26 novembre 2017, 17:10

LONEWOLF

• "Raised On Metal"

Album : Raised On Metal

C’est en forgeant qu’on devient metalleux. Cela pourrait constituer la devise de LONEWOLF.

Jens Börner et sa bande de loups sont de retour. « Unleash The Wolf » comme ils le clament eux-mêmes ces loulous pas si solitaires. Jens, quand on parle de metal, il s’y connaît, un métallurgiste à la voix éraillée si particulière. La fonderie vous déverse directement de ses fourneaux un heavy chaud et… bien lourd évidemment !

« Unleah The Wolf » ou libérez la bête qui sommeil en vous. Débarrassez-vous de votre vernis de civilisation et gagnez des contrées barbares qui illustreraient bien les aventures d’un célèbre Cimmérien. Vous galopez au son de la batterie folle de Bubu et de la basse endiablée de Rikki, les riffs speed et puissants de Michaël et Jens fouettent vos longues tignasses. Bande de graisseux que vous êtes, vêtus d’armures cloutées et patchées, que demandez-vous de plus ?

Pour ceux qui ne connaissent pas la formation de Grenoble, plus de vingt ans d’existence au compteur tout de même, « Raised On Metal » est l’occasion rêvée de découvrir comment dans l’hexagone on représente dignement le heavy metal old-school. Vous aimez GRAVE DIGGER et RUNNING WILD ? Foncez emplir vos esgourdes de bon son et voyagez avec vos âmes vers des ténèbres de réconfort, "Souls Of Black" est juste à point pour ce faire. Car oui, quand un album de heavy est réussi c’est avant tout quand il sait vous faire voyager, et que sa texture narre une histoire antédiluvienne. Non seulement l’album est excellent, mais il est riche d’apports d’autres influences. Jens est un fan de BATHORY, et il a l’audace, ou le génie, de pondre un titre hommage au maître : l’hypnotique "Through Fire, Ice And Blood". Subtile mariage des styles. Je parlais de dépaysement, nous voilà en pleine bataille mythologique. Nous entendons le martèlement des tambours du destin et un refrain chanté par les nornes elles-mêmes. Pari réussi que ce titre fabuleux. Nous trouvons plus loin son frère, le sombre "Evil", dont la profondeur est... abyssale. Miam !

Le titre éponyme fonce toutes guitares dehors. Oui, nous sommes fiers d’avoir été élevés dans le metal. Déclaration d’amour s’il en est. Un morceau de speed metal à l’allemande. Royal. Ils ont bouffé des citrouilles étant jeunes les gars de LONEWOLF, en témoigne l’ultra rapide "Extinctions Of The Stars".

La production n’est pas que brute de décoffrage. Il y a des introduction fines et travaillées. On s’envole sur des volutes électriques sur "Flight 19". Un titre qui fait penser à un petit groupe britannique, les loups remplacent Icare. LONEWOLF avec son style heavy teuton nous rappelle que la vierge de fer fut une création "romantique" d’outre-Rhin. Musicalement c’est l’occasion de sentir la virtuosité des quatre compères, sur leur rythmiques et leurs soli en permanence bien équilibrés. Et toujours cette voix particulière que personnellement j’adore.
Cet album est différent du précédent. Je dirai qu’ici nous sommes dans l’hommage appuyé. Il y a une maturité, une volonté de faire ressortir le meilleur de chaque influence. On y trouve des riffs plus lourds également, un martellement des fûts bien profond, dégustez "No God, No Master" de nos quatre cavaliers pour en saisir l’ampleur.

LONEWOLF. Un nom à connaître dans le paysage heavy. De la fonderie jaillit du metal simple mais épique, des riffs aisément mémorisables qui accompagnent à merveille vos soirées entre amis de bon goût. Dégustez sans modération avec une bonne mousse ce « Raised On Metal ».

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
Ses autres publications

1 commentaire

User
GeGe Vizcaino
le 18 déc. 2017 à 12:53
bonne chronique qui m'a donné envie d'écouter le skeud.<br />
Merci de vous identifier pour commenter
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK