3 mars 2020, 18:00

MY DYING BRIDE

• "The Ghost Of Orion"

Album : The Ghost Of Orion

Cinq ans après le dernier album en date « Feel The Misery », MY DYING BRIDE revient pour la plus grande joie de ses fans. Les Anglais ont traversé des épreuves sans nom, la pire étant le cancer de la toute jeune fille du chanteur Aaron Stainthorpe. La maladie vaincue, le line-up stabilisé et la créativité revenue, ils nous proposent aujourd'hui un doom empreint de sentiments sombres que seule une lueur d'espoir vient éclairer. L'écriture de « The Ghost Of Orion » s'est faite dans la douleur et son enregistrement dans le tumulte mais on peut constater que la résilience est ici source de beauté musicale. Sans être un concept album, les 8 titres de « The Ghost Of Orion » se lient parfaitement entre deux pistes mises en parallèle : "Your Broken Shore" et "Your Woven Shore". Tout en douceur et nostalgie, c'est peut-être l'album le plus accessible de MY DYING BRIDE mais aussi, par le contexte, le plus intrinsèquement touchant.

Dès les premiers riffs du single extrait "Your Broken Shore", on reconnaît le son MY DYING BRIDE : guitares lentes et rythmes mid-tempo, violon et chant clair et posé d'Aaron Stainthorpe sur une atmosphère mélancolique. Les growls viendront ensuite apporter le relief de la colère à un titre des plus personnels.
"To Outlive The Gods" est fidèle à ce que nous propose MY DYING BRIDE depuis 30 ans à savoir un doom efficace, triste et d'une grande sensibilité, amenant l'auditeur vers les confins de l'âme torturée. Le chant telle une complainte se pose avec perfection sur les riffs de guitares mélodiques et les parties de violon viennent magnifier le tout.
"Tired Of Tears" est plus brutal, avec des guitares lourdes et un rythme pesant, comme pour appuyer la douleur transcrite par des paroles déchirantes. C'est un véritable hymne à l'espoir de vie aux côtés de fantômes envahissants et glaciaux. Un titre simple mais efficace.
"The Solace" est une pépite épurée avec seulement les guitares d'Andrew Craighan et la voix éthérée de Lindy-Fay Hella (chanteuse de WARDRUNA). Des mélodies réconfortantes et une voix douce sont comme une berceuse au chevet d'un enfant en mal de sommeil. On se laisse facilement emporté par un sentiment de sérénité toute relative mais salvatrice.
"The Long Black Land" et son intro au violoncelle de Jo Quail nous ramène vers des horizons plus tumultueux avec des growls omniprésents et des riffs incisifs. C'est un titre de doom profond, lent et sombre comme on les aime. Le riff de guitares simple et répétitif du break nous confère le sentiment d'être plongé dans la torpeur dont seul le chant clair de Stainthorpe nous sortira. Un doux réveil avant le retour à une réalité triste.
"The Ghost Of Orion" est un titre à la structure basique de riffs de guitares acoustiques répétitifs et de voix susurrées, créant une atmosphère spectrale et mystérieuse. Le fantôme rôde, danse et nous souffle des mots doux à l'oreille. Hypnotique.
"The Old Earth" semble nous emmener sur un terrain praticable mais le chemin change brutalement de cap avec un riff agressif et lourd et des growls posés puis hurlés comme une rancœur déferlante. Un morceau tout en dualité, sincère et brut. Enfin, "Your Woven Shore", pendant du premier titre de cet album, termine « The Ghost Of Orion » par des chœurs angéliques, du violoncelle et des claviers d'une grande finesse. Fin heureuse ou funeste, chacun y trouvera le sens et le destin qui l'on inspiré pendant l'écoute de ce joyaux.

Après 30 ans de carrière, MY DYING BRIDE se concentre désormais sur l'essentiel et propose une musique aussi belle que sombre. Tout combine à faire du groupe une valeur sûre du doom anglais. Son visuel est magnifique, sa musique saisissante et son contenu extrêmement fouillé. « The Ghost Of Orion » offre tout ce que l'on aime chez MY DYING BRIDE et plus encore. Il touchera en plein cœur les fans mais permettra aussi d'élargir son public grâce à un concept fédérateur. Un album à ne pas manquer.

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK