dénigrer juste parce qu’elles sont mineures… Laissons ça à ceux qui n’ont pas d’oreilles.