28 juillet 2018, 10:41

BAD WOLVES

• Interview Tommy Vext

Tommy Vext et son groupe BAD WOLVES ont sorti en mai dernier « Disobey ». Managés par Zoltan Bathory de FIVE FINGER DEATH PUNCH, le groupe a fait parler de lui avec sa reprise de "Zombie" de THE CRANBERRIES et a explosé les charts à travers le monde. Metalhead, coach en addictologie, auteur, compositeur, Vext nous parle de son groupe, de l’album et de ses futurs projets.


Quelle est l’histoire de BAD WOLVES ?
John Boecklin (batteur du groupe et ex-DEVILDRIVER) avait commencé à composer et à faire des démos en vue d’un album en 2015. Il jouait dans son groupe et moi dans un autre. Il m’a envoyé la démo de "Learn To Live" où j’ai posé ma voix. Quelques heures plus tard, il me rappelait pour me dire qu’il avait d’autres chansons. Nous sommes allés en studio enregistrer cinq ou six titres ensemble. Nous voulions un truc bien bien heavy. Doc Coyle et Chris Cain, les guitaristes, sont ensuite arrivés. Doc bossait avec John également sur un projet. Il nous fallait un bassiste. Kyle Konkiel est venu un jour et ça a tout de suite fonctionné. Nous sommes un groupe très éclectique. Nous avons chacun énormément d’influences très variées. Nous sommes managés par Zoltan de FIVE FINGER DEATH PUNCH, j’ai été en tournée avec eux. Le premier single, "Learn To Live", est sorti en mai 2017 puis le second, "Toast Of The Ghost" en novembre. BAD WOLVES a deux facettes : le bon et le mauvais, comme notre musique : heavy et mélodique, harmonieuse.

Comment avez-vous travaillé sur « Disobey » ?
John et moi avons écrit ensemble les douze premières chansons avant même que le groupe ne soit officiellement formé. Nous sommes ensuite retournés en studio composer le reste avec le groupe. L’album parle des problèmes actuels de société comme la politique, l’économie, les réseaux sociaux, le virtuel… "Learn To Live" parle des problèmes d’addiction aux opioïdes par exemple.

Et cette pochette, qui l’a imaginée ?
C’est moi avec Zoltan Bathory. Elle représente bien la désobéissance. Une image guerrière.

Pourquoi le choix de sortir deux EP avant la parution de l’album « Disobey » ?
Nous l’avons fait pour les fans tout d’abord. Nous sommes partis en tournée. Nous voulions que le public commence à connaître nos chansons, c'est important pour les concerts. L’album a été dévoilé progressivement finalement. Il y a 16 chansons.

Alors, il y a ce gros succès au-delà du milieu metal avec votre reprise de "Zombie" de THE CRANBERRIES. Tu nous en parles ?
J’ai toujours été fan de THE CRANBERRIES et de beaucoup de leurs chansons. Je les écoutais au collège. J’ai toujours été un metalhead mais j’écoutais d’autres choses alternatives. Au début de l'année dernière, j’allais dans un café à Venice, en Californie pour écrire des paroles pour notre album avant de me rendre au studio pour enregistrer. Un jour, "Zombie" passait à la radio dans le bar et celle-ci a vraiment résonné en moi. Quand j'ai jeté un œil aux paroles de Dolores, j'ai réalisé que ce qu'elle exprimait était une chose avec laquelle l'humanité se débattait depuis toujours. Dan Waite, le responsable de notre label Eleven seven Music en Europe, était un ami de longue date de Dolores. Cette dernière lui a demandé de lui envoyer la chanson pour son approbation alors que nous étions dans les loges à la Wembley Arena lors de la dernière date de leur tournée européenne. Quelques jours plus tard, c'était la veille de Noël et j'étais à New-York avec ma famille, Dan m'a envoyé un SMS disant qu’elle adorait notre version et voulait même chanter dessus. C’était incroyable ! Je l’ai eu ensuite par messagerie. Elle était heureuse de chanter dessus et le lendemain, elle est décédée d’une overdose d’opioïdes. C’était tragique pour nous, pour les fans. Nous l’avons sortie et une partie des bénéfices générées ira à sa famille.

Que penses-tu du succès de "Zombie" ?
Honnêtement, je ne sais pas quoi en penser. C’était supposé être une reprise, Dolores devait chanter dessus et c’est devenu un titre hommage. La chanson est puissante, nous pensons à sa famille et à ses enfants.



Tommy, tu as une activité de coach en addictologie. Je t’ai vu parler à la You Rock Fondation. Quel est ton point de vue sur les troubles mentaux et la prévention du risque suicidaire ?
Une personne qui survit à une dépression, à une tentative de suicide, à un état de stress post traumatique, à une addiction aux drogues, à l’alcool, il faut l’aider et il existe de nombreux moyens pour ça. Il faut aussi informer, éduquer la population sur ces troubles. Il faut parler avec les gens atteints de ces maladies. Plus on en parle, mieux c’est. Il faut réapprendre à vivre, à accepter les choses, la maladie.

Un mot pour une chanson de ton album ?
"Better The Devil"…

Quel est le bon mot ? Travail.

"No Masters"…
Qui sait ?

"Run For Your Life"…
Liberté.

"Toast Of The Ghost"…
Malheureux.

Quels sont les futurs plans de BAD WOLVES ?
Nous partons en mini-tournée aux USA avec SHINEDOWN, puis il y aura des dates cet été avec FIVE FINGER DEATH PUNCH, NOTHING MORE et BREAKING BENJAMIN. Les festivals sont au programme aussi. Sont en cours de discussion des dates en Europe aussi, pour novembre et décembre. J’espère que nous viendrons en France. Nous allons beaucoup tourner aux USA mais avons hâte de traverser l’océan !

Comment décrirais-tu ta relation avec Zoltan ?
Très bonne. Un frère d’une autre mère. Nous avons dîné ensemble hier après un concert. Nous sortons ensemble souvent et c’est un très bon ami, un super manager.

Question metalhead, quel est ton top 6 albums ?
(Il réfléchit)
« Far Beyond Driven » de PANTERA, « Destroy Erase Improve » de MESHUGGAH, « From Mars To Sirius » de GOJIRA, « Burn My Eyes » de MACHINE HEAD, « Around The Fur » de DEFTONES, le « Black Album » de METALLICA. J’adore « Master Of Puppets » aussi mais pour moi et tout le monde, le « Black Album » a ouvert les portes du metal au monde. Cela a brisé un mur.

As-tu d’autres projets à côté de BAD WOLVES ?
Je me focalise actuellement sur BAD WOLVES. Je suis en train d’écrire un livre. Il ne sortira pas avant plusieurs mois. J’aimerais travailler avec le cinéma aussi.

Le fast questionnaire : deux propositions et tu choisis celle que tu préfères...
OK.

Studio ou tournée ?
Tournée.

Ecrire de la musique ou écrire des paroles ?
Je ne sais pas. Les deux.

Vegan ou viande ?
Viande.

eBooks ou livre imprimé ?
eBooks. Je ne peux pas voyager avec des livres en papier. C’est impossible.

Vinyl ou CD ?
CD même si j’apprécie les vinyls.

METALLICA ou SLAYER ?
METALLICA.


Blogger : Laurent Karila
Au sujet de l'auteur
Laurent Karila
Psychiatre spécialisé dans les addictions, Laurent Karila a collaboré à Hard Force de 2014 à 2023.
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