Ecouter un album de KILLSWITCH ENGAGE, c’est comme déguster son dessert préféré. On sait pertinemment quel goût il aura, mais on ne s’en lasse pas. Et non content de le dévorer, on en reprend encore une part bien copieuse. Et cette nouvelle livraison du quintet du Massachusetts, « Atonement », ne déroge pas à la règle. Avec cette fois, une dimension émotionnelle plus prégnante que sur les précédents albums.
En effet, Jesse Leach, le chanteur, ayant subi une opération d’un polype sur les cordes vocales lors de l’élaboration de l’album en 2017, a dû faire de la rééducation et réapprendre à chanter. Malgré une énorme période de doutes et une peur de la page blanche, Leach a réussi à surmonter ses blocages pour livrer le meilleur de lui-même, mettant en avant sa fabuleuse voix mélodique et ses screams déchainés.
Le but de KILLSWITCH ENGAGE depuis 20 ans est de proposer un metal super énergique, à la fois bourré de refrains et de mélodies mémorisables. Sans culpabilité aucune, les géniteurs du metalcore n’ont d’autres souhaits que de donner du plaisir aux auditeurs en s’amusant un maximum. En effet, comment ne pas se mettre à sauter dans tous les sens dans son salon en écoutant des titres tels que "Know Your Enemy", "Bite The Hand That Feeds" ou l’excellente "The Crownless King" avec la participation du frontman de TESTAMENT, Chuck Billy. Autre intervenant et non des moindres, Howard Jones, actuel chanteur de LIGHT THE TORCH et ancien chanteur de KILLSWITCH ENGAGE de 2002 à 2012, forme un duo parfait avec Jesse Leach sur "The Signal Fire". Leurs voix se mêlent à la perfection, tant et si bien qu’on en vient à regretter qu'ils ne nous aient pas proposé ce mariage idéal plus tôt. En un mot comme en cent, ils foutent le feu à la baraque, soutenus par les quatre autres musiciens - Adam Dutkiewicz (guitare et chœurs), Joel Stroetzel (guitare rythmique), Mike D’Antonio (basse) et Justin Foley (batterie) qui font un travail formidable, laminant les cervicales sans relâche avec une rythmique puissante et aiguisant nos sens avec des riffs ciselés et des solis superbes.
A côté de ces titres bien couillus, se trouvent également des pépites d’émotion pure dont le meilleur exemple est "I Am Broken Too". Cette chanson est une perle, la voix sensible et cependant tout en retenue de Jesse Leach, fait monter les larmes aux yeux, d’autant plus lorsqu’on sait que le texte parle de mal-être mental, d’idées noires et suicidaires. Probablement l’un des meilleurs titres de la déjà longue carrière du groupe. "I Can’t Be The Only One" et "Take Control" sont deux autres titres où l’émotion est palpable notamment grâce à une interprétation du chanteur entre finesse et brutalité, le déchirement d’une âme tiraillée dans tous les sens. "Us Against The World", "As Sure As The Sun Will Rise", "Unleashed", et "Ravenous" font partie des chansons les plus mélodiques de l’album, avec des refrains accrocheurs qui seront à coup sûr repris en chœur par le public lors des prochains concerts. Ne reste plus qu’à attendre patiemment (ou pas) la venue du groupe dans nos contrées lors d’une prochaine tournée.
Car KILLSWITCH ENGAGE en live, c’est une boule d’énergie pure qui file la banane et vous laisse avec un sourire béat sur le visage de longues heures après. Tout comme la dégustation de ce dessert dont on raffole. « Atonement » (qui signifie expiation) agit de la même manière. Un remède, une purification pour toutes les âmes blessées, un doudou pour s’endormir avec le sourire, un baiser dont le parfum reste sur les lèvres. Puisse KILLSWITCH ENGAGE continuer de nous offrir ce baiser pendant encore de longues années.