Norvège, Suède, Danemark, etc. Le nord de l’Europe n’est pas avare en termes de formations metal. Le trio BOKASSA est, lui, de Trondheim en Norvège et a à son actif deux EP et un album, « Divide And Conquer » et s’il nous est familier aujourd’hui, c’est pour avoir assuré récemment une date au Stade de France en première partie de METALLICA (dont le batteur est d’origine danoise, tiens tiens…) et GHOST (des suédois, ah bon ?) et qui les ont vus « assurer la quiche » comme on dit, une telle position sur une affiche de cet acabit s’avérant plutôt casse-gueule. Une épreuve remportée pourtant haut la main et avec les honneurs grâce à des compositions directes, rentre-dedans et de très bonne qualité.
C’est exactement ce que l’on retrouve sur ce nouvel album, « Crimson Riders ». Neuf chansons (dont une intro, "Brologue") aux allures de déflagration dont on retient d’emblée l’ouverture sur "Charmed And Extremely Treacherous", "Mouthbreathers Inc." ou la lourde et définitivement stoner "Crimson Riders". Des micros pour tous également, ce qui permet au guitariste et chanteur principal Jørn Kaarstad d’être épaulé par ses camarades Bard Linga à la basse et Olav Dowkes à la batterie sur des chœurs ou en appui de la ligne de chant principale, scandant ainsi des paroles et incitant l’auditeur à faire de même. Influences punk, nous dit la bio, mais surtout hardcore, ce que l’on ressent très nettement sur la rapide "Blunt Force Karma" (et, comme dit précédemment, lors de ces chœurs scandés tout au long de l’album) avant que ce disque blitzkrieg de 29 minutes seulement se referme sur l’épique "Immortal Space Pirate 2: The Last Shredi" qui tape légèrement dans le black metal lors de certains passages sans que cela dénote leur paysage musical.
Adoubés par Lars Ulrich, batteur de METALLICA, qui les a emmenés avec lui sur leur tournée européenne, on peut se féliciter de les avoir vus et entendus grâce à cette exposition médiatique inespérée pour ce groupe formé en 1994. Une formation qui se promet encore de beaux jours devant elle car on sent chez le trio une envie farouche d’en découdre et une volonté affirmée, le tout englobé dans des compositions immédiates, sincères et bougrement efficaces, bien qu’il lui reste à parfaire son identité pour se démarquer totalement du reste de la scène actuelle, qui compte des milliers de groupes. BOKASSA, un diamant brut à ciseler finement (je ne pouvais pas passer à côté, désolé. « Bonsoir Madame… »).