21 août 2020, 18:00

ALICE IN CHAINS

• "Facelift" (1990 - Retro-Chronique)

Album : Facelift

Nous sommes en 2020 et cet album fête ses... 30 ans !

Le 21 août 1990, ALICE IN CHAINS donne un concert à l'Off-Ramp Café de Seattle (détails à retrouver ici) pour fêter dignement la sortie de « Facelift », son premier album. Formé en 1987, le quatuor a édité un mois auparavant, un EP trois titres, « We Die Young », dont deux titres sont recyclés sur ce disque et le groupe rejoint la vague grunge (quel terme presque dédaigneux quand on y songe) des groupes issus de Seattle, les NIRVANA, SOUNDGARDEN et PEARL JAM, formant la partie visible de l’iceberg. Digne retour des choses, c’est leur album qui se voit le premier certifié or, en septembre 1991, puis fait s’envoler les chiffres avec un double platine (2 millions de copies vendues) et un siège numéroté 42 dans les classements US. Boosté par le binôme Layne Staley (chant) et Jerry Cantrell (guitare-chant), ALICE IN CHAINS ne traîne pas une section rythmique derrière lui mais un bassiste, Mike Starr, et un batteur, Sean Kinney, qui assoient des rythmiques aussi lourdes que des boulets de canon. Comment échouer, n’est-ce pas ?

Torturé. S’il est un seul mot que l’on pourrait employer pour désigner le chant et l’attitude de Layne Staley, ce serait celui-ci. Et pourtant, à l’époque ce grand blond n’est pas encore totalement en proie aux affres de l’addiction à l’héroïne qui lui coûtera la vie douze ans plus tard, laissant à 34 ans seulement une génération de fans orphelins, n’ayant alors que 3 albums pour se consoler (excepté le « MTV Unplugged » de 1996 et le « Live » paru en 2000). Tout en contraste, « Facelift » apporte des moments de joie sautillante comme sur "We Die Young" (bon ok, c’est pas évident quand on lit le titre), "Bleed The Freak" ou plus encore "Put You Down" et son gimmick funky. Puis, tel l’effet d’une douche glacée, des instants de douleur palpable auditivement lorsque résonne "Love Hate Love" par exemple. Grâce totale avec "Man In The Box" ou "It Ain’t Like That" où, sur cette dernière, la guitare désaccordée de Cantrell, qui fera dès lors office de signature, et le vrombissement de la basse de Starr (lui aussi décédée d’une overdose en 2011) nous enveloppent de manière sonore d’une chape de plomb, un metal... lourd. Sans parler de "Sunshine" aux accords rock'n'roll totalement décortiqués et remodelés afin de sonner de manière inédite. Comment résister à tel envoutement ? Ne cherchez pas, c’est impossible.



​Complètement déconnecté de la réalité en raison de son addiction, Layne Staley parvient tout de même à sortir en 1992 avec ses camarades le monolithique « Dirt », inégalé à ce jour. A cette époque, le groupe tourne encore mais à la suite de la sortie de l’éponyme « Alice In Chains » (connu également sous les noms de « Tripod » ou encore « The Dog Album »), c’en est déjà fini. On compte à ce moment uniquement quatre maigres concerts donnés en première partie de la tournée de reformation de KISS et c’est tout. Pourtant, une gemme voit le jour avec la sortie de l’album « MTV Unplugged », un concert acoustique enregistré le 10 avril 1996 à New York au Majestic Theater de la Brooklyn Academy Of Music. Ruiné physiquement et mentalement, Staley y livre on ne sait trop comment une prestation hors du temps, tel un ange qui allait être rappelé auprès de Dieu presque six ans plus tard jour pour jour. On y remarquait une dernière fois la marque d’un génie musical, à ranger aux côtés de la prestation similaire donnée en novembre 1993 par Kurt Cobain pour l’album de la même série.

Pour aller plus loin :

« Dirt » (1992) - Attention chef d’œuvre !
« Black Gives Way To Blue » (2009) - Le superbe album du superbe retour d'ALICE IN CHAINS avec un superbe William DuVall.
« Rainier Fog » (2018) - A nouveau, ALICE IN CHAINS livre un album d’où émergent de vraies réussites.


Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK