C’est en forgeant qu’on devient metalleux. Cela pourrait constituer la devise de LONEWOLF.
Jens Börner et sa bande de loups sont de retour. « Unleash The Wolf » comme ils le clament eux-mêmes ces loulous pas si solitaires. Jens, quand on parle de metal, il s’y connaît, un métallurgiste à la voix éraillée si particulière. La fonderie vous déverse directement de ses fourneaux un heavy chaud et… bien lourd évidemment !
« Unleah The Wolf » ou libérez la bête qui sommeil en vous. Débarrassez-vous de votre vernis de civilisation et gagnez des contrées barbares qui illustreraient bien les aventures d’un célèbre Cimmérien. Vous galopez au son de la batterie folle de Bubu et de la basse endiablée de Rikki, les riffs speed et puissants de Michaël et Jens fouettent vos longues tignasses. Bande de graisseux que vous êtes, vêtus d’armures cloutées et patchées, que demandez-vous de plus ?
Pour ceux qui ne connaissent pas la formation de Grenoble, plus de vingt ans d’existence au compteur tout de même, « Raised On Metal » est l’occasion rêvée de découvrir comment dans l’hexagone on représente dignement le heavy metal old-school. Vous aimez GRAVE DIGGER et RUNNING WILD ? Foncez emplir vos esgourdes de bon son et voyagez avec vos âmes vers des ténèbres de réconfort, "Souls Of Black" est juste à point pour ce faire. Car oui, quand un album de heavy est réussi c’est avant tout quand il sait vous faire voyager, et que sa texture narre une histoire antédiluvienne. Non seulement l’album est excellent, mais il est riche d’apports d’autres influences. Jens est un fan de BATHORY, et il a l’audace, ou le génie, de pondre un titre hommage au maître : l’hypnotique "Through Fire, Ice And Blood". Subtile mariage des styles. Je parlais de dépaysement, nous voilà en pleine bataille mythologique. Nous entendons le martèlement des tambours du destin et un refrain chanté par les nornes elles-mêmes. Pari réussi que ce titre fabuleux. Nous trouvons plus loin son frère, le sombre "Evil", dont la profondeur est... abyssale. Miam !
Le titre éponyme fonce toutes guitares dehors. Oui, nous sommes fiers d’avoir été élevés dans le metal. Déclaration d’amour s’il en est. Un morceau de speed metal à l’allemande. Royal. Ils ont bouffé des citrouilles étant jeunes les gars de LONEWOLF, en témoigne l’ultra rapide "Extinctions Of The Stars".
La production n’est pas que brute de décoffrage. Il y a des introduction fines et travaillées. On s’envole sur des volutes électriques sur "Flight 19". Un titre qui fait penser à un petit groupe britannique, les loups remplacent Icare. LONEWOLF avec son style heavy teuton nous rappelle que la vierge de fer fut une création "romantique" d’outre-Rhin. Musicalement c’est l’occasion de sentir la virtuosité des quatre compères, sur leur rythmiques et leurs soli en permanence bien équilibrés. Et toujours cette voix particulière que personnellement j’adore.
Cet album est différent du précédent. Je dirai qu’ici nous sommes dans l’hommage appuyé. Il y a une maturité, une volonté de faire ressortir le meilleur de chaque influence. On y trouve des riffs plus lourds également, un martellement des fûts bien profond, dégustez "No God, No Master" de nos quatre cavaliers pour en saisir l’ampleur.
LONEWOLF. Un nom à connaître dans le paysage heavy. De la fonderie jaillit du metal simple mais épique, des riffs aisément mémorisables qui accompagnent à merveille vos soirées entre amis de bon goût. Dégustez sans modération avec une bonne mousse ce « Raised On Metal ».