23 juin 2018, 7:16

Aura Noir

• "Aura Noire"

Album : Aura Noire

AURA NOIR, fondé en 1993, fait partie de ces groupes purs, qui ne dévient guère de leur route sombre, qui suivent sans cesse le même chemin de suie. Avec les 36 minutes d’« Aura Noire », les Norvégiens reviennent après une longue parenthèse de six ans. Ils restent fidèles à leur style de toujours, un black/thrash qui fleure bon les années 90. Si, sur ce disque, ils ralentissent parfois le rythme, leur style et leur maîtrise des musiques obscures restent remarquables ; une déflagration comme "The Obscuration" le prouve.

Les racines du trio plongent chez HELLHAMMER et CELTIC FROST, le tronc se tord vers SODOM et les branches aspirent à la sainte crasse de DARKTHRONE – « The Merciless », en 2004, a d’ailleurs été signé sur Tyrant Syndicate, le label de Nocturno Culto. "Grave Dweller" témoigne de cet amour pour le duo culte.

Sale, râpeux, porté par une batterie à l’efficacité brinquebalante, ce disque à la production abrasive brille d’une ambiance malsaine accentuée par les vocaux éraillés d’Aggressor qui dégagent une haine froide. Cette sensation oppressante est perceptible sur le long mid-tempo "Hell’s Lost Chambers", hanté d’un glauque passage instrumental : riffs efficaces et hurlements démoniaques pour un titre poisseux. Les passages plus groovy, comme sur "Mordant Wind", n’atténuent en rien l’oppression qui émane de « Aura Noire », disque qui sent le soufre éternel. AURA NOIR, encore une fois, est le maître de cérémonie parfait des anciens rituels.

Blogger : Christophe Grès
Au sujet de l'auteur
Christophe Grès
Christophe a plongé dans l’univers du hard rock et du metal à la fin de l’adolescence, au tout début des années 90, avec Guns N’ Roses, Iron Maiden – des heures passées à écouter "Live after Death", les yeux plongés dans la mythique illustration du disque ! – et Motörhead. Très vite, cette musique devient une passion de plus en plus envahissante… Une multitude de nouveaux groupes a envahi sa vie, d’Obituary à Dark Throne en passant par Loudblast, Immortal, Paradise Lost... Les Grands Anciens – Black Sabbath, Led Zep, Deep Purple… – sont devenus ses références, comme de sages grands-pères, quand de jeunes furieux sont devenus les rejetons turbulents de la famille. Adorant écrire, il a créé et mené le fanzine A Rebours durant quelques années. Collectionneur dans l’âme, il accumule les set-lists, les vinyles, les CDs, les flyers… au grand désarroi de sa compagne, rétive à l’art métallique.
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