2 juin 2012, 16:22

FEAR FACTORY : Burton C Bell

 

 

 

 
Elle est bien lointaine l'époque où Burton C. Bell et Dino Cazares étaient deux noms qui ne pouvaient plus êtres placés l'un à côté de l'autre. En effet les relations entre les deux compères, créateurs du groupe FEAR FACTORY en 1990, n'ont pas toujours été au beau fixe, en témoignent "Archetype" (2004) et "Transgression" (2005), deux albums sur lesquels Burton C. Bell, vocaliste du groupe, avait décidé de se séparer de son éternel bras droit pour cause de conflit interne.
 
Ce n'est qu'en 2009 que le duo trouvera un nouveau terrain d'entente et décidera de donner un second souffle à FEAR FACTORY avec l'album "Mechanize" qui paraîtra alors un an plus tard.
Au fond, l'aventure FEAR FACTORY ne se vit-elle pas mieux à deux ? C'est ce que la formation a voulu nous faire comprendre avec cette nouvelle parution prévue pour le 5 juin 2012 : "The Industrialist", album dont le processus créatif, comme nous l'explique Burton plus bas, n'aura pas sollicité beaucoup d'intermédiaires, si ce n'est aucun... Au fond, ne sommes-nous jamais mieux servis que par nous mêmes ? Il nous faudra encore patienter quelques jours pour en écouter le résultat, mais en attendant, qui mieux que Burton C. Bell lui-même pour nous éclairer sur ce nouveau disque ?
(Par Juliette Legouy et Hugo Tessier)
 

Le 5 juin va sortir “The Industrialist”, le prochain album de FEAR FACTORY qui succède à “Mechanize” sortit en 2010, qu’avez-vous fait pendant ces 2 années ?
Depuis que nous avons sorti “Mechanize”, nous avons beaucoup tourné. Après ça, l’année dernière je suis allé à Vancouver pour enregistrer le nouvel album de CITY OF FIRE... On l’a quasiment fini mais pour beaucoup de raisons il ne sortira probablement pas avant l’année prochaine… Ensuite je suis rentré chez moi pendant un petit moment, puis le 29 Octobre je suis arrivé ici à L.A pour commencer à écrire et enregistrer le nouvel album de FEAR FACTORY !

Sur votre site internet se trouve un petit trailer qui annonce cette parution. Bien sûr on ne peut pas juger un album sur une vidéo de 2 minutes, mais on a quand même l’impression d’être dans un univers très familier de FEAR FACTORY. Aviez-vous besoin de revenir à l’essentiel avec ce nouveau disque ?
Oui, absolument. Ce qu’on a fait avant de commencer l’écriture, c’est qu’on s’est assis avec Dino (Cazares) et Rhys Fulber (Ndlr : le producteur de "The Industrialist") pour discuter de ce qu’on devait faire pour cet album. J’ai suggéré de ramener le côté industriel de FEAR FACTORY, qui avait été négligé pendant un bout de temps. Pour moi, cet élément est un de mes préférés qui constitue FEAR FACTORY. C’était un objectif commun, et conscient, de réintroduire cet aspect dans le mix. Et je pense sincèrement que c’est ce que nous avons réussi à faire sur cet album, c’est un «hybride parfait» composé d’un côté industriel et d’un autre metal. Ça a vraiment créé une nouvelle genèse de ce son propre à FEAR FACTORY. C’est à la fois un son classique et nouveau de FEAR FACTORY.



Au fond, ne penses-tu pas que c’est ce que les fans attendaient ? Le retour du côté industriel ?
Hmmm je ne sais pas à quoi ils s’attendaient, mais moi, c’est ce que je voulais ! (Rires) Quand j’écoute cet album, je me dis que c’est comme ça que doit sonner FEAR FACTORY. Je suis moi-même un fan du groupe, c’est vraiment quelque chose que je voulais ramener. Et je pense que les fans vont l’entendre, et qu’ils vont se dire : «Oui, ça c’est un album de FEAR FACTORY». Il y a longtemps, c’est ce même son qui nous avait fait sortir du lot, il nous a rendu unique.

Un retour aux racines donc ?
Oui ! Une partie de nos racines, c’est l’expérimentation. C’est ce qu’on a fait ici, avec de nouveaux sons, et aussi une nouvelle approche qui a été d’utiliser une boite à rythme à la place d’un vrai batteur.

C’est exact oui. «The Industrialist», c’est aussi un concept album, tu peux nous l’expliquer ?
Bien sûr. Dans la lignée du style de FEAR FACTORY, c’est une histoire futuriste, toujours homme contre machine. Mais l’intrigue cette fois-ci, c’est que l’histoire est racontée du point de vue d’un automate qu’on appelle «The Industrialist » (L’industriel). Il est à la pointe de tout ce que l’on peut faire à cette époque, mais comme la technologie avance, elle en produit toujours un encore meilleur. Cet automate connu par le nom de «The Industrialist» devient conscient de son existence par sa mémoire, ses expériences… Et il se bat pour sa propre survive, tout ça en entrainant d’autres automates avec lui. C’est une machine qui se bat contre l’homme pour exister.

Tu t’es donc mis du côté des machines cette fois-ci ?
C’est vrai oui. Il y a beaucoup de pensées philosophiques dedans, mais aussi des connotations religieuses, d’implication morale… Qui a le droit de dire qu’une machine ne peut pas se battre pour sa propre existence ? C’est un peu comme les gens qui font des manifestations pour l’égalité, pourquoi une machine n’y aurait-elle pas le droit ?

 

 

Dino Cazares & Burton C. Bell © Kevin Estrada

FEAR FACTORY a été parmi les groupes phares de Roadrunner Records pendant longtemps. Comme votre précédent album, «The Industrialist» est publié sur le label Candelight Records, qu’est-il arrivé ?
Roadrunner n’en a pas voulu ! On s’est fait virer il y a quelques années. Maintenant nous travaillons avec des labels qui nous donnent le contrat que nous voulons. Roadrunner n’est plus indépendant aujourd’hui, c’est un label major au-dessus duquel plane une grande ombre qui s’appelle Warner…

Ça veut aussi dire que vous êtes plus libres aujourd’hui ?
Nous avons beaucoup plus de liberté. Dino et moi avons le dernier mot sur tout ce que l’on veut concernant notre musique.

Le line-up de FEAR FACTORY n’a pas énormément changé pendant 10 ans, mais depuis 2002 on peut voir qu’il s’agite beaucoup, il y a-t-il une raison particulière à cela ?
Il y a beaucoup de raisons ! C’est le déroulement des choses…

Ça n’a pas enrayé votre processus de création ? Ou au contraire, est ce que cet apport de nouveau sang vous a aidé, avec de nouvelles idées ?
C’est Dino et moi qui avons écrit cet album, avec Rhys. Nous avons utilisé une boite à rythme… Et personne d’autre ! John Sankey était en charge de programmer la batterie mais c’est vraiment Dino, Rhys et moi qui avons tout écrit. Je pense que ça a eu un impact non négligeable, en trio nous étions beaucoup plus concentrés. Tous les trois nous fonctionnions beaucoup mieux ensemble que si une autre personne se serait ajoutée au processus. Ça fait presque 20 ans que nous travaillons ensemble. Et en plus de bien s’entendre au travail, nous sommes de très bons amis !

 

 

 

 

Burton C. Bell & Dino Cazares © Kevin Estrada

FEAR FACTORY évoque le combat homme contre machine depuis longtemps. Aujourd’hui avec nos ordinateurs, téléphones portables, les intelligences artificielles… Ne penses-tu pas que les machines ont gagné le combat ?
(Rires) Ca dépend à qui tu parles ! Par exemple... (Il réfléchit) «Les machines ont gagné le combat»… Nous n'avons plus de joueur de synthé, maintenant nous utilisons une machine. Si tu parles d’une usine de voitures, il y a plus de machines qui fabriquent des voitures que d’humains... En parlant des téléphones, on en est assez dépendant, l’accès instantané à l’information… Mais ça ne veut pas dire que la technologie a gagné ! Ça a simplement ouvert les portes à l’information globale, ça nous rend plus au courant de tout ce qui se passe dans le monde. Les machines ont-elles gagnées ? Pas comme dans «Terminator I» ! (Rires) Ce n’est pas allé si loin ! Pour l’instant, on a le contrôle. Je ne sais pas si tu connais ou as entendu parler de Ray Kurtzweil, l’inventeur du synthétiseur Kurtzweil et de beaucoup d’autres choses, mais il a une théorie selon laquelle l’homme et la machine vont devenir qu’un en l’an 2045...

T’es d’accord avec ça ?
Bah, c’est un mec bien et intéressant, la technologie avance ! Elle se dirige même vers la biotechnologie. Des mains peuvent être remplacées, avec des neurones capables de communiquer avec ton cerveau, tu peux faire bouger des doigts bioniques ! Il y a aussi des cœurs mécaniques, des yeux avec lesquels tu peux voir ! On développe aussi des technologies pour faire bouger des machines par la pensée… La possibilité que ça se passe est bien réelle ! Il parle aussi de nanotechnologie, des nano robots injectés dans ton système sanguin programmés pour agir contre les cancers, les tumeurs, toute sorte de maladie. Il prédit que les maladies vont disparaitre. Mais ! Il y a une chose à prendre en compte, c’est l’argent. Seuls ceux qui auront les moyens seront capables de contrôler tout ça. Je pense que toutes les implications avancées par cette théorie sont vraies, mais je pense aussi que ça peut se retourner contre nous car, si on est capables de programmer une nanotechnologie à l’intérieur de notre corps, ça veut aussi dire que quelqu’un d’autre peut te contrôler. Une autre forme de contrôle !

Eh bien on dirait que tu as plein d’idées pour tes prochains albums…
(Il éclate de rire) Peut-être ! On verra !

Les dates annoncées à ce jour sur votre site pour cet été ne passent pas par la France, pas même pour les festivals ? Est-ce un planning définitif ou peut-on espérer voir le groupe sur nos terres dans un avenir proche ?
Le fait que nous n’y jouons pas en concert, ni même dans un festival, n’est pas de notre faute. C’est qu’aucun promoteur ne nous invite. En juin, ce n’est pas notre choix, mais nous partons en tournée et seront de retour en Europe, et en tête d’affiche, aux mois de novembre et décembre. On devrait passer en France à ce moment-là.

 

 

 

 

Sinon tu as encore le temps de travailler avec ASCENSION OF THE WATCHERS ?
Oui ! J’écris toujours de la musique, et j’ai des projets... En ce moment je suis en train d’essayer de travailler avec quelqu’un en Europe pour développer un espèce d’évènement indépendant pour y faire jouer les WATCHERS sur quelques concerts. Ça sera très indépendant, pas au travers d’un promoteur ou d’une billetterie en ligne, je vais tout faire moi-même avec un unique site internet.

 

 

 

 

 

Peux-tu nous dire quelques mots sur ta participation au dernier album de DELAIN sur le titre "Where is the Blood" ?
Ouais ! Ça été une invitation très intéressante. J’ai rencontré DELAIN pour la première fois en 2010 au Wacken où nous avions joué ensemble. Quand je me baladais dans le public je les ai vu sur scène et je me suis arrêté pour écouter un peu...  Et je les ai trouvé assez bons ! Après le concert je les ai rencontré en coulisses et on a trainé un petit peu ensemble, ce sont des personnes très sympas ! On s’est alors échangé nos contacts... Quand nous étions aux Pays-Bas (Ndlr : Avec FEAR FACTORY), où ils habitent, je les avais aussi invité pour voir le concert… Mais ce n'est qu'à Los Angeles, ici au studio, que j’ai reçu un e-mail du groupe m'invitant à faire un duo sur leur album ! Ils avaient plusieurs chanteurs en tête mais ils ont voulu me demander en premier. J’ai pensé que ça serait génial de le faire, étant donné que je n’avais jamais fait de duo avec une chanteuse. Ils m’ont envoyé la chanson, des Pays-Bas, avec les paroles et quelques directions, mais aussi la liberté de faire ce que je voulais, je pense que ça a donné quelque chose de bon !

Je n’ai pas eu la chance de pouvoir l’écouter, mais vu ce que tu en dis ça doit valoir le détour !
Ouais ça s’est avéré être vraiment cool ! Le résultat est génial !

Ça ne t’a pas un peu ouvert l’esprit, donné de nouvelles idées ?
(Rires) Je pense que ça m’a surtout donné une bonne opportunité de faire quelque chose de différent.

On arrive au terme de notre interview Burton... Pour finir, je te laisse le dernier mot pour les fans qui vont acheter votre album, et qui vous attendent en concert ?
J’espère que le message est passé pour les promoteurs. Nous avons un single qui va sortir la semaine prochaine, la chanson s’appelle «Recharger». Il y a aussi une vidéo qui va être tournée pour le titre «New Messiah», elle sortira aux environs de la parution de l’album. J’espère que les fans français vont comprendre le concept, et le plus important, prendre leur pied sur la musique ! C’est beaucoup plus expérimental que ce que nous avons fait depuis longtemps, de bonnes mélodies, des bons riffs, du chant agressif… C’est un nouvel album de classiques de FEAR FACTORY !

Wahoo, déjà classique avant d’être sorti !
(Rires) Ouais, un nouveau classique !

Merci beaucoup Burton, à bientôt !
Merci d’avoir appelé, ça m’a fait plaisir !

Au fait, ne nous oublie pas hein ! On veut FEAR FACTORY en France !
Je garantis au public français que nous serons là avant la fin de l’année. Ce n’est pas notre faute si on ne joue pas chez vous en juin ! (Rires)

Voilà qui est dit ! A la prochaine !
(En Français) Au revoir !



"The Industrialist" de FEAR FACTORY disponible le 5 juin 2012 sur le label Candelight Records.

 

 

 

 

 

 

Blogger : Hugo Tessier
Au sujet de l'auteur
Hugo Tessier
Décidemment né trop tard, Hugo Tessier cultive sa passion pour le rock depuis son plus jeune âge. Avec U2 et THE POLICE dans le biberon, son cœur penchera finalement pour le hard rock des eighties qui à son tour lui fera découvrir de nouveaux horizons musicaux. Tantôt étudiant, musicien puis vendeur dans les festivals rockabilly, en septembre 2011 HARD FORCE le convainc de commencer à explorer les concerts de la région nantaise à peine avait-il déballé son unique carton dans sa chambre universitaire.
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