Enregistré en 2015 et sorti cet automne durant la tournée The Optimist d’ANATHEMA, « Monochrome », l’album de Daniel Cavanagh est une invitation à un voyage intérieur, à une promenade mélancolique sur une mer apaisée. Le musicien tient seul la barre acoustique de ce frêle esquif, sur lequel il accueille Anneke van Giersbergen, sirène dont le chant dessine des étoiles, et Anna Phoebe, au violon mirifique ("Dawn", "Soho").
Bien sûr, « Monochrome » s’inscrit dans le sillage des derniers albums de son groupe d’origine, mais dans une version épurée, essentielle et surtout personnelle.
Danny offre des mélodies brumeuses qui s’installent sur un lit de guitare, qui flotte sur des accords bleutés de piano. Sa voix, d’une sensibilité rare, s’unit à merveille à celle d’Anneke, comme le ciel épouse les flots en une ligne d’horizon à la pureté infinie. Le musicien prend son temps, laisse ses compositions dériver au fil de courants paresseux comme sur les neuf minutes du langoureux, celtique et subtil "The Silent Flight Of The Raven Winged Hours".
Parfois un solo de guitare, planant, comme sur "This Music" ou sur "The Exorcist", luit tel un phare timide au cœur de la douceur d’une nuit automnale. Le voyage s’achève sur un optimiste "Some Dreams Come True", qui nous offre la possibilité d’une île, l’espoir d’une terre accueillante pour sécher les larmes qui perlent à l’écoute de ce disque intense.