Il y a des groupes dont le relatif succès, rapide et mérité de surcroît, créé de la jalousie. Dans le cas de BEAST IN BLACK, déjà auteur d’un sublime premier effort en 2017 (le prometteur « Berserker ») : la formation finlandaise menée de main de maître par le leader et ancien BATTLE BEAST Anton Kabanen (qui assure également la production et le mixage) fut souvent dénigrée à cause de sa propension à utiliser énormément de samples en concert, à s’inspirer du heavy qui marche (SABATON, SONATA ARCTICA), et surtout à lorgner un peu trop vers la pop à la manière d’AMARANTHE. Bref on leur reprocherait une orientation super commerciale principalement constituée de refrains accrocheurs destinés à faire du fric.
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Déjà quand on a envie de faire du pognon dans la musique de nos jours, mieux vaut faire du rap que du metal à mon humble avis ! De plus : est-ce aussi simple que cela ?
Car il faut savoir (et pouvoir) les sortir, ces fameux "refrains accrocheurs" ! Et pour cela, il semblerait qu’une bonne grosse dose de talent soit nécessaire comme prérequis. Alors oui, l’album n’en manque pas si l'on considère le nombre de refrains fédérateurs, systématiquement constitués de plusieurs voix superposées, qui font mouche (presque tous les titres en fait, du décapant "Cry Out For A Hero" à "Sweet True Lies", en passant par le puissant "Unlimited Sin" ou l'entraînant "No Surrender"). Mais réduire ce deuxième album à un simple condensé de refrains réussis serait une grave erreur de jugement.
« From Hell With Love » regorge aussi d’excellents soli de guitare, souvent dispensés dans un format très court mais techniques à souhait et d’une très grande propreté (cela fait un peu penser au jeu hyper fluide de Kee Marcello sur « Out Of This World » du EUROPE de la grande époque). En tout cas, c’est juste le dosage qu’il faut pour être jubilatoire sans tomber dans le démonstratif ou l’ennuyeux.
On notera également de délicieuses nappes de claviers proches des sonorités qui circulaient dans les Top 50 des années 80 et qui rappelleront de forts bons souvenirs aux nostalgiques ("Die By The Blade"), certains titres qui lorgnent avec un talent éhonté vers le grand frère NIGHTWISH ("Repentless" et la ballade "Oceandeep"), sans oublier la pertinence des reprises réalisées sous un angle vraiment personnel (l’immortel "Killed By Death" de MOTÖRHEAD ou le fabuleux hit issu de la B.O. de Rocky IV "No Easy Way Out" de Robert Tepper).
Bref, on reste dans la continuité du premier album très inspiré par les années 80, débordant d'énergie et souvent réjouissant. Et si ce plaisir coupable paraît trop commercial à certains, tant pis : on l'écoutera en cachette !