1 avril 2019, 23:20

THE RAVEN AGE + DISCONNECTED

@ Paris (La Boule Noire)

Certaines dates sont de celles que l’on ne voudrait manquer pour rien au monde, et ce malgré toutes les embûches qui pourraient se dresser sur son chemin. Ce 1er avril 2019 a été de celles-là. En dépit d’un problème d’organisation apparu à la dernière minute, il était hors de question de se laisser gagner par l’abattement, surtout en cette belle journée printanière où le thermomètre avoisinait les 20 degrés sur la capitale, au gré d’un soleil radieux dans un pur ciel bleu qu’aucun nuage n’est venu ternir.

Effectivement, THE RAVEN AGE accompagné de DISCONNECTED sont venus nous rendre une petite visite dans cette sympathique salle de La Boule Noire, où l’accueil est très agréable, malgré une chaleur de four. Mais qu’importe le sauna, nous étions là pour prendre du plaisir. Et en la matière, les membres de DISCONNECTED sont devenus des "pros".
Après une tournée européenne en ouverture de TREMONTI fin 2018, puis les premières parties de JUDAS PRIEST au Zénith de Paris en janvier 2019 et de MASS HYSTERIA à La Cartonnerie de Reims en mars de cette même année, c’est un groupe plus soudé et plus fort que jamais qui monte sur la scène de La Boule Noire à 19h30 ce soir. Depuis à peine plus d’un an, le groupe Troyen n’a cessé de s’améliorer et de grandir, respirant l’amitié et transpirant la sincérité sur une scène qui semble faire partie intégrante de son ADN. Ces gars-là sont taillés pour ça, c’est une évidence, tant l’énergie qu’ils dégagent se propage à vitesse grand V dans la salle. Le public, en effet, se laisse gagner dès les premières notes de "Living Incomplete" et la pression ne redescendra pas d’un poil durant les 40 minutes de set qui leurs sont imparties. Le chanteur, Ivan Pavlakovic, monté sur ressorts, ne tient pas en place et prend possession de la scène avec une aisance déconcertante, comme si nous étions dans son salon. Il en va de même pour le guitariste et compositeur Adrian Martinot, qui égrène ses notes d’une pureté éclatante avec un sourire rayonnant. La paire Florian Mérindol et Romain Laure, respectivement guitariste et bassiste, sautent avec une synchronicité parfaite et bougent dans un même élan. Et que dire du batteur, Jelly Cardarelli, à la frappe surpuissante et à la régularité métronomique (malgré une santé un peu affaiblie, selon ses dires) ? Si tout le monde pouvait avoir autant de pêche en étant malade, la sécu ferait des économies !

Les festivités se poursuivent avec "Blind faith" suivi du très mélodique "Wounded Heart" et continuent de tout ravager sur leur passage, mais c’est lors du groovy "Losing Yourself Again" que le public va vraiment perdre la boule (et quelques litres de sueur supplémentaires), grâce à Ivan, survolté, qui descend dans le pit-photo pour être au plus près des fans et faire monter la température de quelques degrés.

Avec son intro orientalisante, "For All Our Sakes" donne une fausse impression d’accalmie mais c’est pour mieux nous laminer. Ivan présente ensuite la trop rare "The Wish", que l'on n’avait eu la chance d’entendre live que lors de la release party de l’album l’an dernier. Quel excellent choix tant cette chanson très mélodique se prête bien à l’exercice de la scène ! (A ce propos,  si le groupe avait la bonne idée de rejouer "Armageddon" et son riff ravageur… A bon entendeur !).
C’est déjà la fin du concert  avec  le titre éponyme "White Colossus" qui est la conclusion parfaite à ce show dynamisant, mis en lumière et en son par les inséparables twin brothers Emmanuel Rousselle et Pierrot Kenroll, qui ont une fois encore, fait un super boulot. Le groupe profite de quelques minutes supplémentaires pour faire la traditionnelle photo de famille et sort de scène sous les acclamations fournies d’un public conquis. DISCONNECTED progresse à pas de géant et on ne peut qu’être admiratifs de la passion et de la volonté sans faille dont fait preuve le groupe. Surtout, revenez-nous voir quand vous voulez, les gars !

C’est au tour de THE RAVEN AGE d’investir la scène après une pause d’une trentaine de minutes. "Bloom Of The Poison Seed", l’intro du dernier album « Conspiracy », sorti depuis peu, résonne enfin dans une salle bien remplie avec un public dans les starting-blocks, prêt à réagir au quart de tour. Les cinq musiciens déboulent sur scène tout sourires et pleins d’entrain et nous envoient dans la gueule "Betrayal Of The Mind", très puissant et dynamique. Le son est fort mais malheureusement souvent dominé par la basse du survolté Matt Cox et la caisse claire de Jai Patel, ce qui aura tendance à noyer un peu les guitares de George Harris et Tony Maue, ainsi que la voix de Matt James. Mais qu’à cela ne tienne, les fans et les musiciens ne boudent pas leur plaisir d’être là et ça se sent.
L’énergie et la sincérité du groupe sont bien présentes, et même si on peut parfois leur reprocher des influences trop marquées, les membres de THE RAVEN AGE font preuve d’une bonne humeur contagieuse, d’une fougue appréciable et d’une dextérité musicale indéniable. "Promised Land", sera l’un des quatre titres extrait du premier album « Darkness Will Rise », le groupe préférant ce soir mettre nettement l’accent sur les chansons de « Conspiracy ». C’est donc tout naturellement que le concert se poursuit avec "Forgotten World" et l’excellent titre archi-méga-bourrin "Surrogate".

Peu de temps de pause, le groupe entier est remonté comme un coucou et la sueur coule à flot, aucun des musiciens ne se ménageant. S’enchaînent "The Merciful  One", "Salem’s Fate" où les fans reprennent le riff principal en chœur, "Fleur de Lis" et en point d’orgue l’imparable "The Day The World Stool Still" sur laquelle tout le public chante comme un seul homme. Décidément, cette chanson est une vraie réussite, gagnant encore plus de puissance en concert. L’un des meilleurs moments de la soirée avec "The Face That Launched A Thousand Time" qui voit Matt James s’emparer d’une guitare acoustique et nous délivrer une intro toute en délicatesse, avant que le reste du groupe ne le rejoigne pour un final de toute beauté.

"Tomb Of The Unknown Soldier" nous lamine encore un peu plus avec son riff assassin et sa batterie survoltée, suivi de "Stigmata" qui sonne bien mieux en live que sur l’album. En guise de rappel, l’épique "Grave Of The Fireflies" et sa belle intro à la guitare assurée par George Harris, voit Matt James revenir couvert d’une houppelande, tel le personnage sur la pochette de l’album, puis le très Maiden "Seventh Heaven" ainsi que "Angel In Disgrace" nous sont servis sur un plateau par un groupe qui ne relâche pas une seconde la pression. Et voici déjà venu le moment de la photo finale pour laquelle le public ne se fait pas prier afin de prendre joyeusement la pose, après une heure et demie d’un concert intense pendant lequel nous ne nous sommes pas ennuyés une seconde.

Un final en beauté pour un groupe dont la gentillesse et le capital sympathie ne peuvent aucunement être mis en défaut, les cinq musiciens ayant pris le temps de parler longuement avec leurs fans, tout en signant moults autographes et se prêtant volontiers au jeu des photos.
Steve Harris (venu discrètement assister au concert depuis les coulisses) peut être fier de son fils et du chemin qu’il a parcouru. THE RAVEN AGE est un groupe peut-être encore jeune et en pleine évolution, qui a un potentiel non négligeable, pour peu qu’il arrive à digérer ses influences et se forger sa propre identité musicale, mais avec lequel on a l’assurance de passer une excellente soirée, et ce ne sont pas les nombreux fans présents qui me contrediront.
Quand le groupe repassera sur notre territoire, n’hésitez donc pas à faire le déplacement.


(Photos Ellen Le Quément)

Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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